Publié le 23/02/2011 à 23:09
Lueur d'espoir ou poisson d'avril? D'après des études conduites chez l'animal, tout porte à croire que les acides gras oméga-3 des poissons gras diminuent d'une manière très importante la progression de la maladie d'Alzheimer.
Les grands consommateurs des poissons gras des mers froides - comme le thon, le saumon, le hareng ou le maquereau - semblent protégés contre le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Le mécanisme de cet effet préventif n'est pas encore totalement élucidé mais, pour de nombreux experts, l’hypothèse des acides gras oméga-3, et du DHA en particulier (acide docosahexanoïque indispensable aux fonctions cérébrales), apparaît la plus plausible. C’est précisément ce qui a conduit des chercheurs du département Veterans Affairs et de l'Université de Los Angeles à éclaircir cette observation en étudiant chez l’animal l’impact d’une huile de poisson riche en DHA sur l’évolution de la maladie d’Alzheimer (1).
Après 35 mois de suivi, soit l'équivalent de plusieurs années d’une vie humaine, le groupe de souris qui recevait l’huile de poisson présentait un ralentissement important de la maladie. Cette amélioration se traduisait biologiquement par une réduction de 70 % des concentrations en protéines amyloïdes au sein du cerveau. Ces protéines sont à la base de la formation des plaques "anormales" présentes dans la maladie d'Alzheimer. D’autres travaux indiquent que le DHA préserverait également les synapses des neurones, ce qui contribuerait à une communication optimale entre les cellules nerveuses. En clair, la consommation de poisson gras pourrait diminuer les pertes de mémoire associées à la maladie d’Alzheimer, même en cas de lésions cérébrales indiquant un état avancé de la maladie. Cet effet bénéfique ne s’observe pas avec d’autres types d’acides gras.
Les suppléments d'oméga 3 sont actuellement testés chez des patients aux premiers stades de la maladie d'Alzheimer aux Etats-Unis, au Canada et en Suède pour voir si cette approche thérapeutique peut poser les jalons d’un nouveau traitement. Mais pour les auteurs de l’étude, en attendant les confirmations de ces tests, il n’est jamais trop tôt pour effectuer de la prévention au supermarché... Consommer des poissons gras une à deux fois par semaine est un geste santé très simple et qui ne coûte pas cher (le maquereau est l’un des poissons les moins chers et les plus riches en oméga-3, par exemple). Une saine habitude redoutablement efficace, car selon une autre étude américaine (2), les personnes de plus de 65 ans qui consomment du poisson gras au moins une fois par semaine ont 60 % de risque en moins de développer la maladie d’Alzheimer que celles qui en consomment rarement…
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste
(1) Calon, F. Neuron, Sept. 2, 2004; vol 43: pp 633-645. Morris, M. Archives of Neurology, July 2003; vol 60: pp 940-946. Greg Cole, PhD, professor of neurology, David Geffen School of Medicine at UCLA, Los Angeles.
(2) Morris MC et al. Arch Neurol 2003; 60 (7): 940-6
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