Publié le 18/03/2011 à 11:59
Cette année, la Journée mondiale du rein, organisée le jeudi 10 mars 2011, mettra l'accent sur la relation entre insuffisance rénale et maladies cardiovasculaires.
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Or, on sait depuis longtemps que les personnes touchées par une insuffisance rénale possèdent un risque accru de maladies cardiovasculaires. "Un constat qui ne concerne pas que les patients qui se trouvent à un stade avancé d'insuffisance rénale. Le risque de développer une maladie cardiovasculaire est augmenté d'environ 45% chez les patients touchés par une défaillance moyenne de l'activité rénale (débit de filtration glomérulaire (GFR) situé entre 45 et 59 ml/min). Ce pourcentage grimpe à plus de 340% lorsque l'insuffisance rénale est grave (GFR de moins de 15 ml/min)1", précise Jean-Marie Krzesinski, chef du service de néphrologie du CHU de Liège.
Une meilleure surveillance du fonctionnement des reins ne favoriserait donc pas uniquement une prise en charge plus précoce et donc plus efficace de l'insuffisance rénale. Elle permettrait aussi de mettre en évidence un problème cardiovasculaire. "Une fonction rénale détériorée peut indiquer un risque cardiovasculaire élevé et vice-versa", souligne le Pr Krzesinski. "Une réalité qui n'est pas toujours prise en compte. Un simple examen par bandelettes urinaires permettrait pourtant d'identifier un excès de protéines dans les urines, indicateur d'un risque d'altération de la fonction rénale et de complications cardiovasculaires."
Pour les personnes affectées par une insuffisance rénale débutante, le meilleur moyen de réduire le risque cardiovasculaire est d'adopter une hygiène de vie saine: alimentation équilibrée, exercices physiques réguliers… Une mesure qui permet aussi de freiner l'évolution de l'insuffisance rénale. Mais plus la maladie est avancée, plus les restrictions alimentaires sont grandes. "Pour un patient transplanté, le problème est moins gênant, vu que sa fonction rénale est nettement améliorée par la greffe. Mais pour les patients dialysés, le régime peut devenir extrêmement strict, notamment pour limiter une accumulation de phosphore qui peut à la fois fragiliser les os mais aussi exposer à un risque accru de complications cardiovasculaires", explique le Pr Krzesinski.
De nombreuses activités sont prévues le 10 mars dans les hôpitaux belges pour sensibiliser le public et le corps médical au lien qui existe entre fonction rénale et facteurs de risque cardiovasculaire.
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