Publié le 23/02/2011 à 23:09
Source d'angoisse et de culpabilité, le placement en maison de repos d'un proche atteint de la maladie d'Alzheimer est une décision difficile à prendre. Bien qu'il n'y ait ni trucs ni astuces pour l'y amener sans heurts, en parler le plus humainement possible en tenant compte des particularités de chaque situation semble être la meilleure façon de procéder.
Comme l'explique Nadine Bosman, psychologue aux Jardins de la Mémoire (1), il est important pour les proches d'être soutenus lorsque arrive le moment de placer une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer en institution. "Je pense que ce choix doit pouvoir être discuté au préalable avec un médecin. La famille ne doit pas être seule à porter le poids de cette décision."
"Si l'institutionnalisation doit se faire dans l'urgence, suite à une hospitalisation ou à un problème grave survenu au domicile, le placement en maison de repos sera souvent très mal vécu par les proches comme par le patient", poursuit Nadine Bosman. "Le mieux est de pouvoir évoquer cette question en douceur, petit à petit, en soulignant le fait que le malade pourra, de cette façon, bénéficier de soins plus adaptés et d'une attention particulière."
Directeur de la "Maison Providence" à Tournai (2), Wim Vellemans conseille quant à lui d'aborder le sujet très simplement, en essayant de ne pas mettre l'accent sur les pertes de mémoire et les manquements du malade. "Il est difficile pour une personne d'entendre qu'elle n'est plus capable de se prendre en charge. Je pense qu'il faut lui parler très humainement de l'avenir en insistant sur le fait qu'il est tout de même possible de vivre des jours heureux en maison de repos".
"L'idéal serait d'éviter que l'image très négative qui entoure la vie en institution complique la discussion", poursuit-il. "Il est important que les proches comme les patients prennent conscience que les maisons de repos ne sont plus ce qu'elles étaient. Les services se sont améliorés et nous essayons, dans la mesure du possible, de prendre en compte les besoins de chacun, même s'il faut reconnaître qu'au moment du placement, il s'agit là de maigres consolations…".
"Il est également très important que les portes des maisons de repos soient grandes ouvertes pour les conjoints et que les visites des proches puissent être fréquentes", poursuit Wim Vellemans. La famille pourra ainsi tenter de rassurer le malade en lui expliquant qu'elle ne l'abandonnera pas. "Pour le conjoint, l'institutionnalisation est un moyen de quitter le rôle d'"infirmier" qu'il avait été contraint d'enfiler pour retrouver celui de proche. Il faut donc préciser que passée cette étape, la relation qui unit un patient et son conjoint ou sa famille pourra redevenir plus sereine", conclut Nadine Bosman.
Aurélie Bastin(1) Maison de repos et de soins située sur le site de l'hôpital Erasme et spécialisée dans l'accueil des patients Alzheimer. (2) Maison de repos "Maison de Providence", Chaussée de Renaix, 36 à 7500 Tournai.
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