Le bisphénol-A (BPA) est un composé industriel utilisé pour fabriquer des plastiques polycarbonates, des résines, des papiers thermiques et certains types de PVC. Il se retrouverait dans notre organisme en très faible quantité, essentiellement via nos aliments. Or, le bisphénol-A est suspecté d'être un perturbateur endocrinien, autrement dit, une substance capable d'interférer avec notre système hormonal. Même si son impact réel porte à grande controverse, il pourrait court-circuiter toute une série de mécanismes, en particulier chez les jeunes enfants.
Difficile à dire car l'impact du bisphénol-A sur l'érection a été peu étudié. Des travaux effectués sur des lapins ont montré l'apparition d'anomalies au niveau des corps caverneux du pénis** en cas d'exposition à de fortes doses de BPA*. Les rongeurs sont toutefois beaucoup plus sensibles au bisphénol-A que ne le sont les humains. En 2009, une enquête réalisée sur des ouvriers exposés à cette substance dans le cadre de leur travail a mis en évidence une plus grande tendance à développer des problèmes sexuels y compris des troubles de l'érection**. Mais ici encore, les résultats ne sont pas représentatifs. Les doses concernées sont en effet bien supérieures à celles auxquelles est exposées la majorité de la population.
Il est présent dans nombre de récipients, ustensiles et emballages alimentaires en plastiques rigides et transparents. La chaleur favoriserait sa migration des contenants vers les aliments. On le retrouve aussi dans les résines epoxy utilisées à l'intérieur des cannettes et des conserves. Certains papiers de type tickets de caisse en contiennent également tout comme les CD, DVD ainsi que certaines pièces automobiles, électriques et électroniques. Soulignons encore que le bisphénol-A se retrouve dans notre organisme essentiellement par ingestion et que les inquiétudes à son sujet se concentrent donc sur les objets utilisés à des fins alimentaires. Soulignons que les seules réserves émises par l'Agence européenne de sécurité des aliments au sujet du bisphénol-A ne concernent que les biberons en plastique. Aucun lien entre bisphénol-A et troubles de l'érection n'a jamais été clairement démontré, il est donc inutile de céder à la panique.
Article réalisé avec la collaboration du Pr. Alfred Bernard, toxicologue à l'UCL et directeur de recherche au FNRS* D.G. Moon &Al, Bisphenol A inhibits penile erection via alteration of histology in the rabbit, International Journal of Impotence Research, Vol.13, n°5, 2001** R.M. Sharpe, Bisphenol A exposure and sexual dysfunction in men (Editorial commentary), Human Reproduction, Vol.25, n°2, 2010** D. Li & Al, Occupational exposure to bisphenol-A and the risk of Self-Reported Male Sexual Dysfunction, Human Reproduction, Vol.25, n°2, 2010
Faut-il faire une croix sur sa sexualité à partir d’un certain âge? Rien n’est moins sûr... La vieillesse n’est pas forcément un frein – toute proportion gardée! – à une vie sexuelle active et épanouie... «Une absence d’activité sexuelle passé un certain âge ne doit pas être considérée comme inévitable et normale», explique le Dr Thierry Wildschutz, chef du service d’urologie au CHU Tivoli à La Louvière. «Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des septuagénaires ou des octogénaires sexuellement actifs, même si la sexualité prend alors d’autres formes.»
Des problèmes d’érections chez les seniors
Nos seniors ont la pêche? Bien, mais cela ne les protège bien entendu pas d’éventuels troubles de l’érection. L’âge est en effet un facteur de risque important de ce type de problème. Une récente étude a évalué la fonction érectile d’hommes âgés de 75 à 95 ans. Résultat: 72% d’entre eux reconnaissaient connaître au moins un souci d’ordre sexuel.
Une chute de testostérone?
Ces troubles de l’érection sont-ils simplement liés au vieillissement? Une diminution progressive du taux de testostérone – hormone qui joue notamment un rôle dans la libido et le développement des organes sexuels – a longtemps été pointée du doigt. Mais ce processus naturel ne semble pas être en cause. Si un taux bas de testostérone peut s’accompagner d’une diminution du désir, il n’aurait toutefois pas de lien de causalité avec d’éventuels troubles de l’érection.
Des facteurs multiples
Pourquoi dès lors cette prévalence plus élevée de troubles de l’érection après 75 ans? Selon les auteurs de l’étude, les causes sont nombreuses. Et ce d’autant plus que l’âge avançant les problèmes de santé se multiplient! En tête bien entendu, les maladies cardiovasculaires, suivies du diabète, de la dépression, des problèmes de prostate, d’insomnie... Autant de facteurs qui en se cumulant augmentent la probabilité de développer un trouble de l’érection. La prévention et le traitement de ces différentes affections pourraient dès lors permettre d’éviter les écueils de l’âge sur les performances érectiles.
«Il est également possible de prescrire des médicaments facilitateurs de l’érection chez des personnes plus âgées à condition de respecter les contre-indications», note le Dr Wildschultz. Les troubles de l’érection ne sont donc pas une fatalité passé un certain âge!
Hyde Z, Flicker L, Hankey GJ, Almeida OP, McCaul KA, Chubb SA, Yeap BB. Prevalence and Predictors of Sexual Problems in Men Aged 75-95 Years: A Population-Based Study.
Journal of Sexual Medicine. 2012 Feb; 9 (2): 442-453.
Article réalisé avec la collaboration du Dr Thierry Wildschutz, chef du service d’urologie au CHU Tivoli à La Louvière.
Beaucoup de gens pensent que les troubles de l'érection ont toujours une causepurement psychologique, ce qui n'est absolument pas le cas. Chez la majorité des hommes, un problème organique est à l'origine de la dysfonction érectile. Un problème d'érection peut d'ailleurs être le premier signe d'une maladie comme le diabète.
Parler avec son médecin est une étape importante. Il est en effet possible de trouver une solution à la plupart des problèmes d'érection...
Les sexologues recommandent tout d'abord de ne renoncer ni à l'intimité physique, ni au plaisir sexuel. En effet, il faut garder à l'esprit que l'érection n'est nullement une condition sine qua non pour avoir une vie sexuelle épanouie. C'est une notion importante à faire comprendre au couple. Car plus un homme qui présente des troubles de l'érection est angoissé par la performance, plus le risque de trouble de l'érection est important. Une rééducation à la sexualité sans nécessité absolue de pénétration et d'érection, durant quelques semaines ou mois, peut faire tomber certaines barrières psychologiques.
Quelques conseils pratiques:
Comment guérir de troubles de l'érection d'origine psychologique?
Lorsqu'elles ne sont pas passagères, les causes psychologiques des troubles de l'érection sont en général profondément ancrées. C'est pourquoi la solution passe le plus souvent par un travail d e fond, et donc par la rencontre avec un ou une sexologue. Ce qui ne signifie pas qu'il faut passer des années sur le divan! La durée du traitement varie d'une personne à l'autre. Une dizaine de séances peuvent parfois suffire.
Causes psychologiques et organiques
Les causes psychologiques et organiques des troubles de l'érection sont souvent liées. Une personne diabétique, par exemple, peut présenter des troubles de l'érection liés à une atteinte des nerfs et vaisseaux sanguins dont dépend l'érection. Si, à plusieurs reprises, la rigidité obtenue est moins bonne ou l'érection de durée insuffisante, une angoisse de performance peut apparaître. Le stress psychologique vient alors s'ajouter à la problématique organique. Reprendre confiance en utilisant un médicament facilitateur de l'érection peut alors s'avérer une bonne solution. Comme, par ailleurs, dans le cas où il existe une cause organique ou psychologique isolée.
A lire: "La mécanique sexuelle des hommes", Pr Pascal De Sutter et Dr Catherine Solano, éd. Laffont.
Article réalisé avec la collaboration du Pr Pascal De Sutter, sexologue, Université Catholique de Louvain.
Trop de pression au boulot, tensions dans le couple, difficultés à boucler les fins de mois… Il arrive à tout le monde d’être stressé. Une tension qui peut nous miner au quotidien, et qui va même jusqu’à s’insinuer dans notre lit. Par ailleurs, un problème d’érection transitoire peut entraîner la peur… d’une prochaine défaillance. Avec un véritable cercle vicieux à la clé: l’angoisse de ne pas avoir une bonne érection entraînant des troubles de l’érection.
