Publié le 23/02/2011 à 23:07
La majorité des patients souffrant d'insuffisance rénale terminale présentent une augmentation des marqueurs de l'inflammation. Un facteur qui, en raison de ses nombreuses implications, mérite d'être pris en compte.
Chez les patients souffrant d'insuffisancerénale terminale, les marqueurs de l'inflammation sont nettement augmentés, ainsi que le montrent les analyses de sang. Bien que cette inflammation connaisse certaines variations au cours du temps, elle revêt sans nul doute un caractère chronique: l'insuffisancerénale terminale est donc bel et bien une maladie inflammatoire. Mais pourquoi?
D'abord, il faut rappeler que la maladie rénale elle-même se trouve associée à une réaction inflammatoire anormale. Ensuite, la dialyse – et plus précisément la mise en contact avec les matériaux et solutions de la dialyse – va en général accroître le phénomène inflammatoire. Or, l'inflammation est à l'origine de douleurs mais aussi de dénutrition, de résistance à l'érythropoïétine (hormone qui contrôle la production de globules rouges) ou encore d'un phénomène d'athérosclérose.
En influençant la production hormonale, l'inflammation modifie aussi certains processus métaboliques. Chez de nombreux patients, on constate ainsi une perte d'appétit qui les conduit à ne plus s'alimenter correctement. En outre, au moment de l'entrée en dialyse, de nombreux patients sont déjà dénutris en raison de la maladie et des contraintes qui y sont liées. Selon les études, environ 30% des patients dialysés présenteraient un état de dénutrition.
L'inflammation favorise aussi l'athérosclérose, un épaississement de la paroi des artères qui augmente le risque de maladies cardiovasculaires. Si l'athérosclérose est communément associée à l'excès de cholestérol, à l'hypertension ou encore au diabète, plusieurs études ont montré que l'inflammation jouait elle aussi un rôle central dans ce phénomène. Ainsi, l'augmentation du taux de protéine C réactive (CRP) – marqueur de l'inflammation – apparaît comme un facteur prédictif d'accidents cardiovasculaires, y compris chez les personnes ne souffrant pas d'insuffisancerénale chronique.
L'inflammation est un paramètre contre lequel il convient de lutter spécifiquement. C'est pourquoi la compatibilité avec l'organisme des matériaux et solutions utilisés en dialyse mérite d'être encore améliorée. La dénutrition doit elle aussi être combattue grâce à une prise en charge diététique et sociale (repas à domicile par exemple). Quant au traitement médicamenteux de l'inflammation, il est à discuter au cas par cas. Certaines études suggèrent l'utilité des anti-inflammatoires non stéroïdiens, de l'aspirine ou encore des statines. Mais d'autres recherches sont encore nécessaires pour préciser leur efficacité dans la lutte contre l'inflammation en dialyse.
Julie Luong
Partager et imprimer cet article
L'insuffisancerénale est une maladie dont les implications sont souvent lourdes, en particulier pour les enfants. Outre 3 séances de 3 heures de dialyse par semaine, ils...
Lire la suiteL'annonce de la maladie est toujours un choc. Certains patients parviennent à l'amortir sans trop de difficulté, d'autres pas. "Ceux-là savent qu'en cas de problème, ils...
Lire la suite1h20, Paula ferme finalement les yeux. Sortie de dialyse à 19h, vidée, épuisée, elle essayait de s'endormir depuis des heures. 3h30, ses jambes se réveillent.… Elle ouvre...
Lire la suiteSi elle est indispensable pour maintenir les patients en vie, la dialyse ne corrige pas totalement l'urémie (accumulation de substances toxiques dans le sang) liée à la d...
Lire la suiteJan Donck, néphrologue à l’AZ Sint-Lucas Gent
Bruno Woitrin, Président de l'AIRG Belgique
Tatiana Diakun, infirmière spécialisée dans la dialyse péritonéale
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive