Les troubles cognitifs liés à la maladie d’Alzheimer sont à l’origine d’une perte d’autonomie progressive mais certaine. D’où l’idée de proposer aux patients une prise en charge complète: du diagnostic à la prise en charge médicamenteuse, en passant par différentes aides (ergothérapeute ou assistante sociale) ou encore par la rééducation. Un service en place dans les différentes cliniques de la mémoire à travers le pays. Ces séances spécialisées reconnues par l’INAMI – et donc prises en charge par la Sécurité sociale – s’adressent à tout patient atteint d’une démence débutante.
Vivre avec la maladie d'Alzheimer
Les consultations se déroulent en deux temps. Les premières séances ont pour but d’effectuer un premier bilan: scanner, tests neuropsychologiques… Ces différents examens permettent d’établir précisément quelles sont les aptitudes cognitives préservées ou perdues. Les spécialistes de la clinique pourront ensuite sur cette base proposer au patient Alzheimer des méthodes pour mieux vivre au quotidien.
Une équipe pluridisciplinaire
Cette mission complexe ne serait pas possible sans l’aide d’une équipe multidisciplinaire. Au côté du médecin (neurologue ou gériatre par exemple), différents spécialistes participent aux consultations des cliniques de la mémoire.
Des patients Alzheimer plus longtemps à domicile
Objectifs des cliniques de la mémoire: permettre au patient de conserver un maximum d'autonomie et le meilleur confort de vie possible. En bref, alléger le handicap lié à la maladie d’Alzheimer, et ainsi permettre au patient de rester le plus longtemps possible à domicile.
Où les trouver?
Douze cliniques de la mémoire sont reconnues par l’INAMI.
À Bruxelles:
En Flandre:
En Wallonie:
Article réalisé avec la collaboration d'Olivier Fourez, attaché à l’INAMI, Direction établissements de soins - section rééducation fonctionnelle, et du Dr Kurt Segers, neurologue au CHU Brugmann à Bruxelles.
A l'approche de la période des vacances s'immisce l'envie d'évasion dans l'esprit de beaucoup d'aidants, et parfois de malades Alzheimer eux-mêmes. Pourquoi pas? "Si à un stade sévère, il vaut mieux laisser le patient dans un environnement connu, partir en voyage au début de la maladie ne pose a priori aucun problème. D'autant plus si la personne a confiance en ses proches et se sent sécurisée par leur présence", précise Marguerite Mormal, présidente d'Alzheimer Belgique. Néanmoins, certains points sont à prendre en considération pour que tout se déroule au mieux.
Marguerite Mormal conseille: "Il vaut mieux éviter de partir seul avec la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer. Il est en effet préférable de se faire accompagner par un membre de la famille ou un ami. Ainsi, cela permettra la présence constante d'une personne auprès du patient. Par ailleurs, cela permettra aussi à l'aidant de s'échapper de temps en temps de son rôle de garde-malade pour profiter, lui aussi, des vacances".
La personne démente se fatigue très rapidement. Concernant le type de séjour, Marguerite Mormal préconise donc un "voyage repos". Un séjour où le malade a le temps de s'installer et de prendre ses repères. Pas question de changer d'endroits tous les jours! "Il vaut mieux opter pour un voyage tranquille, tel un séjour à la mer ou en Espagne (apéritif, sieste, promenade…). A l'inverse, il faut éviter les excursions et visites guidées. Le patient Alzheimer n'en profitera pas car il n'est plus capable de suivre". Autre conseil: lors des promenades, il faut multiplier les arrêts pour permettre au patient Alzheimer de se reposer. En résumé: il faut résister à la tentation d'en faire le plus possible sur une journée.
Il est par ailleurs fortement conseillé de garder le même rythme de vie. Il est en effet très important que le malade se sente dans un univers de stabilité. "Il ne faut surtout pas tout bouleverser. Il faut au contraire prévoir les troubles que pourrait occasionner le changement de lieu en conservant certaines habitudes du patient Alzheimer." Se lever et manger aux mêmes heures par exemple, ou bien encore emmener la nourriture que le malade apprécie.
Et dans le cas où le patient a déjà atteint un stade sévère de la maladie, l'aidant ne doit pas non plus hésiter à prendre des vacances… seul cette fois! Marguerite Mormal est convaincue: "Bien souvent, l'aidant n'ose pas ou culpabilise de laisser seul le malade. Or s'évader quelques jours est absolument recommandé! Pour pouvoir se ressourcer, reprendre des forces, se changer les idées…". Et de mentionner l'association "Baluchon Alzheimer" qui assure un accompagnement à domicile 24 heures sur 24. Ce remplacement temporaire de l'aidant principal offrant à celui-ci une belle possibilité de prendre quelques jours de répit.
Karell Robert
Journaliste santé
http://www.alzheimerbelgique.be
http://www.baluchon-alzheimer.be
Nous avons rencontré Bernard Wilmet, directeur du Bon Jour d'Ignace, un centre de soins de jour à Laeken (Bruxelles), qui nous explique les avantages de ce type de formules pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.
Le butL'initiative du Bon Jour d'Ignace part d'un constat simple. "De nos jours, trop de patients sont placés en maison de repos alors qu'ils ne devraient pas l'être. Un centre comme le nôtre s'adresse à toutes les personnes qui désirent encore conserver une vie de famille à domicile, mais dont les proches ne peuvent assumer la prise en charge au quotidien."Le Bon Jour d'Ignace peut accueillir ces personnes pendant la journée, en semaine, qui retrouvent ensuite leur domicile le soir et le week-end."Notre but est de prendre en charge les personnes en perte d'autonomie. En les confiant à des professionnels (ergothérapeutes, infirmières, kinésithérapeutes, logopèdes…), nous pouvons les aider à conserver un certain degré d'autonomie."
Comment se déroule une journée au centre?"La journée au centre débute souvent par la lecture d'un journal. Une infirmière leur fait la lecture et, ensemble, ils débattent d'un sujet d'actualité. Cette activité est bénéfique pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer car elle les inscrit dans une réalité quotidienne. Le fait de programmer cette activité tous les jours au même moment est très important, les personnes impriment alors qu'il s'agit du début de la journée, ce qui les aide à rythmer le reste de la journée.Ensuite, les activités sont très variées: théâtre, musique, cuisine, ou des occupations plus manuelles comme le jardinage, la fabrication de cadres, la composition florale… Autant d'activités que les patients n'ont plus le réflexe de faire chez eux et qui les forcent à continuer à s'exprimer, à communiquer avec les autres. Parfois, le centre organise aussi la visite d'une crèche afin d'entretenir le contact avec les enfants, simplement parce que les échanges entre personnes âgées et jeunes enfants sont très riches.""Enfin, les patients ont aussi des entretiens individuels avec des ergothérapeutes. En général, le groupe a tendance à effrayer la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer. Il est donc bon de programmer ces entretiens individuels pour mieux cerner l'état d'avancement de la maladie et faire le point sur le degré d'autonomie du patient."
Un bienfait pour la famille"Un patient atteint de la maladie d’Alzheimer demande beaucoup d'attention de la part de son entourage. Songeons simplement au fait qu'il est susceptible de fuguer. La situation peut, dès lors, devenir intenable pour la famille. Le fait de ne pas devoir s'occuper du malade pendant la journée permet à celle-ci de mener une existence "normale", de poursuivre une activité, professionnelle ou autre."
L'admission"Les personnes sont souvent envoyées par leur médecin ou par une assistante sociale. Mais le bouche à oreille aidant, un nombre croissant de familles de patients s'adresse directement au centre."
Une fréquentation minimum"Même si nous acceptons aussi les personnes qui ne souhaitent venir qu'un jour par semaine, la pratique nous a montré qu'il vaut mieux venir au moins deux journées. Avec seulement un jour, nous avons constaté que le personnel du centre éprouvait des difficultés à faire plus amplement connaissance avec le patient et à travailler de manière efficace."
En pratiqueLe Bon Jour d'Ignace est ouvert du lundi au vendredi, de 8h30 à 17h.Il peut accueillir une vingtaine de personnes.Le centre est agréé INAMI, la participation par personne s'élève à quelque 20 € par jour (le remboursement varie selon la mutuelle).Le chauffeur du centre peut venir chercher les patients à domicile dès 7h30 et les reconduire chez eux vers 17h30-18h. Le transport est assuré par un minibus équipé pour accueillir les chaises roulantes.Réservations et rendez-vous: 02/476.89.83e-mail: bonjourignace@skynet.beAvenue de Lima 20, 1020 Bruxelles (Laeken)
En termes de lutte contre la maladie d'Alzheimer, l'un des défis majeurs de la recherche repose sur le diagnostic. A l'heure actuelle, celui-ci est essentiellement basé sur les symptômes du patient et les tests de mémoire. Plusieurs études ont, par le passé, tenté de prévoir l'apparition de la maladie en observant certaines zones du cerveau grâce à l'imagerie médicale. Le volume de l'hippocampe, en tant que centre stratégique de la mémoire et zone prioritairement atteinte par la maladie, a longtemps intéressé les scientifiques. Le hic: La taille de l'hippocampe peut considérablement varier d'un individu à l'autre. Certaines personnes saines auront ainsi un hippocampe plus petit que celui d'un malade. La mesure de cette zone est donc trop aléatoire.
Une équipe de chercheurs de l'Inserm de Toulouse vient de mettre au point une nouvelle méthode de diagnostic à partir de l'imagerie par résonance magnétique (IRM)*. Plutôt que l'hippocampe, les scientifiques ont décidé de mesurer le cortex, dont l'épaisseur varie peu entre les personnes. Pour affiner leurs prévisions, ils ne se sont intéressés qu'à certaines zones précises, celles qui sont les plus atteintes par le développement de la maladie.
Pour cette expérience à grande échelle, l'équipe de l'Inserm a utilisé les données d'un large échantillon de sujets américains. Présentant des troubles légers de la mémoire, ils ont été suivis durant 2 ans. Résultat: la mesure de l'épaisseur corticale grâce à l'IRM a permis de prédire, dans 76% des cas, l'évolution du patient vers une démence de type Alzheimer.
Ce taux de réussite est même probablement supérieur: selon les chercheurs, il est fortement envisageable que plusieurs cas considérés «suspects» par le logiciel de mesure finissent par développer la maladie au-delà des deux années de suivi prévues pour le test.
