Publié le 23/02/2011 à 23:09
Localisation par GPS, vidéo-protection... le marché de la haute technologie s'intéresse de près aux patients atteints de la maladie d'Alzheimer.
Au nom de l'amélioration de notre confort, les innovations technologiques envahissent la vie quotidienne. Les concepteurs ont compris l'intérêt d'exploiter des outils s'adressant aux patients atteints de la maladie d'Alzheimer.
Objectif: améliorer la sécurité des malades. Et en la matière, les initiatives sont nombreuses.
Exemple à Lomme, dans le nord de la France. Depuis quelques années, les pensionnaires d'une maison de retraite, qui accueille essentiellement des patients souffrant de la maladie d'Alzheimer, sont équipés d'un bracelet électronique. Intelligent, le dispositif alerte le personnel en cas de perte de connaissance, d'hypothermie, ou plus simplement lorsqu'il est retiré de son utilisateur. Mais surtout, il vise à prévenir les fugues des malades. Si les pensionnaires se rapprochent un peu trop près des portes de l'établissement, celles-ci se verrouillent automatiquement pour empêcher leur sortie, grâce à une puce électronique installée dans le bracelet.
Ce principe anti-fugue n'est pas réservé aux institutions. Les particuliers peuvent eux aussi en profiter. De nombreuses firmes ont développé des produits capables de "suivre" les patients: chaussures, montres, GSM... Des outils du quotidien dotés d'une puce électronique. Reliée à un système GPS, elle permet, en temps réel, une localisation précise par satellite.
La surveillance va même encore plus loin. Une société française a mis au point un système de vidéo assistance des personnes âgées dépendantes. Comment? Grâce à un logiciel capable d'analyser et de détecter tout comportement anormal: gestes brusques, chutes, cris, respiration trop forte ou irrégulière sont notamment repérés par des capteurs sonores et visuels. Ils préviennent alors un centre de surveillance externe. Sur place, une équipe se charge de décoder les informations et de prévenir, le cas échéant, les services de secours. Avantage: le patient n'est pas en permanence exposé au regard des membres du centre de surveillance. Ces derniers n'interviennent que si le logiciel repère un incident.
A priori séduisantes, ces technologies reçoivent cependant un accueil prudent des acteurs concernés par la prise en charge des malades. Notamment en raison des questions éthiques qu'elles suscitent. «La technologie peut être un élément complémentaire pour améliorer la sécurité des patient atteints de la maladie d'Alzheimer. En ce sens, elle est tout à fait positive», estime Jurn Verschraegen, coordinateur de l'Expertise Centrum Dementie Vlaanderen, spécialisé dans les problématiques de la prise en charge des personnes atteintes de démence. «Cependant, elle ne saurait se substituer à une présence humaine auprès du malade. Et même si elle constitue une réponse parfois efficace, elle ne doit pas servir à éluder les raisons qui justifient certains comportements à risques des patients», ajoute Jurn Verschraegen.
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