Publié le 23/02/2011 à 23:08
Les maisons de repos livrent un travail irréprochable sur le plan médical vis-à-vis des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. L'Association belge des Cantous, estime cependant que les personnes âgées et désorientées méritent un accueil plus humain. Robert Devilers, le secrétaire de cette association, nous explique ce qui différencie son projet d'une structure plus traditionnelle.
Tout d'abord, le Cantou est un mot provençal signifiant le coin du feu, une référence directe à l'atmosphère familiale, avec tout ce que cela comporte de chaleur, de communication et de compréhension.Dans le milieu des maisons de repos, le Cantou désigne une unité de 15 pensionnaires qui offre à ses résidents un mode de vie leur permettant une autonomie et une prise de responsabilité maximales. Le premier Cantou, expérimental, en Belgique date de la fin des années 80, mais il faut attendre 1997 pour voir le premier module fonctionner au sein de la maison de repos de Mariemont (Hainaut). Aujourd'hui, une quarantaine de Cantous existent en Région wallonne. Des projets sont à l'étude à Bruxelles et en Flandre.Robert Devilers, secrétaire de l'Assocaition belge des Cantous, expose les 5 caractéristiques essentielles d'un Cantou:
Tourner la page ne signifie pas oublier la nécessité de soins médicaux mais la personne désorientée a aussi besoin de se retrouver dans un cocon familial. L'initiative des Cantous vise à créer des unités rassemblant une quinzaine de personnes au profil le plus homogène possible sur le plan de la désorientation. Cette cellule communautaire peut se multiplier au sein d'une même institution. La maison de soins Mariemont Village à Morlanwelz par exemple, en compte neuf et devrait bientôt passer à quinze.
Pour Robert Devilers, une structure hospitalière classique ne convient pas à l'accueil des patients Alzheimer. "Mettez une personne âgée dans un couloir, elle va commencer à déambuler et sera perturbée. Nous nous sommes basés sur des études réalisées aux Etats-Unis pour concevoir des endroits qui respectaient mieux les besoins des personnes âgées." Idéalement, les quinze chambres des patients sont toutes regroupées autour d'un lieu de vie privilégiant la lumière – toujours avec une vue sur le jardin -, les couleurs, une cuisine éclatée. Cette situation favorise le confort, la stimulation des personnes âgées et une meilleure surveillance par le personnel infirmier. Fini les longs couloirs, place au cocon familial.Quand une nouvelle construction n'est pas envisageable, il faut mener une réflexion pour concilier le concept des Cantous et les possibilités offertes par les lieux existants et l'enveloppe budgétaire disponible. Un bureau d'études lié à l'association belge des Cantous s'est spécialisée dans ce type de missions.
Le modèle traditionnel des maisons de repos prône la qualité des soins, c'est évidemment fondamental. Les Cantous tentent aussi de mettre l'accent sur la qualité de l'alimentation ou de l'animation par exemple, autant de moyens pour obtenir une meilleure qualité de vie. Les infirmières ne portent pas de blouse blanche. Elles tentent bien entendu de maintenir une certaine structure mais ont aussi le loisir d'offrir une plus grande latitude aux pensionnaires. Vu que les repas sont préparés collectivement, les horaires sont moins stricts que si l'on dépendait d'une cuisine centrale. "Avec ce rythme plus familier, nous avons constaté que les pertes de poids – un des grands fléaux chez les personnes désorientées – sont moindres", ajoute Robert Devilers.
Aux Cantous, la famille fait partie de la communauté. Elle vient rendre visite quand elle le souhaite et peut faire entendre sa voix via le conseil du Cantou. Le fait d'intégrer les familles dans la vie du patient peut diminuer leur sentiment de culpabilité suite à la décision de le placer en institution. L'implication de certaines familles est telle qu'elles reviennent au Cantou, même après le décès de leur proche.
Le personnel officiant dans les Cantous doit être stable – les infirmières sont des personnes de référence, pas question qu'elles se dispersent dans différents services -, polyvalent et pluridisciplinaire. L'infirmière va aussi devoir jouer le rôle d'accompagnatrice, de maîtresse de maison. Des négociations sont engagées avec les autorités afin de revoir les normes d'encadrement au niveau des Cantous afin de permettre une présence accrue de kinés, d'ergothérapeutes, d'éducateurs, d'animateurs… En attendant, l'association belge des Cantous essaie de former le personnel infirmier à des tâches autres que les actes infirmiers traditionnels.
Le coût à charge du patient est identique par rapport aux maisons de repos traditionnelles. Robert Devilers a constaté que "l'évolution médicale des patients est semblable à celle des personnes en maisons de repos. Ce qui prouve que les soins sont bien donnés. Le plus se situe au niveau de la qualité de vie. Nous observons que les patients des Cantous ont une consommation médicamenteuse moindre qu'en maison de repos: surtout en ce qui concerne les neuroleptiques. Grâce à la vie en communauté développée dans un Cantou, la régression sociale des patients Alzheimer est freinée."
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