La mesure du cortex par IRM est donc prometteuse. D'autant plus que l'examen est réalisé en un temps record - à peine 20 minutes. Principal avantage: le diagnostic établi de manière précoce permettrait aux personnes suspectées de déclarer la maladie d'anticiper leur suivi et leur prise en charge, qu'elle soit médicamenteuse ou sociale.
Selon les chercheurs, cette nouvelle technique sera notamment profitable aux personnes ayant un haut niveau d'éducation. Chez elles, la progression de la maladie est souvent camouflée par leur «réserve cognitive». Résultat: le diagnostic intervient souvent alors que la maladie a déjà atteint un stade avancé.
La fiabilité de cette technique doit néanmoins encore être confirmée par d'autres études.
Jonathan Barbier
*Early diagnosis of Alzheimer's disease using cortical thickness: impact of cognitive reserve.- Querbes O. et col. - Brain. 2009 Aug;132(Pt 8):2036-47.
Souvent démunis face aux réactions de leur proche touché par la maladie, les aidants finissent par acquérir une expérience basée sur le "bon sens", mais surtout sur leur vécu. Mieux informés sur la maladie, soutenus par des membres du corps médical, formés à répondre au mieux aux besoins des personnes Alzheimer, les aidants pourraient toutefois offrir aux malades un cadre de vie plus adapté encore à leur situation, mais aussi aider les patients Alzheimer à utiliser au mieux leurs capacités voire à les préserver.
Qu'est-ce que la mémoire? Comment fonctionne-t-elle? Qu'entend-t-on par "troubles cognitifs"? Informés en détail sur la maladie, les participants aux séances de psycho-éducation seront aussi sensibilisés à l'intérêt des différents traitements existants (médicamenteux ou non). Une fois acquise, la théorie sera ensuite mise en pratique. "Une aide à la prise en charge des problèmes concrets fréquemment rencontrés par les aidants sera également proposée", précise le Dr Jean-Christophe Bier, neurologue spécialisé dans le traitement de la maladie d'Alzheimer à l'hôpital Erasme et responsable médical du programme. "Le jeu de rôle est l'une des méthodes qui sera utilisée. Un exemple: pour mieux comprendre comment réagir face aux problèmes de communication des patients Alzheimer, les accompagnants pourraient être invité à tenter de se mettre à la place d'une personne aphasique."
Les résultats obtenus précédemment avec ce type de programme sont encourageants. "Déjà tentées à petites échelles ailleurs, des thérapie de "psycho-éducation de groupe" ont permis de retarder parfois de plus de 500 jours l'institutionnalisation de patients Alzheimer. Un bien-être accru, un usage moindre de médicaments et une diminution des signes d'anxiété et de dépression ont également été constatés", souligne le Dr Bier. Une initiative qui gagnerait sans doute à être élargie.
Aurélie Bastin
En pratique: Chaque module de "psycho-éducation" comprend de 10 à 12 séances, programmées sur 6 mois. Le premier module débutera en janvier 2007. Un nouveau groupe devrait ensuite démarrer tous les 3 mois. Une participation de 10 euros par séance est demandée.
Pour plus d'informations, vous pouvez contacter le Dr Jean-Christophe Bier, responsable médical ou Delphine Van Den Berge, responsable paramédical du programme au 02.555.33.57
A partir du 3 novembre 2006, la presse écrite et audiovisuelle flamande accordera une attention toute particulière au problème de la maladie d'Alzheimer. "L’objectif premier est de briser les tabous qui entourent encore cette démence", déclare Jurn Verschraegen, responsable de la coordination des Expertisecentra Dementie Vlaanderen. "Nous observons que la maladie d'Alzheimer en particulier - et la démence en général - reste un sujet difficile à aborder dans bon nombre de familles." A l'occasion de cette campagne de sensibilisation, les médias seront invités à présenter la pathologie d’une manière différente. "Lorsqu’il s’agit de mentionner la maladie d’Alzheimer, certains médias oublient souvent toute forme de respect de la vie privée. Ils montrent des gens somnolents, à moitié dévêtus et les cheveux en bataille. Personne ne mérite d’être montré dans cet état!", soulève Jurn Verschraegen.
L’image publicitaire de cette campagne de sensibilisation est une simple page blanche.… La démence est-elle ainsi une vaste terre inconnue? "Bien sûr que non!", insiste Jurn Verschraegen. "Beaucoup de gens pensent encore qu'il n'y a aucun espoir et que cela ne sert donc à rien d'aller consulter. Beaucoup croient également que lorsque les facultés intellectuelles disparaissent, il est impossible de conserver sa dignité. Or, par le biais de cette campagne, vous voulons démontrer que ce n'est pas le cas! Lorsque l’on rencontre des problèmes de mémoire, il est important d’en parler, de consulter un médecin à temps, de suivre le traitement disponible, de s’adresser à un centre d’expertise pour obtenir plus d’informations, de participer à divers groupes de parole…" Pour l'entourage également, le diagnostic peut être redouté! Mais l'objectif de la campagne est aussi d'informer la famille. "Toute la difficulté est d’entretenir la relation avec le proche Alzheimer et d’en maximiser la qualité à l’aide des médicaments. La perte des aptitudes cognitives fait davantage ressortir les capacités émotionnelles, ce qui peut créer un contact différent et plus pur qu’auparavant."
