Publié le 23/02/2011 à 23:10
Communiquer et maintenir le dialogue avec les patients atteints de la maladie d'Alzheimer revêt une importance capitale. C'est en effet le meilleur moyen pour lutter contre l'angoisse qu'ils éprouvent. Même si, dans la pratique, tenir une conversation avec eux n'est parfois pas évident.
La maladie d’Alzheimer touche le fonctionnement du cerveau. Les patients perdent la mémoire et leurs facultés intellectuelles en plusieurs phases. Au cours de la phase initiale, qui dure de deux à quatre ans, les patients oublient de petites choses ou éprouvent des difficultés à planifier leur vie. "Au cours de cette première phase, le langage ne constitue pas un problème majeur. Les patients peuvent encore formuler correctement et distinctement leurs pensées. Néanmoins, après l'annonce du diagnostic, ils se sentent tristes, anxieux et frustrés. Il est donc important de continuer à communiquer, à parler de la maladie et à partager leur chagrin", explique Bart Deltour de la Fotonhuis Brugge, une maison de rencontre autour de la démence.
Les problèmes liés à la parole ne surviennent qu’au cours de la deuxième phase ou phase intermédiaire, aussi appelée "stade du moi égaré". Le patient éprouve de plus en plus de difficultés à produire des mots, de même qu’à les choisir et les comprendre. Il est important dès lors que son entourage décrive à chaque fois ce qu’il fait et pourquoi, car même si le patient perd son emprise sur la réalité, il comprend souvent encore ce qui lui arrive. Il devient en quelque sorte le spectateur de sa vie. "Ils sont dans le brouillard", explique Bart Deltour. "Les points de repère disparaissent. Ils se demandent continuellement "qui est cet homme?", "où suis-je?". Pourtant, l’expérience de cette incertitude est bien réelle. Il est donc important que la personne démente se sache comprise, respectée et appréciée. Pointer les erreurs produirait par contre l’effet inverse de celui escompté. Les proches doivent être pour eux un point de repère, d’appui et d’orientation."
Au cours de la phase finale, toute communication sensée devient vraiment difficile. Toutefois, le fait de dire quelque chose au patient et la manière de le dire sont souvent plus importants que le contenu du message. Les proches doivent donner au malade l’impression qu’il compte encore. Les patients Alzheimer sont en effet souvent anxieux et tristes parce qu’ils se rendent compte qu’ils ne disposent plus de toutes leurs capacités.
Pieter Segaert, en collaboration avec Bart Deltour, coordinateur de la Fotonhuis Brugge. foton@dementie.be - www.dementie.be
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