Le stress est néfaste pour l’érectionOn ne sait pas encore avec certitude comment le stress enraie le mécanisme de l’érection. Il est très probable qu’il entraîne la contraction des muscles lisses du pénis, ce qui empêche l’ouverture des corps caverneux et l’afflux de sang, dans le pénis, synonyme d’érection.
Le stress, mais pas seulement....Jusqu’à l’âge de 40 ans, le stress est la cause principale des troubles de l’érection. Par après, ce sont davantage les problèmes physiques, comme les maladies cardiovasculaires, qu’il faut incriminer. Cependant, chez les moins de 40 ans, des causes organiques sont également possibles. Les troubles de l’érection sont, par exemple, fréquents dans la sclérose en plaque.
Traitement des troubles de l’érection dus au stressSi vous connaissez la cause du stress, il faut, bien entendu, essayer de l’éliminer. «En cas de stress au boulot, la situation s'améliore souvent nettement après quelques semaines de vacances», indique le Dr de Meyer. Les techniques de relaxation, la sophrologie, la méditation peuvent aider. Une prise en charge spécialisée chez un psychothérapeute ou un sexologue peut aussi s’avérer utile en cas de persistance des problèmes.
En seconde instance, il est parfois conseillé de recourir aux médicaments (inhibiteurs de la PDE 5). Ces traitements médicamenteux facilitent l’érection, permettant ainsi de restaurer la confiance en soi.
Article réalisé avec la collaboration du Dr Jean-Marie de Meyer, futur chef de service en urologie au CHU Brugmann.
Avec l'âge, l'arrivée du sang dans les corps caverneux du pénis, nécessaire à l'érection, a tendance à être moins facile par perte de l'élasticité des tissus. En outre, les pathologies associées aux troubles de l'érection deviennent plus fréquentes: maladies cardiovasculaires, diabète... Conséquence: les troubles de l'érection et leur sévérité s'accentuent. Un homme de 70 ans a presque deux fois plus de chance qu'un homme de 40 ans d'avoir des problèmes d'érection!
L'âge peut aussi entraîner une diminution de l'activité sexuelle, qui, indirectement, affecte la qualité de l'érection. En effet, le vieillissement entraîne une réduction de la testostérone (hormone mâle sécrétée par les testicules). Ce déficit en testostérone peut, lui-même, diminuer la libido, c'est-à-dire l'intérêt pour la sexualité.
De même, une vie commune longue, même si elle est harmonieuse peut éroder le désir et diminuer l'activité sexuelle. Il est parfois difficile de maintenir la passion durant 30 voire 50 ans! Or, moins l'activité sexuelle est régulière, plus il est difficile d'obtenir et de maintenir une érection de bonne qualité. Enfin, la sexualité peut aussi évoluer avec l'âge.
Il est possible de garder une érection de qualité, même au-delà de 65 ou 70 ans. Pour cela, le mieux est encore de modifier ses habitudes. Ne pas rester sédentaire et maintenir une activité physique minimale, manger sainement, ne pas fumer et ne pas trop consommer d'alcool sont des conseils de base. En somme, tout ce qui est bon pour le système cardiovasculaire est bon pour la fonction érectile!
En cas de troubles prolongés, il convient de consulter votre médecin ou un spécialiste urologue. Enfin, sachez que des traitements efficaces existent. Ces troubles ne sont donc pas une fatalité!
Nous remercions le Dr. Thierry Roumeguère, urologue à l'hôpital Erasme
Mak R et al.Prevalence and correlates of erectile dysfunction in a population-based study in Belgium Eur Urol. 2002 Feb;41(2):132-8.Mc kinlay J. The worldwide prevalence and epidemiology of erectile dysfunction Int J Impot Res. 2000 Oct;12 Suppl 4:S6-S11.
Un trouble de l'érection prolongé peut entraîner un sentiment de frustration et d'autodévalorisation de l'homme et de la femme et donc de perte d'identité sexuelle. L'homme a le sentiment de ne plus être un homme. La femme peut, elle, douter de sa désirabilité et donc de sa féminité. Un cercle vicieux peut alors s'instaurer : avec la peur de l'échec, l'homme a tendance à adopter une attitude de spectateur de lui-même dans l'acte sexuel. Ce qui, en soi, est anti-érotique. Or, l'érection dépend du système nerveux autonome. Elle est donc involontaire. Et si la volonté se mêle d'une fonction qu'elle ne contrôle pas, c'est le dysfonctionnement assuré!