La campagne de sensibilisation ne bénéficiera pas uniquement de la collaboration des médias. Certains hôpitaux, des mutuelles, des maisons de repos, le Koepel van Christelijke Werknemersorganisaties (ACW), l’association Markant, le Vlaams Ouderen Overlegkomitee (OOK) et le réseau des pharmaciens flamands ont également décidé d’y apporter leur contribution. Par ailleurs, les firmes pharmaceutiques Lundbeck, Janssen-Cilag, Novartis et Pfizer assurent une part importante du financement de la campagne. Enfin, vingt personnalités flamandes dont le cardinal Danneels, Dixie Dansercoer, Dora Van der Groen, Chris Lomme et Urbanus uniront leur voix à cette période de sensibilisation et répondront à la question posée par le slogan. Ouvrez l'oeil!
Sylvie D'Hoore
La démence fronto-temporale (DFT) est beaucoup moins fréquente que la démence dégénérative de type Alzheimer. S’il n’existe aucune évaluation épidémiologique précise de cette maladie, on estime qu’environ 5000 personnes en sont touchées en Belgique.
Il est cependant important de la distinguer de la maladie d’Alzheimer car son évolution est différente de cette dernière et parce que les traitements médicamenteux actuels de la démence d’Alzheimer ne sont pas indiqués dans la DFT.
Une apparition précoce
Dans la maladie d’Alzheimer, les symptômes apparaissent généralement après l’âge de 65 ans. Au contraire, ceux de la démence fronto-temporale sont plus précoces: ils surgissent avant 60 ans. Le début de la maladie est également très différent et souvent trompeur pour les familles mais aussi pour les médecins. Alors que dans la maladie d’Alzheimer ce sont les altérations de la mémoire et les problèmes d’orientation qui constituent les signaux d’alarme, ce sont plutôt les troubles du comportement et les modifications de la personnalité qui prédominent dans la DFT.
Diagnostic de probabilité
Comme dans la maladie d'Alzheimer, poser avec certitude le diagnostic de DFT est impossible du vivant du patient. En effet, seul un examen microscopique du cerveau permet de retrouver les lésions caractéristiques de la maladie et ceci, après le décès. Mais s'il n'existe pas de test biologique ou radiographique, tout comme pour la maladie d'Alzheimer, les tests neuropsychologiques aident à orienter le diagnostic de la DFT. Grâce à ces tests, le neuropsychologue pourra reconnaître les déficits spécifiques à ce type de démence, à savoir par exemple un déficit particulièrement prononcé des fonctions exécutives (capacité de planification…) et des troubles du langage. Le médecin est donc amené à poser un diagnostic de probabilité (probable DFT) plutôt qu’un diagnostic de certitude.
Une fausse attribution psychiatrique
Le patient peut devenir désinhibé, quitter son travail sans raison valable, se mettre à réaliser des dépenses inappropriées allant jusqu’à se ruiner. Le comportement social peut devenir étrange avec des comportements marquant une absence de préoccupation de ce dont va penser l’entourage. Ainsi, un patient de 50 ans atteint de DFT s’est-il mis à enlever son dentier dans un restaurant pour le placer dans un verre d’eau... Par ailleurs, le patient devient souvent anxieux, voire hypochondriaque. Toutes ces modifications de la personnalité et du comportement se développent sans que le patient n’en ait la moindre conscience. Ces troubles des comportements sont souvent attribués, à tort, à un problème psychiatrique et entraînent ainsi fréquemment un retard dans le diagnostic.
Une altération du langage
Petit à petit vont apparaître des troubles du langage se manifestant par une difficulté à trouver ses mots ainsi que des troubles de la compréhension. Le langage va progressivement s’appauvrir jusqu’à entraîner un mutisme complet au bout de quelques années. Le pronostic de cette maladie est malheureusement sombre et les traitements médicamenteux inexistants. Mais son diagnostic est indispensable pour permettre aux familles de faire face aux divers symptômes médicalement, psychologiquement et administrativement.
Dr Philippe Violon
Depuis la fin des années 90, la recherche dans le domaine de la prévention et du traitement de la maladie d’Alzheimer s’est intensifiée. Elle se concentre principalement sur l’accumulation anormale de certains composés protéiniques dans le cerveau, à savoir les peptides bêta-amyloïdes. Ces agrégats favoriseraient l’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer.
Un vaccin contre la maladie d’Alzheimer
Les chercheurs tentent de mettre au point un vaccin qui empêcherait cette accumulation anormale de protéines. Celui-ci activerait le système immunitaire pour qu’il produise des anticorps qui les détruisent (vaccination active). Ou apporterait directement les anticorps contre ces amyloïdes (vaccination passive). L’objectif: stopper l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Ce type de vaccin pourrait aussi atténuer les symptômes de la maladie, à condition qu’il soit administré précocement.
Recherche sur des rats et des souris
Au début des années 2000, plusieurs vaccins ont été testés sur des rats et des souris. Avec des résultats encourageants. Par contre, ces premiers vaccins ont échoué lors de tests chez l’homme. En 2002, par exemple, l’un d’entre eux a bien entrainé une diminution de la quantité de peptides bêta-amyloïdes. Mais il a aussi entraîné une réaction inflammatoire cérébrale sévère chez près de 6% des patients. Conséquence: l’étude a dû être arrêtée.
