Publié le 23/02/2011 à 23:10
Lorsqu'ils surviennent chez les patients souffrant de la maladie d'Alzheimer, les troubles de la déglutition peuvent entraîner de sérieuses conséquences pour la santé. La vigilance est donc de mise!
Les problèmes de déglutition ne surviennent qu’à un stade très avancé de la maladie chez les patients Alzheimer. Se nourrir devient alors une activité risquée qu’il convient d’entourer de certaines précautions.
La déglutition s’effectue en trois grande étapes. La première, orale, est volontaire: la mastication permet la formation d’un ensemble compact, le bol alimentaire, qui est ensuite avalé. La seconde étape, qui correspond à la déglutition proprement dite, permet le passage des aliments jusqu’à l’'sophage. Pour éviter qu’ils ne fassent “fausse route“ et s’orientent vers les voies respiratoires, un ensemble de réflexes de protection est déclenché. Sans eux, les aliments qui aboutiraient dans les poumons peuvent provoquer des infections, parfois graves.
Lors de la troisième et dernière étape, les aliments passent de l’oesophage à l’estomac où ils sont digérés.
Chez les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, la menace apparaît dès la mise en bouche des aliments. “Les patients à un stade sévère de la maladie ne savent parfois plus comment faire pour mastiquer ou avaler“, souligne Michèle de Gieter, kinésithérapeute et spécialiste des troubles de la déglutition au service O.R.L. du C.H.U. Brugmann de Bruxelles. Le déclenchement des réflexes de protection risque dès lors d’être perturbé, favorisant d’éventuelles “fausses routes“. S’il est encore en bonne santé physique, le patient aura un réflexe de toux pour expulser la nourriture présente dans ses voies respiratoires. Mais s’il est trop faible, ou que la maladie lui inhibe cet automatisme de rejet, l’aliment restera coincé. En plus des risques d'infections en cas de présence d'aliments dans les voies respiratoires, des dangers d’étouffement existent également si l’aliment demeure bloqué dans la gorge.
Ces différents risques, potentiellement lourds de conséquences, exigent une vigilance particulière de la personne aidante. “Autant que possible, il faut stimuler le patient à mastiquer puis avaler, de préférence dans un endroit calme où il pourra se concentrer“, explique Michèle de Gieter. D’autres règles sont à suivre: “le patient doit être assis, avec la tête légèrement penchée vers le bas, afin de limiter l’accès des aliments aux voies respiratoires“, explique la kinésithérapeute. Pour les éléments liquides tel que l’eau, mieux vaut ajouter un produit épaississant. Leur progression sera ainsi ralentie, ce qui diminuera les éventualités de “fausses routes“.
Enfin, il peut-être préférable de sélectionner des aliments ayant une saveur très marquée: “le goût stimulera les papilles gustatives, ce qui favorisera le réflexe de déglutition“, précise Michèle de Gieter.
Des conseils finalement simples mais très précieux, qui contribueront à prévenir les dangers liés à l’alimentation du patient.
Jonathan Barbier
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