Publié le 23/02/2011 à 23:09
La perception de la maladie d'Alzheimer peut varier selon les cultures. Or, c'est souvent la manière d'appréhender la démence qui dicte la prise en charge du patient.
Lorsque la maladie d'Alzheimer frappe des personnes d'origine étrangère, leur prise en charge présente parfois certaines spécificités. Raison principale: Dans certaines cultures, la manière d'appréhender la maladie d'Alzheimer est aux antipodes de la vision occidentale. «. Selon certaines croyances, la démence est inéluctable et naturelle. C'est le signe que les personnes âgées sont en mesure de communiquer avec les esprits», souligne Thierry Pepersac, responsable du service de gériatrie à l'hôpital Erasme, à Bruxelles. Dans ces conditions, il est rare que leurs proches viennent solliciter l'aide d'un spécialiste. L'établissement d'un diagnostic et la mise en place d'un traitement sont alors retardés, voire absents.
Quand certains patients - ceux notamment originaires d'Afrique - se rendent en consultation, c'est souvent après avoir épuisé d'autres recours. «Les malades privilégient d'abord la médecine traditionnelle: marabouts, sorciers ou autres», note Philippe Woitchik, ethnopsychiatre au CHU Brugmann de Bruxelles. Mais le recours à la médecine traditionnelle n'est pas forcément contradictoire avec la médecine occidentale. Cette dernière apparaît plutôt comme un outil complémentaire, lorsque, par exemple, l'hypothèse d'un mauvais sort est écartée. «Ce sont d'ailleurs souvent les sorciers qui incitent les patients à se rendre à l'hôpital pour demander l'avis d'un spécialiste», note Philippe Woitchik.
Autre différence de taille: le placement en institution reste marginal pour les personnes d'origine étrangère. Lorsque la maladie est diagnostiquée - même tardivement - et que le patient étranger est traité, ce dernier est souvent très entouré par les siens: «Il y a généralement un tissu familial très développé et solidaire pour s'occuper des aînés à leur domicile», explique Thierry Pepersack.
Un réflexe qui tend néanmoins à disparaître avec l'assimilation des enfants d'immigrés: les fils, comme les filles, travaillent et n'ont pas forcément le temps de s'occuper de leur parent malade. «Il n'est alors pas rare que la personne âgée et malade soit reconduite au pays, où elle est accueillie par des membres de la famille restés sur place», explique Philippe Woitchik.
Partager et imprimer cet article
Vivre avec une personne qui souffre de la maladie d'Alzheimer a un réel impact sur le quotidien. Le malade demande une attention permanente. Résultat: Vous êtes régul...
Lire la suiteLe poids qui pèse sur les épaules des patients atteints de la maladie d'Alzheimer et de leurs proches peut être énorme. Avec le...
Lire la suiteDans un article consacré à la maladie d'Alzheimer (1), le Dr Jack de la Torre, figure de proue de la recherche dans ce domaine, insiste sur l'...
Lire la suiteS'occuper d'un patient Alzheimer est un travail éprouvant tant physiquement que psychologiquement. Les proches doivent notamment faire le deuil de la personne qu'ils...
Lire la suiteCe test pourrait constituer une nouvelle avancée dans la détection précoce de la maladie d'Alzheimer, la forme la plus courante de démence. Un médicament qui ralentit la...
Lire la suiteEntre 2004 et 2019, la démence s’est progressivement hissée parmi les causes de décès les plus importantes en Belgique. C’est ce qui ressort de nouvelles analyses de l’in...
Lire la suitePierre Missotten, chercheur en psychologie de la sénescence à l’ULg
Paco Roca, auteur et dessinateur de la bande dessinée «Rides»
Michelle Thomas, responsable des bénévoles chez Alzheimer Belgique.
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive