Publié le 23/02/2011 à 23:09
Le bilinguisme aurait des effets protecteurs contre les maladies dégénératives du cerveau comme la maladie d'Alzheimer. Ainsi, chez les personnes qui sont parfaitement bilingues et qui parlent les deux langues durant la plus grande partie de leur vie, l'apparition des symptômes de démence serait retardée de 4 ans.
Le bilinguisme permettrait de retarder de 4 ans l’apparition des symptômes de démence, notamment ceux de la maladie d’Alzheimer. Voilà le constat établi par une récente étude canadienne parue dans la revue Neuropsychologia.
Ellen Bialystok – responsable de l'étude et professeur de psychologie à l'Université York de Toronto – et ses collègues avaient déjà démontré par le passé que le bilinguisme augmentait l’attention et les aptitudes cognitives chez les enfants et les adultes. "Parler deux langues, c’est comme fréquenter un gymnase pour le cerveau!", compare la chercheuse. Suite à ces résultats, les scientifiques se sont demandés quelle serait l’incidence du bilinguisme sur l’apparition de la démence. En effet, il faut dire que nombre d'études actuelles s'intéressent à la manière dont le style de vie – l’activité physique, l’éducation, l’engagement social… – peut contribuer à constituer des "réserves cognitives" pour les dernières années de la vie.
Pour les besoins de l'étude, l’équipe canadienne a examiné les dossiers de 184 patients ayant consulté entre 2002 et 2005 en raison de l’altération de leurs fonctions cognitives. Sur ceux-ci, 132 patients présentaient les symptômes de la maladie d’Alzheimer et les 52 autres souffraient d'autres formes de démence. Quant aux langues parlées, 91 patients étaient unilingues tandis que 93 d'entre eux étaient bilingues. Après une analyse détaillée, les chercheurs ont déterminé que l'âge moyen d'apparition des symptômes de démence pour les personnes parlant une seule langue était de 71,4 ans. Contre 75,5 ans pour les bilingues. Cette différence significative de 4 ans persiste même lorsque l'on tient compte du niveau d'éducation, du sexe, du milieu social et du pays d'origine des personnes étudiées.
Ainsi, les chercheurs de cette étude pensent que l'effort supplémentaire impliqué par l'utilisation de plus d'une langue augmente l'apport sanguin au cerveau et aide les connections nerveuses à rester en bonne santé, deux facteurs qui aident à combattre la démence, telle la maladie d'Alzheimer. Néanmoins, pour approfondir le lien entre bilinguisme et démence, les chercheurs prévoient de mener prochainement des études complémentaires.
Aurélie MichelSource: Bialystok, E. Neuropsychologia, février 2007, Vol.45, No.2. Rotman Research Institute at the Baycrest and York University Canada.
Partager et imprimer cet article
Pourquoi certains d’entre nous sont touchés par la maladie d’Alzheimer et d’autres pas? Peut-on agir préventivement? Ces questions taraudent les chercheurs depuis toujour...
Lire la suiteLes grands consommateurs des poissons gras des mers froides - comme le thon, le saumon, le hareng ou le maquereau - semblent protégés contre le risque de développer la ma...
Lire la suiteLa détection de la maladie d'Alzheimer reste l'un des domaines clé de la recherche médicale sur cette pathologie. En effet, jusqu'à aujourd'hui, aucun test ne permet de c...
Lire la suiteVous êtes son ami, son fils, sa petite fille, son mari, sa compagne. Vous, c’est celui qu’on qualifie de manière vague d’« aidant ». Par amour, par amitié, par reconnaiss...
Lire la suiteCe test pourrait constituer une nouvelle avancée dans la détection précoce de la maladie d'Alzheimer, la forme la plus courante de démence. Un médicament qui ralentit la...
Lire la suiteEntre 2004 et 2019, la démence s’est progressivement hissée parmi les causes de décès les plus importantes en Belgique. C’est ce qui ressort de nouvelles analyses de l’in...
Lire la suitePierre Missotten, chercheur en psychologie de la sénescence à l’ULg
Paco Roca, auteur et dessinateur de la bande dessinée «Rides»
Michelle Thomas, responsable des bénévoles chez Alzheimer Belgique.
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive