Publié le 23/02/2011 à 23:08
Pour le patient Alzheimer, l'hospitalisation constitue toujours un moment à risque. Il ne faut y recourir que si elle est absolument nécessaire. Et dans ce cas, il faut prendre de nombreuses précautions. Le point avec le Pr Adrian Ivanoiu, neurologue au service de neurologie des Cliniques Universitaires Saint-Luc.
"Hospitaliser un patient Alzheimer est en principe une démarche à éviter", précise d'emblée le Pr Ivanoiu. "Sauf, bien entendu, si celui-ci est atteint d'une maladie qui n'est pas liée à sa démence et nécessite une prise en charge dans un établissement hospitalier". Même pour réaliser un bilan, le médecin préférera ne pas hospitaliser, sauf dans certaines situations: le malade vient de loin, il n'est pas collaborant, il vit seul…
La personne souffrant de la maladie d'Alzheimer fonctionne selon des routines quotidiennes. Dès qu'elle sort de son milieu habituel, elle se retrouve dans une situation complètement nouvelle qu'elle ne comprend pas et ne sait pas gérer. L'hospitalisation peut déclencher une réaction de panique et d'angoisse très importante et mener à une aggravation des troubles intellectuels. Le patient est alors complètement désorienté. Il peut devenir agité, perdre le sommeil, vouloir rentrer chez lui et quitter l'hôpital, devenir agressif avec le personnel soignant ou sa famille. "Il sera malheureusement nécessaire, dans ce cas, de lui administrer une médication sédative. La médication est toutefois une arme à double tranchant car, si elle peut calmer l'angoisse et l'agitation du patient, elle peut aussi augmenter son état de confusion. Il faudra parfois en arriver à une contention physique, pénible tant pour le patient que pour sa famille, mais à laquelle le médecin devra recourir avant tout pour le protéger. Celle-ci ne doit toutefois être appliquée qu'en tout dernier recours!", ajoute le Pr Ivanoiu.
En cas d'hospitalisation, l'environnement doit être le plus adéquat possible. Le service, les médecins, les infirmières doivent savoir gérer un patient Alzheimer. "Il est évident qu'un patient qui s'est cassé le col du fémur ne sera pas hospitalisé en neurologie! D'où l'intérêt de disposer dans chaque hôpital de spécialistes de la maladie d'Alzheimer qui passent dans les différents services", explique le Pr Ivanoiu. "Cela permet ainsi d'agir immédiatement lorsque le patient hospitalisé commence à montrer des signes d'agitation ou de désorientation".
Par ailleurs, l'hospitalisation simultanée du conjoint permet de rassurer le patient. Elle se fait en chambre privée pour les patients qui ont souscrit des assurances complémentaires. "En général elle se déroule bien, mais cette solution n'est pas à la portée de tous", regrette le Pr Ivanoiu.
Idéalement, l'hospitalisation doit également être la plus courte possible, car plus elle se prolonge, plus le risque de voir survenir un problème augmente.
Autre facteur important: outre la bonne connaissance de la maladie, un bon suivi continu du patient constitue une aide précieuse. "Pouvoir consulter le dossier de celui-ci, faire appel à son neurologue ou à son médecin traitant pour qu'il communique toutes les informations liées au stade de la démence, à son évolution, à son traitement… sont autant d'éléments d'aide à la prise de la bonne décision quant à l'hospitalisation", conclut le Pr Ivanoiu.
Claudine De Kock
Journaliste santé
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