Publié le 23/02/2011 à 23:06
Prises de sang et examens des urines font partie de l'univers des patients atteints d'insuffisance rénale. Mais à quoi servent ces tests exactement et que mesurent-ils? Voici quelques clés pour comprendre les termes les plus fréquemment utilisés.
Lorsque le rein ne filtre plus correctement le sang, la quantité de déchets dans le sang et les urines produites augmentent. L'insuffisancerénale est donc souvent détectée à l'occasion d'un contrôle sanguin de routine et est contrôlée à partir d'examens biologiques – prises de sang et analyses d'urines.
La fréquence de ces examens dépend de la maladie en cause (polykystose, néphropathie diabétique…), mais aussi de la gravité de l'insuffisancerénale. Il faut aussi savoir que les examens à effectuer ne sont pas exactement les mêmes d'une maladie rénale à l'autre. Certains sont néanmoins communs à tous les insuffisants rénaux.
L'urée est le résultat de la décomposition de protéines dans le sang. Son taux normal est inférieur à 5 milligrammes par décilitre de sang. En cas d'insuffisancerénale, la concentration d'urée dans le sang augmente. Dans la mesure où le taux d'urée est fortement influencé par l'alimentation et la quantité de liquide bue, il toutefois est un marqueur moins fiable que le taux de créatinine dans le sang et la clairance de créatinine.
La créatinine est le résultat de la dégradation normale de la créatine (un constituant des muscles) dans le sang. La teneur moyenne de la créatinine dans le sang varie de 0,8 à 1,3 mg/dl pour l'homme et de 0,6 à 1,2 mg/dl pour la femme. La clairance de créatinine correspond quant à elle à la quantité de sang que le rein épure de cette substance en une minute. Les valeurs normales pour l'homme se situent entre 97 et 137 ml/min et pour la femme entre 88 et 128 ml/min.
La protéine que l'on retrouve le plus souvent dans les urines en cas d'insuffisancerénale est l'albumine (on parle alors d'albuminurie). En temps normal, les urines ne contiennent pratiquement pas de protéines. Leur présence signale en général une atteinte des glomérules (unités de filtration du rein). Il est important de mesurer ce taux parce qu'un traitement anti-protéinurique peut différer, parfois longtemps, la nécessité de placer un patient sous dialyse.
Si l'hématurie (présence microscopique de globules rouges dans les urines) peut être le signe d'une insuffisancerénale, la morphologie des globules rouges retrouvés est plus révélatrice encore puisqu'elle donne des indications sur la maladie en cause.
D'une manière générale, il est conseillé d'être à jeun pour les prises de sang visant à détecter ou à contrôler une insuffisancerénale. Quant aux analyses urinaires, elles doivent idéalement être faites avec les deuxièmes urines de la journée (le matin, sans avoir bu, mais après que le patient soit déjà allé aux toilettes chez lui). Les urines sont alors plus concentrées, et donnent de meilleures indications. La récolte des urines de 24 heures est également parfois nécessaire pour calculer avec exactitude la clairance de créatinine et la présence de protéines dans l'urine. Il est dans ce cas demandé au patient de récolter dans le même récipient toutes les urines de la journée et de les conserver au frigo et à l'abri de la lumière (dans une boîte opaque ou un récipient entouré d'aluminium par exemple).
Marion Garteiser
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