Il ne faut pas confondre puissance sexuelle et compétence sexuelle. La puissance sexuelle se traduit par la capacité à activer la séquence érection - pénétration - éjaculation. Ce ne sont là que les instruments de base de la compétence sexuelle, qui correspond davantage à la qualité de la démarche érotique à l'autre : jeu de séduction, qualité de l'échange, caresses... Le défi pour l'homme est de rentrer dans la sexualité par cette intimité et cette communication, ce dont la femme a en général besoin, sans perdre sa polarité masculine. Tout dépend aussi de l'importance qui est accordée à l'érection et à la pénétration. Une femme clitoridienne n'aura par exemple pas les mêmes attentes qu'une femme vaginale.
L'approche sexologique est indiquée quand une cause psychologique a été identifiée comme prépondérante dans l'échec sexuel. Mais aussi lorsqu'un homme ou le couple a besoin d'aide pour s'adapter aux limites physiologiques imposées par des problèmes médicaux. Le travail verbal seul est, en général, insuffisant. Une approche corporelle y est souvent associée: relaxation, hypnose, massages, approche sexocorporelle.
Nous remercions le Dr Esther Hirch, sexologue clinicienne, consultante aux Hôpitaux Erasme et Brugmann (ULB).
«En médecine de la reproduction, mais aussi pour le grand public, les gros testicules sont généralement considérés comme un signe de fertilité», c’est en ces termes que les chercheurs italiens dirigés par Giulia Rasterelli débutent leur communication. «Notre objectif était d’examiner dans quelle mesure la taille des testicules pourrait être révélatrice d’autres paramètres de santé, cardiovasculaires notamment.» L’équipe a étudié les dossiers de 2.809 hommes qui s’étaient présenté en consultation pour des troubles de l’érection et a ensuite suivi pendant plusieurs années 1400 d’entre eux. Or, de nombreuses études ont déjà montré que la dysfonction érectile peut être un signe précoce d’atteinte cardiovasculaire et donc un facteur de risque pour le développement de maladies comme l’infarctus, l’AVC,….
«La taille des testicules n’avait jusqu’ici, par contre, encore jamais fait l’objet de recherches dans le cadre des troubles de l’érection», ont encore précisé les scientifiques. Le but de l’étude étant donc d’établir si il existe un lien entre troubles de l’érection, taille des testicules et risque cardio-vasculaire.
Les chercheurs ont trouvé un lien clair entre testicules de grande [1] taille, surpoids, tabagisme et hypertension. Tous trois des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. Les participants ont en outre été admis plus souvent à l’hôpital pour un épisode cardiovasculaire. Une conséquence possible de ces facteurs de risque, selon les scientifiques italiens.
Les chercheurs ont aussi mesuré chez les participants des taux élevés d’hormone lutéinisante (LH), une hormone qui stimule la production de testostérone, l’hormone sexuelle mâle. Et ces taux importants de LH sont nocifs pour le système cardiovasculaire, selon eux. Tout cela est bien beau, mais quel est alors le lien entre taux élevés de LH, risques cardiovasculaires et testicules de grande taille?
L’équipe italienne est arrivée à la conclusion suivante: on sait que les hommes qui ont des problèmes de santé, comme le diabète et les maladies cardiovasculaires, présentent des taux de testostérone plus bas. L’organisme tente alors de compenser ces taux de testostérone bas en sécrétant notamment plus d’hormones hypophysaires, comme l’hormone lutéinisante. La production de testostérone par le testicule dépend en effet de la sa stimulation par la LH. Une réaction qui à son tour peut augmenter la taille des testicules. Conclusion : en médecine sexuelle - en ce qui concerne la taille des testicules et contrairement à ce que prône la médecine de la reproduction - volumineux n’est pas toujours mieux.
[1] Les chercheurs ont mesuré la taille des testicules à l’aide de l’échelle de Tanner. Cette échelle s’étend de la catégorie I, volume testiculaire de moins de 1,5 ml, à la catégorie V, volume testiculaire supérieur à 20 ml. Les 2.809 hommes de l’étude italienne avaient un volume testiculaire moyen de 19,3 ml, tandis que le groupe suivi pendant 7 ans avait un volume de 20 ml.
