Pr Bertrand Tombal, service d'urologie des Cliniques universitaires Saint-Luc
L'hormonothérapie permet de ralentir la progression du cancer de la prostate à un stade avancé. Mais ce traitement provoque aussi des effets secondaires, et ne doit donc pas être pris à la légère.
Le traitement hormonal permet de ralentir la progression du cancer de la prostate en faisant baisser le taux de testostérone, une hormone responsable du développement des cellules prostatiques, qu'elles soient cancéreuses ou non. Ce traitement est prescrit aux patients qui présentent un cancer de la prostate avancé ou dont le cancer a récidivé malgré un premier traitement. L'hormonothérapie peut aussi être utilisée en association avec la radiothérapie pour les cancers localement avancés (qui ont dépassé la limite de l'organe). Environ 20.000 patients bénéficient de ce type de traitement en Belgique.
En effet. La suppression des hormones provoque des symptômes semblables à ceux de la ménopause chez la femme: bouffées de chaleur, prise de poids, altération de la fonction sexuelle, dépression, troubles cognitifs... A plus long terme, ce traitement augmente aussi fortement le risque de fractures liées à l'ostéoporose et de maladies cardiovasculaires. Il ne doit donc pas être pris à la légère.
Des médicaments qui diminuent les risques de fractures liées à l'ostéoporose peuvent être prescrits. Les patients doivent également être conscients des effets secondaires et doivent adapter leur mode de vie. Une alimentation équilibrée et la pratique d'exercices physiques réguliers sont essentielles pour prévenir les complications de l'hormonothérapie. Un programme d'exercices spécifiques a été mis au point aux Cliniques universitaires Saint-Luc. En Flandre, l'association Europa Uomo propose également un programme de soutien pour les patients atteints d'un cancer de la prostate traités par hormonothérapie. Bien qu'elles permettent d'améliorer la qualité de vie et d'allonger l'espérance de vie, ces initiatives ne sont pas encore reconnues par l'INAMI. Elles doivent donc être financées par l'hôpital ou par les patients.
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