Publié le 23/02/2011 à 23:07
Le lupus est une maladie aux multiples visages. Si les symptômes varient fortement d'un patient à l'autre, l'atteinte rénale, en raison de sa sévérité potentielle, est une préoccupation pour tous les patients lupiques.
Touchant en majorité des femmes (9 cas sur 10), le "lupus" ou "lupus érythémateux disséminé" (LED) se développe généralement entre 20 et 40 ans. Maladie rare, elle concerne environ 1 personne sur 1000 à 2000. Le lupus tire en fait son nom ("lupus" = "loup" en latin) de l'éruption cutanée qui peut apparaître sur le visage du patient et qui ressemble à une morsure de loup. Longtemps méconnue, cette maladie est aujourd'hui mieux comprise et mieux traitée, même s'il n'existe à l'heure actuelle aucun moyen de la guérir définitivement.
La maladie est dite auto-immune car les anticorps s'attaquent aux composants de l'organisme lui-même. Cependant, l'origine du lupus est en partie inexpliquée: on sait que certains facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux interviennent, mais ils restent aujourd'hui mal identifiés. L'exposition au soleil, le stress, la grossesse ou la prise de certains médicaments peuvent jouer un rôle de facteur déclenchant.
Le lupus est une maladie systémique, ce qui signifie qu'elle peut toucher tous les organes: peau, articulations, coeur, poumons…... Bien sûr, tous les symptômes ne se retrouvent pas chez un même patient: la maladie est très variable d'une personne à l'autre. Elle évolue généralement entre périodes de "poussée" (pendant lesquelles la maladie est très active) et périodes de "rémission" (où la maladie ne provoque que peu de symptômes).
L'atteinte rénale, qui concerne environ la moitié des patients, peut avoir des conséquences sévères. Celle-ci peut être découverte suite à une analyse d'urine ou à une hypertension artérielle. Dans tous les cas, cette atteinte rénale (aussi appelée "néphropathie lupique") ne provoque que peu, voire pas de symptômes dans les premiers temps. C'est pourquoi les patients atteints de lupus doivent bénéficier d'un suivi régulier dans ce domaine.
Une biopsie du rein est généralement réalisée afin de décider du traitement le plus adéquat. Celui-ci se base le plus souvent sur l'emploi de corticoïdes et/ou d'immunosuppresseurs. Dans les cas les plus sévères, cette atteinte peut évoluer en insuffisance rénale (environ 10 à 30% des cas) et rendre nécessaire dialyse et transplantation. Bien que ce traitement s'ajoute à une maladie déjà lourde, la survie des patients lupiques en dialyse ou greffés est similaire à la survie des patients non lupiques. Quant au risque de récidive sur le greffon, il ne dépasse pas les 3%.
Julie Luong
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