Article publié le 17/02/14.
Associée à l’assurance et à la séduction, la cigarette n’est pas si glamour qu’on pourrait le croire. Comme l’ont rappelé les récentes campagnes de prévention, elle peut en effet provoquer des troubles de l’érection, à court et à long termes...
Tabac et érection: quel lien?
Par les substances nocives qu’il contient, le tabac provoque progressivement un encrassement des vaisseaux sanguins. Il favorise ainsi l’athérosclérose (épaississement de la paroi des artères) et l’hypertension artérielle. D’où le risque accru d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral pour les fumeurs... Mais le tabac n’épargne pas non plus les artères du pénis, qui permettent normalement l’érection par afflux sanguin.
Quel risque pour l’érection?
Selon une étude menée en 2007, avec une consommation allant jusqu'à un paquet par jour, le risque de troubles de l’érection serait 24% plus élevé que pour les non-fumeurs. Avec plus d'un paquet par jour, ce risque serait de 39% supérieur. En moyenne, les études estiment que le risque de troubles de l’érection (érection insuffisante, de courte durée ou même impuissance) est 30 à 70% plus élevé chez le fumeur. Le tabac aurait donc un impact supérieur à l’âge ou au diabète sur les érections.
Effet du tabac immédiat
D’ailleurs, il n’est pas nécessaire d’être un fumeur de longue date pour constater les effets néfastes du tabac sur la vie sexuelle. Fumer provoque une augmentation immédiate du taux de monoxyde de carbone dans le sang, gaz qui a tendance à rétrécir momentanément les artères (effet vasoconstricteur). Un fumeur, même occasionnel, peut donc constater une diminution de la qualité de ses érections.
Amélioration de l’érection après 48 heures!
La bonne nouvelle, c’est que l’arrêt du tabac permet par conséquent d’améliorer cet effet immédiat en seulement 2 à 3 jours. Idem pour les femmes, chez qui la lubrification vaginale est améliorée en 48 heures. Une bonne raison d’arrêter de fumer... en amoureux. Par contre, l’effet chronique, sur les artères, après quelques années ou dizaines d’années de tabagisme, n’est lui, pas réversible.
Sources :
1) Sighinolfi MC et al. Immediate improvement in penile hemodynamics after cessation of smoking : previous results. Urology 2007;69(1):163-5
2) Annino, d.m., klevens, r.m., flanders, w.d. Cigarette Smoking: An Independent Risk Factor tor Impotence? American Journal of Epidemiology, décembre 1994; 140(11):1003-1008
Ronflements la nuit? Fatigue, somnolence et irritabilité le jour? Ces symptômes sont peut-être ceux d'un syndrome d'apnées-hypopnées du sommeil (SAHS). La nuit, comme le jour, il est nécessaire de respirer. Chez certains patients souvent ronfleurs et souvent avec un excès de poids, le passage de l'air peut être bloqué pendant plusieurs secondes (généralement plus de 10). Quand ce phénomène survient 5 ou 10 fois par nuit voire plus, le sang n'est plus suffisamment oxygéné. Environ 10% de la population adulte est concernée.
On considère que 30% des hommes adultes concernés par le SAHS présentent des troubles de l'érection. Les causes seraient multifactorielles. Rappelons que l'érection est provoquée par l'arrivée de sang dans les corps caverneux du pénis. Or, les arrêts respiratoires affecteraient le remplissage par le sang des corps caverneux et donc l'érection. Par ailleurs, la fatigue induite par le SAHS peut également perturber les érections.
Une alimentation saine et équilibrée est conseillée pour éviter la surcharge pondérale, car celle-ci favorise le SAHS. Certains psychotropes comme les benzodiazépines (utilisés dans le traitement de l'insomnie et de l'anxiété) ainsi que le tabac et l'alcool sont également déconseillés.
Vous souffrez de troubles de l'érection, de fatigue? Vous vous endormez devant la télévision, en lisant le journal, au volant? Vous ronflez? Il est utile de consulter un spécialiste des troubles du sommeil. Grâce à un enregistrement polysomnographique du sommeil, il pourra déceler un éventuel SAHS. Le principal traitement consiste, pendant le sommeil, à appliquer un masque sur le nez et la bouche du patient. Celui-ci envoie de l'air à haute pression pour maintenir les voies respiratoires ouvertes. Si votre problème d'érection est lié à des apnées du sommeil, il y a de grandes chances pour qu'il s'améliore!