Objectif: un vaccin sans effets secondaires
Les scientifiques se sont attelés depuis à l’amélioration de leurs vaccins. Ils ciblent toujours les peptides bêta-amyloïdes, mais en essayant d’obtenir le moins d’effets secondaires possible. Et ils étudient notamment les facteurs génétiques qui influencent la réaction du système immunitaire à un vaccin contre les peptides bêta-amyloïdes (1).
Des vaccins testés dans des études de phase II
Entretemps, un certain nombre de vaccins ont déjà été testés dans des études de phase II. C’est-à-dire auprès de petits groupes de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Ces tests sont destinés à préciser l’efficacité et la dose de vaccin nécessaire. C’est ainsi qu’en 2008, un vaccin très prometteur, à base de bapineuzumab, a eu un effet positif sur les fonctions cognitives des patients Alzheimer. Mais uniquement chez ceux qui n’étaient pas porteurs du gène ApoE4 (40 à 65% des patients Alzheimer). Chez les patients porteurs de ce gène, le vaccin n’a eu aucun effet positif avéré. Cependant, le groupe étudié était trop petit pour que les chercheurs puissent tirer des conclusions définitives (2).
Des tests sur de grands groupes de patients
Les études de phase II n’étant menées que sur un nombre limité de patients et visant principalement à s’assurer de l’innocuité des vaccins, les résultats doivent être maintenant affinés auprès de grands groupes de centaines de patients. Certaines de ces études de phase III sont en cours à la clinique de la mémoire de l’UZ Leuven. Les premiers résultats des études sur les vaccins, et notamment celui à base de bapineuzumab, y sont attendus dans le courant de l’année 2012. S’ils devaient s’avérer encourageants, il faudrait toutefois encore attendre plusieurs années avant que ces vaccins ne soient commercialisés.
(1) Toly-Ndour et al. MHC-Independent Genetic Factors Control the Magnitude of CD4+ T Cell Responses to Amyloid-ß Peptide in Mice through Regulatory T Cell-Mediated Inhibition. Journal of Immunology, September 26, 2011.(2) Communiqué de presse; Elan and Wyeth Announce Encouraging Top-line Results from Phase 2 Clinical Trial of Bapineuzumab for Alzheimer’s Disease.
Article réalisé avec la collaboration du Pr Jos Tournoy, chef de clinique adjoint en gériatrie, UZ Leuven.
L'amyloïde AB est une molécule de la famille des peptides. Les chercheurs ont constaté que dans les cas de la maladie d'Alzheimer, cette molécule se dépose à l'intérieur et à l'extérieur des cellules du cerveau, formant des plaques séniles. Cette accumulation et une série d'évènements successifs, également appelée "cascade amyloïde", entraîneraient la démence. Nous savons que cette molécule est produite naturellement par le cerveau. Mais pour une raison encore floue, elle devient toxique lorsqu'elle s'accumule dans les cellules ou sous forme de plaques.
Les scientifiques réfléchissent à deux hypothèses: la première serait que l'amyloïde produite naturellement ne serait pas correctement éliminée. La seconde envisage plutôt une surproduction d'amyloïde. Dans tous les cas, le résultat est le même: lorsqu'elles sont présentes en trop grandes quantités dans le cerveau, elles empêchent son fonctionnement normal.
Il existe désormais des techniques d'imageries cérébrales particulièrement efficaces, qui permettent effectivement de déceler l'accumulation d'amyloïde. Ces méthodes doivent permettre de déceler plus tôt les patients développant la maladie Mais la question fait débat: est-ce qu'il y a vraiment un intérêt à diagnostiquer de manière plus précoce la maladie d'Alzheimer, sachant qu'il n'existe pas encore de traitement contre celle-ci?
Incontestablement. Les scientifiques travaillent dans différentes voies. La première consiste à essayer d'éliminer les plaques déjà formées, par exemple par une technique d'"immunisation". Il s'agit en quelque sorte d'induire une vaccination qui permettrait de faire disparaître les plaques. Il y a plusieurs années, des équipes avaient obtenu des résultats très prometteurs sur des souris, qui avaient été vaccinées avec des peptides amyloïdes. Malheureusement, le procédé s'est avéré toxique pour l'homme. Cet axe de recherche n'a cependant pas été abandonné, et certains laboratoires tentent d'améliorer cette technique. L'autre principal voie d'approche est d'empêcher la production d'amyloïde. Nous savons qu'elle se fabrique en se séparant d'une autre molécule plus grande, dite molécule "précurseur". L'idée est d'empêcher cette séparation. Certaines molécules semblent efficaces pour prévenir l'apparition des plaques. Mais cette efficacité n'a pas encore été validée sur l'homme.
C'est très difficile à dire, car ce qui fonctionne en théorie ou sur des souris ne marche pas toujours chez l'homme. De même les protocoles de recherche et de validation pharmacologiques sont assez longs, car ils exigent des contrôles de sécurité et d'efficacité très pointus. Néanmoins, il y a un véritable effort général, et de très nombreux laboratoires sont engagés dans ce défi. Je pense que d'ici cinq à dix ans, il y aura sûrement un traitement capable de lutter contre la formation de plaques d'amyloïde. Il ne faut pas oublier non plus qu'il y a aussi d'autres approches de recherche, actuellement en cours d'étude, pour combattre la maladie d'Alzheimer.
Propos recueillis par Jonathan Barbier
Les bénéfices pour la santé d'une alimentation saine sont connus. La maladie d'Alzheimer ne déroge pas à la règle. Bien que les facteurs de risques principaux soient l'âge et les prédispositions génétiques, une étude récente nous montre comment certains nutriments peuvent avoir un impact sur l'apparition de la maladie d'Alzheimer.
Cette étude s'est attardée sur 7 nutriments dont les effets négatifs ou positifs sur le développement de la maladie d'Alzheimer sont depuis longtemps étudiés. Le but était de comprendre les avantages et inconvénients de ces nutriments en les considérant dans leur contexte. En effet, nos habitudes alimentaires sont complexes et chaque aliment ingéré contient de nombreux composants. Il est donc impossible d'étudier indépendamment les effets de la vitamine B12, de la vitamine E, des acides gras mono ou poly-insaturés alors que notre alimentation en contient toujours une combinaison.
Les chercheurs ont remarqué au cours de cette étude que la vitamine B12 qui est censée freiner l'apparition de la maladie d'Alzheimer aurait, en fait, peu d'impact, simplement parce que la viande ou les produits laitiers riches en vitamine B12 contiennent beaucoup d'acides gras saturés qui eux favorisent l'apparition de la maladie. Ils ont donc étudié des régimes diététiques différents, contenant des proportions variables de chacun de ces 7 nutriments et qui permettent de replacer les qualités et les défauts de chaque nutriment dans le contexte d'un repas normal.
Plus de 2.000 patients atteints de la maladie d'Alzheimer ont été suivis pendant 2 ans et les conclusions diététiques sont claires. Favoriser la consommation de certains aliments comme les noix, le poisson, les tomates, la volaille, les fruits et les légumes et diminuer la consommation de beurre, de viande rouge et de produits laitiers à haute teneur en graisse permet de balancer les bienfaits ou les méfaits de chaque nutriment afin d'obtenir un régimealimentaire qui protège au mieux contre la maladie d'Alzheimer.
Yian Gu, PhD; Jeri W. Nieves, PhD; Yaakov Stern, PhD; Jose A. Luchsinger, MD, MPH; Nikolaos Scarmeas, MD, MS, Food Combination and Alzheimer Disease Risk: A Protective Diet, Arch Neurol. 2010;67(6)
Une récente étude italienne suggère qu'une consommation modérée d'alcool pourrait ralentir la progression de la démence chez les personnes âgées présentant un trouble cognitif léger (stade intermédiaire entre démence et non démence aussi appelé "mild cognitive impairment" ou MCI). Certes, cette étude n'est pas la première à suggérer le rôle protecteur d'une consommation d'alcool légère à modérée dans les troubles cognitifs de la personne âgée. C'est cependant la seule qui ait démontré un effet protecteur chez les personnes présentant déjà des déficits.
Par "consommation modérée", l'étude entend "moins d'un verre par jour", c'est-à-dire plus ou moins 15 millilitres d'alcool – soit ce que contient généralement un verre de bière ou un verre de vin standard. Au-delà de cette quantité, l'effet protecteur n'a, semble-t-il, plus cours. Ainsi, après trois ans et demi de suivi, l'étude a montré que, chez les patients avec un trouble cognitif léger (MCI), une consommation d'alcool à raison de moins d'un verre par jour diminuait de 85% le risque d'évolution vers la démence.
Cette recherche sur les liens entre consommation d'alcool et démence fait partie d'une étude plus large visant à déterminer l'influence du régime méditerranéen sur la maladie d'Alzheimer et les autres formes de déficits cognitifs liés à l'âge. Dans ce cadre, il a notamment été démontré que certaines composantes de l'alimentation comme l'huile d'olive, les céréales complètes ou le vin rouge jouaient un rôle protecteur. Le régime méditerranéen, dont les effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire et la longévité sont connus depuis longtemps, serait donc aussi un atout pour notre cerveau ! Probablement parce que l'alcool contribue à réduire l'inflammation des vaisseaux sanguins, mise en cause dans la maladie d'Alzheimer.
D'autres études ont montré qu'une consommation plus importante d'alcool pouvait aussi offrir une protection. Une étude française menée par une équipe de Bordeaux (justement!) a par exemple suggéré qu'une consommation de 3 à 4 verres de vin par jour réduisait le risque de démences. Pour sa part, le Docteur Vincenzo Solfrizzi, qui a dirigé l'étude italienne, conseille à ses patients de limiter leur consommation à 1 ou 2 verres par un jour. Le mieux étant souvent l'ennemi du bien.
Source : V. Solfrizzi et coll. For the Italian Longitudinal Study on Aging Working Group "Alcohol consumption, mild cognitive impairment, and progression to dementia" Neurology, May 2007; 68: 1790 - 1799.Julie Luong
Des études précédentes avaient démontré que les Japonais vivant au Japon développaient plus rarement la maladie d’Alzheimer que les sujets japonais émigrés aux Etats-Unis. Cette constatation suggérait que des facteurs environnementaux, comme le régime alimentaire ou le style de vie en général, pouvaient avoir des conséquences sur le développement de la maladie.
