Publié le 23/02/2011 à 23:08
Jusqu'à aujourd'hui, le diagnostic de maladie d'Alzheimer ne peut être posé que sur base de l'interrogatoire du patient et de la famille, ou grâce à l'aide des tests neuropsychologiques. Cependant, aucun test ne permet de confirmer ce diagnostic avec certitude. La recherche bat son plein.
Nous avons vu précédemment que les tests neuropsychologiques aident à orienter le diagnostic. Cependant, poser avec certitude ce diagnostic de maladie d’Alzheimer est impossible du vivant du patient. En effet, seul un examen microscopique du cerveau permet de retrouver les lésions caractéristiques de la maladie et ceci, après le décès.
Aucun marqueur biologique, dans la prise de sang ou dans le liquide céphalorachidien (celui qui baigne la moelle et le cerveau), n’existe pour confirmer le diagnostic. Le médecin est donc amené à poser un diagnostic de probabilité (probable maladie d’Alzheimer) plutôt qu’un diagnostic de certitude.
Récemment, une équipe américaine semble pourtant être sur la voie d'être capable, dans le futur, de développer un test permettant de confirmer la maladie. Ce test est basé sur la recherche d’une protéine: l’ADDL (Amyloid-Derived Diffusable Ligand). La présence dans le liquide céphalorachidien de cette protéine serait liée à l’existence d’une autre, la protéine Bêta-Amyloïde dont l’accumulation dans le cerveau est typique de la maladie d’Alzheimer.
Cependant, rechercher la présence de cette protéine dans le liquide céphalorachidien nécessite des trésors d’ingéniosité. C’est ici qu’interviennent les nanotechnologies, c’est-à-dire les technologies de l’infiniment petit. L’une de celles-ci, appelée biobarcode amplification, permettrait de détecter cette protéine ADDL.
L’intérêt serait, non seulement de pouvoir poser le diagnostic avec certitude, mais aussi de pouvoir le poser plus tôt. Quand on sait que les traitements actuels ne permettent pas de traiter la maladie mais bien de la stabiliser, on comprend aisément l'intérêt majeur d'un diagnostic précoce.
A l’heure actuelle, cette technique a été testée sur 30 patients avec des résultats très encourageants: les patients souffrant d’une maladie d’Alzheimer avaient tous des taux d’ADDL beaucoup plus élevés que la normale.
Ce test mettra encore de nombreuses années à entrer dans la pratique médicale quotidienne et nécessitera encore de nombreuses validations. Mais l’objectif de pouvoir diagnostiquer tôt et avec un degré de certitude élevé la maladie d’Alzheimer semble atteignable dans le futur.
Dr. Philippe Violon
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