En début de maladie apparaissent des oublis anodins, portant sur des faits courants de la vie quotidienne. Il nous arrive à tous d'oublier un numéro de téléphone usuel ou le nom d'une personne connue. Ces oublis ne sont pas inquiétants, ils sont souvent dus à un manque d'attention, de vigilance, à la fatigue ou au surmenage.
Chez une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer, ces oublis deviennent plus fréquents et plus évidents et portent principalement sur des faits récents.
Ainsi, la personne ne se souvient plus de l'endroit où elle a rangé ses clés ou son porte-monnaie, oublie d'éteindre la cuisinière, de fermer un robinet. A cette étape, la personne atteinte est souvent consciente de ses oublis mais utilise des stratégies pour éviter de reconnaître son déclin intellectuel.
Avec l'évolution de la maladie vient l'oubli d'événements comme un rendez-vous important, un appel téléphonique, une visite. Comme la personne éprouve une grande difficulté à mémoriser de nouvelles informations - alors que les faits anciens, déjà consolidés, sont plus longtemps préservés - elle est amenée à poser plusieurs fois les mêmes questions, mais elle en oublie aussitôt la réponse.
Après quelques années d'évolution, les troubles de la mémoire s'aggravent et commencent à toucher les souvenirs anciens, qui s'estompent peu à peu.
Cependant, les troubles de la mémoire seuls ne suffisent pas pour conclure à une démence de type Alzheimer. Il faut aussi constater d'autres atteintes des capacités intellectuelles.
Tout comme les déficits de la mémoire, les troubles et modifications du comportement peuvent être insidieux. Les proches peuvent toutefois être alertés par des changements d'humeur brusques, une anxiété inhabituelle, souvent liée à une certaine prise de conscience du déficit, un désintérêt progressif, une inertie, une indifférence, parfois des manifestations dépressives.
La personnalité se modifie également: la personne peut devenir plus irritable, coléreuse, pleurer ou rire sans cause apparente, elle peut présenter des idées délirantes (elle se sent persécutée, pense que les autres lui en veulent ou la volent), de l'agressivité (allant des débordements verbaux, avec cris et injures, aux agressions physiques). Le patient peut également présenter des hallucinations, c'est-à-dire voir ou entendre des choses qui n'existent pas (intrus, voleurs...).
Les troubles du sommeil sont également fréquents: le rythme veille/sommeil est perturbé voire, à un stade avancé de la maladie, totalement inversé.
Aux troubles de mémoire caractéristiques de la maladie d’Alzheimer viennent s'ajouter une mauvaise orientation dans le temps, avec confusion des jours et des dates.
Lorsque la maladie évolue, des problèmes d'orientation dans l'espace apparaissent. Ainsi, il arrive fréquemment que des patients souffrant d'Alzheimer se perdent, d'abord sur des routes ou chemins nouveaux ou mal connus, ensuite à proximité même de leur domicile.
Les troubles du langage varient d'un patient à l'autre et, dans certains cas, peuvent être les premiers symptômes de la maladie. Au début, ils sont minimes: la personne cherche ses mots et son vocabulaire est appauvri. Par la suite, le malade oublie des mots simples ou les utilise dans un contexte inadapté, n'achève pas ses phrases ou les répète. L'altération de la compréhension ne lui permet plus de suivre ou de tenir une conversation.
Les troubles du langage écrit sont souvent plus précoces que ceux du langage oral. Le malade peut lire mais ne comprend pas tous les mots et ne retient pas grand-chose.
Les perturbations gestuelles, ou apraxies, sont généralement plus tardives et concernent surtout les gestes liés à la manipulation d'objets. La personne atteinte a des difficultés à réaliser les tâches de la vie courante. Elle superpose, pour s'habiller, plusieurs vêtements similaires, ne parvient plus à boutonner une veste, à lacer ses chaussures... Parallèlement, elle devient incapable d'utiliser des objets usuels, comme une brosse à dent ou un ustensile de cuisine. Elle emploie des objets à d'autres fins ou ne comprend plus à quoi ils servent (par exemple: elle prend une fourchette pour manger sa soupe).
D'autres troubles sont également présents comme:
Les troubles exécutifs: difficulté à planifier et à réaliser des tâches complexes (préparer à manger, ranger, gérer ses finances, prendre ses médicaments...).
Les troubles gnosiques: altération de la reconnaissance des objets (le malade ne sait plus à quoi sert une clé...), des couleurs ou des visages.
Le cerveau régit toutes les fonctions de l'esprit et du corps. Ce sont les fonctions de l'esprit, aussi appelées cognitives, qui sont atteintes par la maladie: mémoire, capacité de jugement, capacité à réaliser des tâches complexes, langage... Les fonctions du corps, telles que la capacité à se déplacer ou à mouvoir bras et jambes, sont quant à elles préservées plus longtemps.
Pour que les milliards de neurones puissent communiquer entre eux, la présence de substances chimiques, appelées neurotransmetteurs, est indispensable. Parmi ces neurotransmetteurs figurent l'acétylcholine et le glutamate qui sont, entre autres, impliqués dans les mécanismes de mémorisation.
Dans la maladie d'Alzheimer, il y a moins d'acétylcholine dans le cerveau ainsi qu'un excès de glutamate. Ces facteurs sont considérés comme responsables des troubles cognitifs.
Les premiers symptômes s'installent progressivement et passent fréquemment inaperçus. Ils sont souvent considérés comme faisant partie du vieillissement normal. Cependant, des oublis répétés, des comportements anormalement anxieux, des idées interprétatives doivent pousser à consulter un médecin. Ceci d'autant plus que le patient n'est souvent pas conscient de ses déficits et qu'il ne s'en plaint pas spontanément.
Le diagnostic de la maladie d'Alzheimer est, malheureusement, souvent posé trop tardivement et la maladie est même parfois ignorée. On estime à 50% le nombre de patients atteints de démence qui ne sont pas reconnus comme tels. Au début, l'entourage minimise généralement les symptômes en les mettant, à tort, sur le compte de l'âge. Le malade lui-même n'est d'habitude pas conscient de ses difficultés, ou nie ses troubles. Pourtant, il est admis aujourd'hui que plus tôt la maladie est décelée, plus vite un traitement peut être mis en place afin de prolonger l'autonomie du malade et ainsi mieux orienter la prise en charge.
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