Voilà pourquoi une équipe de chercheurs de la Vanderbilt School of Medicine (Tennessee) a décidé de suivre près de 2000 américains d'origine japonaise sur une période de 10 ans. Les participants étaient âgés d’au moins 65 ans et aucun d’entre eux ne présentait de symptôme de la maladie d’Alzheimer ou de démence au commencement de l’étude. Tous les deux ans, les chercheurs ont testé les capacités cognitives des volontaires. Parallèlement, 1589 sujets de l’étude ont accepté de remplir régulièrement un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires. La consommation de tabac et l’activité physique des participants ont également été prises en compte.
Au bout de 10 ans, il est apparu que le risque de développer la maladie d'Alzheimer était de 76 % inférieur chez ceux qui buvaient un jus de fruits ou de légumes au moins trois fois par semaine. Quant à ceux qui n’en consommaient qu’une seule fois par semaine, ils voyaient tout de même leur risque diminuer de 16%.
L’apparition de la maladie d'Alzheimer est liée à l'accumulation de protéines bêta-amyloïdes dans le cerveau. D'autres études avaient déjà suggéré que les polyphénols, anti-oxydants naturels présents dans beaucoup d'aliments, pourraient ralentir ce processus. Or, les jus de fruits et de légumes sont particulièrement riches en polyphénols.
Malheureusement, selon le professeur Qi Dai qui dirigeait l’étude, ces résultats ne montrent pas si tous les jus de fruits ou de légumes possèdent la même action bénéfique ou si certains sont plus à privilégier que d'autres pour retarder l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Boire chaque jour un verre de jus d’orange au petit déjeuner pourrait donc se révéler inutile, du moins en ce qui concerne la maladie d’Alzheimer… D’autres études devront donc être menées afin de confirmer les résultats de cette enquête et déterminer les jus de fruits ou de légumes qui pourraient jouer un rôle protecteur. Une affaire à suivre….
Judith Lachterman Journaliste santéSources: Dai Q. Fruit and vegetable juices and Alzheimer's disease: the Kame Project. The American Journal of Medicine, Septembre 2006; vol 119(9): pp 751-759
La police était présente lors du 9e colloque organisé le 17 septembre dernier par l'association Alzheimer Belgique, à l'occasion de la Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer. Sa mission n'était pas de sécuriser le site, mais de présenter un dispositif destiné à répondre efficacement aux fugues des personnes démentes.
A la tribune: Patrick Crabbé, l'inspecteur principal de la zone de police Hekla (Hove-Edegem-Kontich-Lint-Aartselaar). Situé dans la province d'Anvers, cet espace géographique qui compte 72.500 habitants sert depuis 2006 de zone test pour une expérience pilote.
«Les personnes âgées atteintes de démence, et plus particulièrement celles souffrant de la maladie d'Alzheimer, font parfois des fugues, constate l'officier de police. Ce genre de situation peut les mettre en péril, notamment si elles ont des besoins médicaux urgents, ou si elles se trouvent en situation de détresse psychique.»
Après avoir consulté différents acteurs impliqués dans le suivi des personnes âgées, dont l'Expertise Centrum Dementie Orion basé à Anvers, la police a mis au point un protocole destiné à accélérer et simplifier le travail de recherche.
Ce protocole s'appuie sur un document mis à la disposition des institutions d'accueil. En cas de disparition, il doit être expédié aux policiers. «Si les institutions jouent le jeu, elles doivent conserver un exemplaire par patient», explique Patrick Crabbé. Véritable fiche signalétique, ce document comporte plusieurs éléments, notamment des informations sur l'établissement en question, mais aussi sur le profil et les besoins médicamenteux du patient. Dans l'idéal, une photo récente, des détails sur les vêtements qu'il porte ce jour-là ainsi que les coordonnées des proches du malade doivent être ajoutés.
«Pour plus d'efficacité, nous conseillons aux institutions de nous faire parvenir ce document dans les 20 minutes qui suivent la disparition», explique Patrick Crabbé. Son envoi se fait par e-mail à une adresse prévue à cet effet: vermist@hekla.be. Une confirmation par téléphone est cependant requise, pour s'assurer que les forces de l'ordre disposent bien de toutes les informations nécessaires.
Le document n'est pas uniquement utile pour l'enquête des policiers. Il comporte certaines consignes à suivre par les institutions. Il rappelle notamment qu'il faut privilégier la proximité lors du lancement des recherches. «Dans la grande majorité des cas, les fugueurs sont retrouvés dans un rayon de 500 à 2.000 mètres autour du lieu de disparition. Parfois, ils sont même localisés alors qu'ils sont encore dans le bâtiment de leur institution», souligne l'inspecteur principal.
«Depuis qu'il est expérimenté, le dispositif donne de très bons résultats, et il nous a permis de résoudre plusieurs cas de fugue dans des délais très brefs», se félicite l'inspecteur principal. D'autres service de police du pays seraient désormais intéressés à mettre en place une procédure comparable.
Devant l'enthousiasme suscité, les responsables du dispositif ont aussi décidé d'autoriser les particuliers à en bénéficier à leur tour. Sur simple demande, et à condition de résider dans la zone Hekla, ils peuvent désormais obtenir le document en question. Une offre également disponible pour les différents acteurs impliqués dans le suivi des patients, comme les médecins, kinésithérapeutes, associations...