Nous remercions le Pr. Dr. Fabrice Jurysta, psychiatre, spécialiste en sexologie clinique et dans les troubles du sommeil, Hôpital Erasme.Urology. 2006 May;67(5):1033-7.
Au cours d'une érection, l'apport de sang augmente dans les corps caverneux (les deux réservoirs latéraux du pénis). En cas de troubles de l'érection, cette fonction est altérée. L'injection d'une substance vasodilatatrice (prostaglandine, papavérine...) dans les corps caverneux permet dans certains cas d'y remédier. Ces injections dilatent en effet les vaisseaux sanguins pour permettre au sang de rigidifier le pénis.
Une dizaine de minutes avant la relation sexuelle, le patient peut injecter lui-même le produit avec une seringue prête à l'emploi ou un stylo-injecteur. Contrairement aux traitements médicamenteux oraux, avec les injections intra-caverneuses, l'excitation sexuelle n'est pas nécessaire pour obtenir une érection. En ce sens, l'érection est donc plus mécanique.
Certains patients ne réagissent pas aux traitements médicamenteux ou ont des contre-indications pour les utiliser (ces médicaments ne peuvent par exemple pas être combinés aux dérivés nitrés). Dans ces cas, ils peuvent recourir aux injections intra-caverneuses, dont les résultats sont très satisfaisants puisqu?elles fonctionnent dans 60 à 70% des cas.
Les injections intra-caverneuses ne sont pas dénuées d'effets secondaires. Dans 3 à 4% des cas, elles peuvent provoquer une érection qui persiste plus de 4 heures (priapisme), qui constitue une vraie urgence médicale. Si ces injections sont en général peu douloureuses, certains patients peuvent éprouver des douleurs dans la verge lors de l'injection ou de l'érection. Il est donc préférable de ne pas procéder à plus de deux injections par semaine et d'utiliser les aiguilles les plus fines possible.
Nous remercions Robert Andrianne, urologue au CHU de Liège.
L’université finlandaise de Tampere se penche régulièrement sur les facteurs qui influencent l’apparition de troubles de l’érection. Dans une étude récente, les chercheurs ont examiné si le nombre de rapports sexuels hebdomadaires avait une influence sur le risque de troubles de l’érection.
Pour ce faire, ils ont demandé aux 989 participants, âgé en moyenne de 59 ans, de répondre à un questionnaire écrit.
Les autres facteurs de risque
Les chercheurs ont évidemment tenu compte également de la présence chez les patients d’autres facteurs de risque de troubles de l’érection: comme l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires, le diabète…
Pas d’érection, pas de rapports
Les hommes souffrant déjà de troubles de l’érection en début d’étude n’ont pas été repris dans les résultats. Une étude précédente, réalisée par les mêmes chercheurs, avait en effet montré que la présence d’un trouble de l’érection diminue, bien entendu, fortement la fréquence des rapports sexuels. Pas d’érections, pas de rapports sexuels.
Plus de rapports réduit le risque de troubles de l’érection.
Dans cette étude les chercheurs ont voulu vérifier, par contre, si la fréquence des rapports sexuels avait une influence sur l’apparition d’un trouble de l’érection. Chez les hommes qui avaient des rapports sexuels moins d’une fois par semaine, les troubles de l’érection étaient deux fois plus fréquents que chez ceux qui avaient des rapports au moins une fois par semaine. Plus les rapports sexuels étaient rares, plus les problèmes d’érection étaient fréquents. Et de manière étonnante, il est aussi apparu qu’il n’y avait aucun lien entre érections matinales et apparition d’un problème d’érection. Contrairement aux idées reçues, l’érection matinale ne serait donc pas un signal de vigueur érectile.
