Publié le 23/02/2011 à 23:10
Si les scientifiques se consacrent en permanence à la recherche de nouveaux médicaments plus efficaces, les patients sont également impliqués dans cette démarche: ce sont eux qui testent les nouveaux traitements. Mais en quoi consiste exactement la participation à une étude clinique?
Le test scientifique de leurs effets est une des phases essentielles du développement de nouveaux médicaments. Pour cette étude clinique, l’industrie pharmaceutique fait appel à des centres spécialisés ou à des hôpitaux. Ces derniers sélectionnent à leur tour les participants à l’étude.
« Dès la première consultation, nous demandons aux patients s’ils souhaitent être tenus au courant des nouvelles études », explique Carine Schildermans, coordinatrice des études à la Geheugenkliniek (clinique de la mémoire) de l’UZ Leuven. « Lorsqu’une nouvelle étude est lancée, nous recherchons dans la base de données les personnes susceptibles d’entrer en considération et nous informons les patients sur son déroulement, ainsi que sur les éventuels effets secondaires. Toutefois, il faut savoir qu’à n’importe quel moment le patient peut mettre fin à sa participation », ajoute Carine Schildermans.
Les critères diffèrent d’une étude à l’autre. Par exemple, on vérifie si tous les paramètres sanguins sont en ordre. « Dans le cadre des études que nous menons à la clinique de la mémoire, il s’agit pratiquement toujours de patients séjournant à leur domicile, souvent à un stade léger ou modéré de la maladie », précise Carine Schildermans. Dans le cas d’une étude sur la maladie d’Alzheimer, la présence d’un prestataire de soins en contact étroit et fréquent avec le patient est également requise. Le nombre de participants dépend de l’étude et de la phase dans laquelle elle se trouve. Il s’agira parfois d’un nombre limité de patients, tandis que les études à plus grande échelle rassemblent des centaines de participants dans toute l’Europe.
Une partie des patients est versée dans un groupe placebo ou groupe de contrôle, c’est-à-dire qu’on leur administre une substance qui ne contient pas le produit actif. Tant les médecins que les patients ignorent qui fait partie de quel groupe, d’où le terme souvent employé de « en double aveugle ». Les chercheurs sont ainsi à même de comparer les résultats des deux groupes en toute objectivité.
Un test de médicament dure généralement près d’un an et demi ou 78 semaines dans le cas de la maladie d’Alzheimer. Au cours de ces 18 mois, les patients viennent régulièrement en consultation. La fréquence varie d’une étude à l’autre, toutes les 2 ou 4 semaines ou tous les mois par exemple. Lors de la consultation, certains paramètres sanguins sont contrôlés et le patient est toujours examiné. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, on effectue aussi à chaque fois des tests de mémoire. Il arrive parfois que l’on demande au patient de tenir un journal de son vécu avec le nouveau médicament. Au cours de l’étude, l’état de santé du patient fait l’objet d’un suivi strict. En cas de problèmes graves, le chercheur peut décider d’arrêter temporairement ou définitivement l’étude.
Le patient reçoit une compensation pour sa participation sous forme de chèques cadeaux ou de remboursement de ses frais de déplacement. A nouveau, ce point varie d’une étude à l’autre. Qu’en est-il de la motivation? « La plupart des patients participent dans l’espoir que cela va influencer positivement le cours de leur maladie. A cause du nouveau médicament mais aussi à cause du suivi médical strict. Enfin, bon nombre d’entre eux espèrent que les résultats de l’étude aideront d’autres patients dans le futur », conclut Carine Schildermans.
Pieter Segaert
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