Jonathan Barbier
Plus d'infos sur www.hekla.be et plus précisément sur http://www.politiehekla.be/
"Chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, les fonctions du corps sont préservées plus longtemps que les fonctions mentales. Ce n'est qu'à partir d'un stade plus avancé de la maladie que les patients connaissent des troubles d'équilibre, de la marche, des gestes... Mais ces troubles ne sont jamais précoces – et si c'est le cas, c'est très subtil et tout à fait vivable. À ce stade, ils peuvent se manifester par de la fatigue, tout au plus...", précise le spécialiste. Quels enseignements peut-on dès lors tirer de l'étude effectuée par les chercheurs de l'Université de Washington? Le Dr Ivanoiu insiste: "L'étude prouve simplement que parmi les facteurs de risque possibles, on peut ajouter celui de la mauvaise forme physique... Mais ce n'est en aucun cas la cause première de la maladie!" D'autant que les patients de cette étude qui sont devenus déments durant la période de suivi cumulaient les antécédents dès le départ : performances cognitives plus basses, risque génétique plus élevé, antécédents cardiovasculaires.
"Même s'il est toujours préférable de mener une vie la plus saine possible, il n'est pas possible d'affirmer que faire du sport tous les jours diminue significativement les risques de développer la maladie d'Alzheimer", précise encore le Dr Ivanoiu. "Il est par contre conseillé aux patients qui cumulent différents problèmes pouvant mener à l'apparition de la maladie d'Alzheimer d'essayer de diminuer le nombre des facteurs de risque auxquels ils sont soumis... Il est donc important de prendre conscience que l'inactivitéphysique pourrait en être un." Autrement dit, "cette étude ne modifie en rien la méthode utilisée pour le diagnostic des patients: elle montre simplement que les populations les plus victimes de démence sont celles qui cumulent toute une série de facteurs négatifs, dont celui de la fragilité physique. Pas de quoi s'alarmer, donc: la maladie d'Alzheimer n'est jamais la conséquence d'un manque d'exercice et/ou de fatigue physique, et ses premiers symptômes restent bel et bien mentaux. Qu'on se le dise!
Grégory Escouflaire
Source: Wang, L. Archives of Internal Medicine, May 22, 2006; vol. 166: pp 1115-1120.
En raison de la perturbation au niveau des voies neuronales, la maladie d'Alzheimer s'accompagne très souvent de troubles du sommeil. En début de maladie, ces troubles prennent généralement la forme d'un excès de sommeil: le patient est plus vite fatigué, il veut aller se coucher tôt – quitte à sauter le repas du soir – et se réveille plus tard dans la matinée. Par la suite, l'évolution de la maladie entraîne un autre type de trouble: l'architecture du sommeil, avec ses différents cycles, est perturbée et la phase dite de "sommeil profond", pendant laquelle se produisent les rêves, tend à disparaître. Le patient commence alors à se réveiller fréquemment en cours de nuit, déstabilisé et manifestant parfois des troubles du comportement, ou, dans certains cas, sujet à des délires ou hallucinations.
Malheureusement, un sommeil fragmenté, léger et peu réparateur aura aussi des répercussions durant la journée. La somnolence diurne est fréquente: le patient fatigué va avoir tendance à s'endormir à n'importe quelle heure du jour, ce qui peut renforcer la dégradation de la vie sociale et les rapports avec le conjoint ou les proches. Une fois installée, l'inversion du cycle "veille-sommeil" est difficile à rétablir. C'est pourquoi il est important de limiter autant que faire se peut ce phénomène en maintenant des activités durant la journée. Encourager le patient à ne pas rejoindre son lit trop tôt pourra aussi aider à limiter les réveils nocturnes, de même que l'inciter à se réveiller à la même heure régulièrement et limiter le nombre de siestes au cours de la journée. Eviter les repas lourds et les substances telles que la caféine, la nicotine et l'alcool avant l'heure du coucher pourra également favoriser le sommeil des patients Alzheimer.
Point positif, les anticholinestérasiques (médicaments qui ralentissent la destruction de l'acétylcholine, un neurotransmetteur impliqué dans la maladie d'Alzheimer), utilisés dans les formes légères à modérées de la maladie, peuvent agir au niveau des troubles du sommeil, en empêchant les phases de sommeil de se déstructurer trop rapidement.
Par ailleurs, il est possible de recourir à des médicaments spécifiques, comme les inducteurs de sommeil ou certains anxiolytiques, pour faciliter l'endormissement. Les somnifères sont quant à eux à éviter au maximum car ils ont tendance à renforcer la désorganisation des cycles de sommeil.
Enfin, il est important de sécuriser l'environnement. Pendant la nuit, la perte des repères sensoriels va en effet favoriser la confusion. Ainsi, il n'est pas rare qu'un patient se réveille au milieu de la nuit pensant qu'il se trouve dans la maison de son enfance. S'il décide de se lever, le risque de chute sera accru puisque les repères spatiaux ne sont pas ceux qu'il imagine. Placer une lampe d'accès facile, enlever les tapis, dégager le passage et installer si possible la chambre au rez-de-chaussée sont donc autant de mesures salutaires.
Julie Luong, avec la collaboration du Dr. Philippe Desfontaines, chef du service de neurologie du CHC de Liège.
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Pour bénéficier...
Pierre Missotten, chercheur en psychologie de la sénescence à l’ULg
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Michelle Thomas, responsable des bénévoles chez Alzheimer Belgique.
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