Les auteurs ont conclu que le fait d’avoir des rapports sexuels réguliers protège les hommes de 55 à 75 ans contre les troubles de l’érection. Messieurs, faites donc davantage l’amour! Si c’est pas une bonne nouvelle, ça…
Koskimäki J, et al. Regular intercourse protects against erectile dysfunction: Tampere Aging Male Urologic Study. Am J Med 2008;121(7):592-6
«Le lien entre troubles de l’érection et maladie cardiaque peut s’expliquer par le diamètre comparable des vaisseaux sanguins amenant d’une part l’oxygène au muscle cardiaque, et d’autre part au pénis. Dès lors, si l’apport sanguin vers le pénis est insuffisant, on va souvent constater en première instance des troubles de l’érection, mais il est probable qu’il en soit de même au niveau du muscle cardiaque. L’origine de ces symptômes est donc vasculaire (plaques d’athéromes, rétrécissements…) ce qui va réduire l’irrigation sanguine du cœur et du pénis. Il existe donc bel et bien un point commun entre ces 2 pathologies », explique le Dr Ost.
Deux fois plus de risques de maladie cardiaque en cas de troubles de l’érectionCe lien entre troubles de l’érection et maladie cardiaque a récemment été démontré dans une étude clinique1. Cette dernière a constaté que les patients ayant des troubles de l’érection avaient presque deux fois plus de risques d’infarctus du myocarde, d’arrêt cardiaque et de décès en raison de problèmes cardiaques.
Dès lors, les hommes de 40-50 ans se présentant en consultation d’urologie pour un trouble de l’érection devront aussi plus souvent qu’avant se soumettre à un bilan métabolique. Celui-ci comprendra un contrôle des taux de cholestérol et de la glycémie. Le diabète, l’hypercholestérolémie, l’hypertension artérielle et le tabagisme sont en effet les grandes causes de lésions vasculaires. «De plus, ils seront aussi assez vite envoyés en cardiologie pour une épreuve d’effort à vélo permettant, par exemple, de dépister une ischémie silencieuse. Ce qui signifie que le muscle cardiaque reçoit trop peu d’oxygène alors que les personnes n’ont pas encore à ce moment beaucoup de plaintes identifiables», poursuit l’urologue.
Comme les hommes ne font généralement pas du tout le lien entre troubles de l’érection et maladie cardiaque, c’est aux spécialistes, urologues et cardiologues, mais aussi aux médecins généralistes d’y être attentifs.
S’il apparaît, lorsqu’on interroge un patient qui a des troubles de l’érection, qu’il a déjà eu une douleur dans la poitrine, qu’il est plus essoufflé quand il monte les escaliers ou fait du sport…, il faut le référer immédiatement à un cardiologue.
À l’inverse, les cardiologues, mais aussi les médecins généralistes, doivent demander à leurs patients s’ils ont des troubles de l’érection. Certains médicaments régulant la tension artérielle par exemple ne favorisent pas les érections.
Si vous ignorez si vous êtes à risque de maladie cardiovasculaire, il est toujours important en première instance de vous rendre régulièrement chez votre médecin généraliste, afin de prendre votre tension, contrôler les taux de sucres et de lipides, et ainsi prévenir les maladies vasculaires. «C’est bon à la fois pour le cœur et pour les érections», souligne le Dr Ost.
Si vous souffrez déjà de troubles de l’érection, le médecin vous enverra chez un urologue ou un cardiologue.
En résumé, il est utile de parler de vos troubles de l’érection avec votre médecin généraliste – même si vous n’aimez pas aborder le sujet – car ils peuvent être le signe d’un problème sous-jacent au niveau cardiovasculaire. Vous ne le sentez pas (encore) au niveau du cœur, mais vous le remarquez à vos érections. Ce n’est heureusement pas le cas chez tout le monde. Comme toujours: prévenir vaut mieux que guérir!
Article écrit par le Dr Michelle Cooreman, en collaboration avec le Dr Dieter Ost, urologue à l’AZ Sint-Blasius à Dendermonde. 1 Uddin SMI et al. Erectile Dysfunction as an Independent Predictor of Future Cardiovascular Events: The Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis. Circulation 2018, Jun 11. Doi: 10.1161/CIRCULATIONAHA.118.033990.
Le mot "priapisme" nous vient de la mythologie grecque. Priape, le dieu de la fertilité et de la chance, est en effet représenté avec un énorme pénis en érection. En médecine, le priapisme est une érection qui persiste depuis plus de 4 heures sans aucune stimulation sexuelle.
