Publié le 23/02/2011 à 23:05
Très couramment utilisés en radiologie diagnostique et interventionnelle, les produits de contraste à base d'iode peuvent se révéler très toxiques pour les reins. Quels sont les risques? Des précautions peuvent-elles être prises? Le Dr Frédéric Debelle, chef de clinique adjoint au service de néphrologie de l'hôpital Erasme, répond à ces questions.
Le recours à cet agent de contraste est nécessaire dans le cadre d'une série d'examens radiologiques à visée diagnostique (scanners, examens des vaisseaux sanguins, etc.). Les PCI permettent en effet de visualiser des lésions potentiellement curables qui n’auraient pu être décelées autrement. Le rétrécissement des artères du coeur, responsable de l’angine de poitrine et de l’infarctus du myocarde, est ainsi détecté par l’injection de PCI dans les artères coronaires. Cet examen permet en outre au cardiologue de procéder éventuellement à la dilation de cette artère par un système de ballonnet (radiologie dite interventionnelle) et donc d’éviter au patient une opération chirurgicale plus lourde.
Les réactions allergiques aux PCI sont bien connues du grand public. Leurs effets toxiques sur les reins le sont beaucoup moins! En milieu hospitalier, l’utilisation des PCI est considérée comme la troisième cause de détérioration brutale de la fonction rénale (appelée insuffisance rénale aiguë). Parmi les personnes touchées, la plupart récupèreront une fonction rénale normale dans les dix à quinze jours, seuls 5 à 10 % d'entre elles étant susceptibles de garder des séquelles. Chez un très faible pourcentage de patients (dont la plupart présentent au départ de nombreux facteurs de risque), l'injection de PCI entraîne une insuffisance rénale terminale nécessitant une prise en charge en dialyse.
C'est exact. Le stade terminal de la maladie n'est généralement développé à l'issue d'une injection de PCI que par des patients souffrant déjà d'une insuffisance rénale avancée. Il est important de souligner que seules les personnes à risque sont susceptibles de réagir à la toxicité des PCI. Pour les patients déjà atteints d'une insuffisancerénale, les personnes âgées de plus de 70 ans, celles qui ont développé un diabète, une hypertension, une anémie ou encore une insuffisance cardiaque, la probabilité d'apparition d'une néphropathie aux PCI peut s'élever jusqu'à 50 %. Pour les patients jeunes, ne présentant aucun facteur de risque, cette probabilité se rapproche par contre très fortement de zéro.
Oui, mais celui-ci se base exclusivement sur la prévention. Dans un premier temps, il est primordial de bien identifier les patients à risque. En cas de doute, une prise de sang est effectuée afin de mesurer la fonction rénale de la personne. Si le patient est considéré à risque, il convient alors d'évaluer le bien fondé de l'examen et de s'assurer qu'il n'existe aucune alternative à celui-ci. Il n'est toutefois pas toujours possible d'éviter l'injection de PCI, surtout quand le pronostic vital du patient est en jeu. L'hydratation de la personne par voie orale ou intraveineuse avant comme après l'intervention constitue alors la principale mesure de précaution à adopter. La prise de N-Acétylcystéine (un agent anti-oxydant) est également parfois conseillée au patient, bien que l'efficacité de ce médicament suscite encore la controverse. Il faut également veiller à utiliser la quantité de PCI la plus petite possible. Interrompre, lorsque c'est possible, la prise de médicaments connus pour être toxiques pour les reins (en particulier, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens) constitue la dernière mesure à adopter. Toutes ces précautions étant prises, il convient alors de réévaluer le fonctionnement des reins deux ou trois jours après l’injection du PCI. En cas d'anomalies, une prise en charge adéquate pourra ainsi être assurée par un néphrologue.
Propos recueillis par Aurélie Bastin
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