Publié le 20/01/2012 à 09:50
Dans la lutte contre le cancer colorectal, l'érection est souvent victime de dommages collatéraux…. Explications.
Le lien entre cancers du rectum et érections est géographique. Les nerfs qui sont responsables de l'érection et de l'éjaculation entourent le rectum. Il est donc difficile de traiter cette partie terminale du côlon sans affecter les nerfs voisins, et sans nuire aux érections. Ceci est d'autant plus vrai que le cancer est évolué, puisqu'il faudra alors irradier, voire retirer, une plus grande partie du rectum. La localisation précise du cancer colorectal est donc aussi importante. S'il est situé dans le côlon ou dans la partie haute du rectum (à plus de 5 cm de l'anus), les chirurgiens ont plus de chances de pouvoir maintenir une bonne fonction érectile.
Il y a toutefois un point commun entre tous les types de cancer colorectal: c'est une atteinte forte du schéma corporel du patient, c’est-à-dire de l'image qu'il se fait de son corps. Le cancer est une maladie très angoissante, ses traitements sont lourds, et les suites sont souvent difficiles.
Qui plus est, les personnes opérées d’un cancer colorectal doivent parfois subir une stomie. Au lieu d’évacuer les selles par l’anus, un conduit artificiel est créé entre l'intestin et la peau au niveau de l'abdomen. Les selles aboutissent alors dans une poche artificielle. Elles ne peuvent en effet plus suivre le chemin naturel, qui a été modifié par la chirurgie. Que la stomie soit temporaire ou permanente, elle est toujours difficile à concilier avec une vie sexuelle. Les patients la vivent comme un ajout disgracieux dont ils ne peuvent se débarrasser. Même si une stomie est parfaitement inodore.
Les solutions choisies dépendent du degré d'atteinte des nerfs qui permettent l'érection, et des préférences de la personne. D'un médicament facilitateur d'érection aux prothèses péniennes, de nombreuses possibilités s'offrent aux patients atteints par un cancer colorectal. Et quand la cause des troubles de l’érection est d’ordre plus psychologique, une prise en charge de type psychothérapeutique ne doit pas être exclue.
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