Publié le 23/02/2011 à 23:05
Cause de fragilité osseuse, l'hyperparathyroïdie secondaire se manifeste par la production excessive de parathormone (hormone capable de libérer du calcium en "rongeant" les os mais aussi de favoriser l'activation de la vitamine D par les reins et l'élimination du phosphore dans les urines). Passage en revue de quelques stratégies préventives et thérapeutiques...
Complication liée à l'insuffisance rénale, l'hyperparathyroïdie secondaire apparaît lorsque les reins ne parviennent plus à éliminer assez de phosphore et/ou lorsque les taux de vitamine D activée et de calcium sanguin deviennent trop bas. Comme l'explique le Dr Pochet, néphrologue à la Clinique et Maternité Sainte Elisabeth de Namur, "au stade débutant de l'insuffisance rénale, les glandes parathyroïdes rééquilibrent les taux de vitamine D activée, de calcium et de phosphore en se mettant à produire plus de parathormone". Jusque là, l'hyperparathyroïdie est donc un mécanisme plutôt bénéfique.
Au stade de l'insuffisance rénale terminale, la situation se complique... "Lorsque le patient est dialysé, la fonction rénale est tellement défaillante que la production excessive de parathormone ne permet plus de maintenir le bilan phosphocalcique en équilibre", poursuit le Dr Pochet. "Le taux de calcium dans le sang est donc trop bas tandis que les taux de phosphore et de parathormone montent en flèche." Le plus souvent asymptomatique, l'hyperparathyroïdie secondaire fragilise sensiblement la structure osseuse sans que cela n'entraîne systématiquement des fractures. L'hyperparathyroïdie peut également aggraver l'anémie et l'hypertension. Il est donc important de la traiter.
- Il faut d'abord réduire les apports alimentaires en phosphore et opter pour un régime pauvre en protéines et en produits laitiers tout en évitant les sodas, les colas et la bière.
- Tout en veillant à ce que les doses ne soient pas excessives, des compléments de calcium peuvent également être utiles. En effet, tout en augmentant le taux de calcium dans le sang, ces compléments, lorsqu'ils ne sont pas absorbés par l'intestin, captent le phosphore qui est alors évacué dans les selles.
- En cas de carence en vitamine D non active (issue de l'alimentation et de l'exposition de la peau au soleil), des suppléments doivent être administrés pour tirer le meilleur parti de l'activation de la vitamine D par le rein lorsqu'il n'est pas encore totalement "hors service".
L'administration de calcium et de vitamine D active permet de corriger le taux de calcium sanguin mais pas toujours celui de phosphore. Il faut donc, dans certains cas, associer ce traitement à des capteurs du phosphore ne contenant pas de calcium tels que le sevelamer (Rénagel) et le lanthane (Fosrénol). Nouveau moyen d'action, le cinacalcet (Mimpara) permet quant à lui de réduire la sécrétion de parathormone ainsi que les taux sanguins de calcium et de phosphore. Si ces divers traitements ne suffisent pas à contrôler l'hyperparathyroïdie, il reste alors l'option chirurgicale : l'ablation des glandes parathyroïdes ou parathyroïdectomie.
"Après une greffe réussie, les reins fonctionnent à nouveau normalement. Les problèmes liés à l'hyperparathyroïdie devraient donc être résolus", explique le Dr Pochet. "Malheureusement, une fois que les glandes parathyroïdes se sont "habituées" à produire plus de parathormone, il n'est pas toujours possible pour elles de revenir en arrière. Certains greffés ont ainsi une fonction parathyroïdienne excessive par rapport à leurs besoins." À l'heure actuelle, dans ce cas de figure, on recourt le plus souvent à la parathyroïdectomie. Des études sont toutefois en cours pour déterminer la place que pourrait prendre le cinacalcet dans le traitement de l'hyperparathyroïdie après transplantation.
Aurélie Bastin, avec la collaboration du Dr Pochet, néphrologue à la Clinique et Maternité Sainte Elisabeth de Namur.
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