Lors d'une érection, l'apport de sang augmente dans les corps caverneux (les deux réservoirs latéraux du pénis). En cas de priapisme, le drainage veineux des corps caverneux ne fonctionne pas, le sang ne s'évacue donc pas de ces réservoirs. Cet arrêt de la circulation du sang est considéré comme une urgence urologique. Il est douloureux et, en cas de prise en charge trop tardive, il peut altérer la fonction érectile. Après plus de 24 heures de priapisme, 60% des patients conservent des troubles de l'érection.
On différencie trois types de priapisme:
> Le priapisme à bas débit: c'est le plus fréquent, il peut être dû aux injections intra-caverneuses parfois utilisées dans le traitement d'un trouble de l'érection.
> Le priapisme à haut débit: il est souvent dû à un traumatisme du siège (chute, choc...).
> Le priapisme récidivant: il s'agit d'épisodes de priapisme de moins de 3 heures pouvant évoluer vers un priapisme à bas débit. Ce type de priapisme peut aussi devenir chronique.
Le traitement du priapisme a pour but d'obtenir la fin de l'érection mais aussi d'éviter la récidive ainsi que les séquelles sur l'érection. Il diffère en fonction du type de priapisme et peut être médicamenteux (antidouleurs pour traiter les douleurs symptomatiques) ou chirurgical. Généralement, on procède à une ponction pour évacuer les corps caverneux engorgés. En cas d'échec, on crée une fistule caverno-spongieuse (une communication entre les corps spongieux et les corps caverneux pour faciliter l'évacuation). Initié dans les premières 24 heures, le traitement a en général de bonnes chances de succès. Il convient donc de réagir au plus vite.
Nous remercions le Dr. Thierry Roumeguère, urologue, Hôpital Erasme.Urologie, 18-380-A-10, 2009.
Décrite dès 1743 par François de la Peyronie, la maladie qui porte son nom est bénigne mais invalidante. Peu connue du grand public, elle touche pourtant environ 5% des hommes adultes, généralement après 40 ans, avec un maximum vers le milieu de la cinquantaine. Elle se caractérise par une perte d'élasticité de la verge, en particulier d'une partie plus ou moins étendue des corps caverneux (les deux réservoirs latéraux du pénis).
La maladie de la Peyronie peut altérer les rapports sexuels. La courbure du pénis peut être trop importante et rendre la pénétration douloureuse - et quasiment impossible - pour l'homme ou la femme. Le processus de fibrose peut aussi s'installer dans une partie importante des corps caverneux et rendre l'érection difficile voire impossible. La maladie de la Peyronie conduit au final tous les patients vers une dysfonction érectile.
Les inhibiteurs enzymatiques de la PDE5 (Cialis®, Levitra®, Viagra®) sont efficaces pour traiter les troubles de l'érection. La prudence est toutefois recommendée en cas de malformation anatomique du pénis, comme c'est le cas dans la maladie de La Peyronie. Ces medicament peuvent donc éventuellement être pris, si nécessaire, durant la phase aiguë. Le problème: les patients consultent souvent pendant la phase chronique, lorsque l'incurvation est déjà présente. Une opération chirurgicale peut alors s'avérer nécessaire pour redresser la verge.
Article réalisé avec la collaboration du Dr. Eric Wespes, service urologique, Hôpital Erasme.Source: http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(00)05119-9/fulltext'_eventId=login
«Le lien entre troubles de l’érection et maladie cardiaque peut s’expliquer par le diamètre comparable des vaisseaux sanguins amenant d’une part l’oxygène au muscle cardiaque, et d...
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Lire la suiteUne dysfonction érectile est un trouble multifactoriel: des aspects psychologiques, organiques, relationnels et culturels joue...
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Les principaux sont:
Pr Dirk Michielsen, urologue à l’UZ Brussel
Leen Delahaye, sexologue au sein du <a class="link" href="http://www.groepspraktijk-facet.be" target="\_blank">cabinet de groupe Facet</a>
Arthrose
Bronchite chronique
Cancer de la prostate
Cancer du poumon
Covid-19
Covid-19 et fake news
Déficit en lipase acide lysosomale
Diabète
Gastro-enterite
Greffe d'organes
Hémophilie
Hypertension
Intolérance au lactose
Mélanome
Myélome multiple
Peur du Vaccin