Publié le 23/02/2011 à 23:09
Des chercheurs américains viennent en effet d'annoncer avoir réussi à établir un diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer! Comment? Grâce aux technologies de l'imagerie associées à une nouvelle molécule. Une découverte d'un intérêt majeur lorsque l'on sait que les traitements actuels ne traitent pas la maladie mais la stabilisent.
Des chercheurs américains de l'Université de Californie Los Angeles (UCLA) ont dernièrement annoncé avoir réussi à détecter la maladie d'Alzheimer chez certains patients, et ce avant même l’apparition des premiers symptômes! Jusqu’à présent, dans le cas de la maladie d’Alzheimer, les techniques d’imagerie médicale – telles le scanner ou l’IRM – étaient surtout utilisées pour éliminer d’autres causes de déclin des facultés cognitives, et donc pour identifier d’éventuels autres types de démence… Ces examens se révélaient de peu d’intérêt quand il s’agissait de mettre en évidence dans le cerveau la présence de plaques amyloïdes ou une dégénérescence neurofibrillaire, les deux principaux marqueurs de la maladie d'Alzheimer.
Dans le cadre de leur étude, les chercheurs ont eu recours à une nouvelle molécule – baptisée FDDNP – qui a la propriété de se concentrer dans le cerveau au niveau des lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Ce nouveau type d’examen se pratique à l’aide d’un scanner PET (Positron Emission Tomography), une technique d’imagerie médicale qui combine un traceur radioactif avec une molécule, dans ce cas la FDDNP. Ainsi, la molécule est injectée dans le corps et se concentre dans le cerveau sur les lésions caractéristiques de la maladie, comme les plaques séniles, tandis que le traceur radioactif permet à ces lésions d’apparaître au scanner.
Pour réaliser son étude, l’équipe de chercheurs de UCLA s’est basée sur un échantillon de 83 personnes qui affirmaient souffrir de problèmes de mémoire. D'une part, ces participants ont été soumis à des tests neuropsychologiques. Les chercheurs ont ainsi déclaré que 25 d'entre eux souffraient de la maladie d’Alzheimer, 28 présentaient des troubles de la mémoire isolés et 30 ne souffraient d’aucune altération cognitive. D'autre part, ces mêmes patients ont été soumis au nouvel examen radiologique associant le Pet-scan et la molécule FDDNP. Cet examen a également permis de distinguer 3 groupes de patients: ceux souffrant de la maladie d'Alzheimer, ceux présentant des troubles de la mémoire et ceux présentant des résultats normaux. En les comparant, les chercheurs se sont rendu compte que les résultats obtenus grâce aux tests neuropsychologiques et grâce au nouvel examen radiologique étaient identiques. Par ailleurs, le nouveau marqueur chimique a montré que les zones du cerveau où s'accumulent les protéines anormales étaient similaires à celles trouvées après une autopsie. En conclusion, cette étude laisse penser que cette nouvelle méthode pourrait permettre, avec une très grande probabilité, de poser le diagnostic de la maladie d'Alzheimer.
"Il sera possible à l’avenir d’identifier les personnes qui ne présentent pas encore de symptômes mais qui sont en train de développer la maladie d'Alzheimer. Ce sont ces dernières qui vont tirer les plus grands bénéfices d’un traitement précoce", a déclaré le Pr Gary Small, principal auteur de l'étude. Les chercheurs espèrent aussi que cette nouvelle technique permettra de vérifier "en direct", sur le cerveau, l’efficacité des traitements appliqués aux patients. Bien sûr, cette étude doit être replacée en perspective d'avenir car il s'agira bien entendu de vérifier les résultats obtenus sur un plus grand nombre de personnes.
Judith Lachterman Journaliste santéSOURCE: Small, G.W. The New England Journal of Medicine, 21 déc. 2006; vol 355: pp 2652-2658.
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