Pr Patrick Santens, neurologue, UZ Gent
Débuter tôt la kinésithérapie est bénéfique à la mobilité des patients atteints de la maladie de Parkinson… Et c’est tellement plus facile au rythme de la musique!
De nombreuses personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont tendance à "ralentir" leurs mouvements et à réduire la fréquence de certains gestes. La marche peut devenir non seulement plus lente mais aussi moins assurée. Certains gestes complexes – boutonner sa chemise, rentrer et sortir du lit – peuvent aussi poser problème. Avec le temps, ces difficultés ont tendance à s’aggraver. La kinésithérapie peut donc s’avérer très utile dès les premiers stades de la maladie.
Bien entendu, les personnes qui sont encore très actives ou pratiquent un sport au moment du diagnostic sont encouragées à poursuivre leurs activités. Chez elles, le recours à la kinésithérapie pourra être reporté à un stade ultérieur. Elles doivent toutefois être conscientes que certains mouvements risquent de paraître un peu plus difficiles, et qu’elles ne seront peut-être plus capables de repousser leurs limites comme elles le faisaient auparavant.
S’il est important que les parkinsoniens bougent autant que possible au début de la maladie, ce n’est pas uniquement pour combattre l’inactivité. Il est aussi essentiel de conserver la meilleure condition physique possible, sur le plan neurologique (coordination des mouvements, équilibre) mais aussi général: cardiovasculaire, osseux...
Autre avantage de débuter tôt les séances de kiné: les patients sont encore à même d’apprendre une série de stratégies de compensation. En effet, durant les phases ultérieures de leur maladie, les parkinsoniens sont souvent confrontés à des troubles de l’équilibre qui augmentent le risque de chute. En leur enseignant certaines techniques spécifiques, le kinésithérapeute peut leur apprendre dès les premiers stades à anticiper ces problèmes d’équilibre et de stabilité. Il est par exemple beaucoup plus facile pour eux d’aborder les changements de direction en marchant plus lentement et en prenant un angle plus large.
S’ils n’auront réellement besoin de ces techniques qu’à un stade avancé de la maladie, il leur sera néanmoins plus facile de les assimiler précocement.
Alors que la plupart d’entre nous marche sans avoir besoin d’y réfléchir, les parkinsoniens perdent souvent, en partie, cet automatisme, appelé "motricité intrinsèque". Chez eux, ce mécanisme peut alors être favorisé par des stimuli rythmiques externes, comme la cadence d’un métronome ou d’une musique. Le kinésithérapeute peut apprendre aux patients à marcher en se basant sur ces stimuli externes.
Les séances de danse spécialement destinées aux parkinsoniens sont une initiative intéressante. Le rythme de la musique les aide à coordonner leurs mouvements… et cela leur réussit merveilleusement bien!
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