Publié le 23/02/2011 à 23:09
Dernier né de l'imagerie médicale, le PET scan est un outil qui a permis d'ouvrir de nouvelles perspectives dans la recherche, et plus particulièrement dans l'étude du cerveau. Grâce à cet examen de pointe, il est désormais possible de détecter les dépôts de protéine amyloïde : de quoi nourrir l'espoir d'un diagnostic de la maladie d'Alzheimer, avant même les premiers symptômes.
On le sait, le diagnostic de la maladie d’Alzheimer ne repose sur aucun examen sanguin ou radiologique… Ce sont avant tout les symptômes du patient et les tests de mémoire ou neuropsychologiques qui permettent de poser un diagnostic. Par contre, il arrive qu’un scanner ou une prise de sang soient utilisés dans le but d’exclure l’existence d’une autre pathologie comme une tumeur ou des séquelles d’un accident vasculaire cérébral, susceptibles de mimer les symptômes d’une maladie d’Alzheimer. Quant aux examens plus pointus encore, comme l’IRM (imagerie par résonance magnétique) ou le PET scan (tomographie par émissions de positons), ils sont pour le moment réservés au seul domaine de la recherche.
En effet, la recherche scientifique, encouragée par les nombreux enjeux qu’implique cette maladie devenue un véritable problème de santé publique, s’intéresse de plus en plus aux nouvelles technologies. L’un des buts assumés est de réussir à poser, grâce à ces outils, un diagnostic de plus en plus précoce permettant une prise en charge au stade prédémentiel, c’est-à-dire lorsque la maladie n’est pas encore manifeste. Les espoirs se tournent aujourd'hui entièrement vers le PET scan. Aujourd’hui et grâce à la mise au point d’un marqueur isotopique spécifique (qui va laisser sa trace exclusivement sur la cible déterminée – ici la protéine amyloïde), cet examen permet en effet de détecter une lésion typique de la maladie : les dépôts de protéine amyloïde dans le cerveau.
Uné équipe anglaise a donc tenté de corréler les données obtenues à partir du PET scan et du marqueur de la protéine amyloïde aux données neuropsychologiques. L’étude s’est portée sur 19 patients atteints de la maladie d’Alzheimer et 14 sujets non porteurs de la maladie. Chez 2 des patients Alzheimer, les résultats du PET scan se sont révélés normaux; par contre, chez les 17 autres, l’examen a montré que dans certaines parties du cerveau la charge en protéine amyloïde, cette protéine anormale, était 2 fois plus élevée que chez les personnes non malades…
Contrairement aux dégénérescences neurofibrillaires, l’autre type de lésion caractéristique de la maladie d’Alzheimer, la charge en protéine amyloïde, semble peu corrélée aux symptômes. Ce qui confirme l’intérêt d’un tel examen qui pourrait se montrer capable de repérer des lésions en l’absence – c’est-à-dire avant – les premières manifestations de la maladie… Sans mettre la charrue avant les boeufs, on peut d’ores et déjà affirmer que l’utilisation du PET scan et de ce nouveau marqueur est prometteuse, notamment parce que cet outil pourrait aussi permettre d’évaluer l’efficacité de thérapeutiques « anti-amyloïdes », visant à détruire ces dépôts de protéine anormale.
Julie Luong Source : Edison P et coll. : "Amyloid, hypometabolism, and cognition in Alzheimer disease. An [11C]PIB and [18F]FDG PET study." Neurology 2007 ;68:501-508.
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