Publié le 23/02/2011 à 23:09
Des séances d'ergothérapie pour améliorer la qualité de vie des patients souffrant de démence, mais également celle de leurs aidants: C'est ce que recommande une récente étude néerlandaise qui montre que l'ergothérapie rend les malades plus autonomes et permet aux aidants de se sentir plus compétents dans leur soutien.
Une des caractéristiques des personnes touchées par une démence – comme la maladie d'Alzheimer – est la perte d'indépendance, d'initiative et de participation dans les activités sociales. Autant de conséquences qui affectent tant le patient que ses aidants... En effet, alors que cela empêche la personne malade de réaliser des tâches qui lui apportent du plaisir mais aussi un certain sens d'accomplissement, cette perte d'aptitudes peut également frustrer, voire épuiser, les aidants. Face à ce problème, une étude publiée récemment dans le British Medical Journal vient de montrer que l'ergothérapie pourrait constituer une aide non négligeable!
L'ergothérapie a pour but d'accompagner les personnes qui présentent un dysfonctionnement physique, psychique et/ou social en vue de leur permettre d'obtenir ou de retrouver une meilleure autonomie dans leur quotidien. Comment? Par l'utilisation d'activités concrètes, en tenant compte de leurs potentialités et des contraintes de leur environnement. Ainsi, des chercheurs de l'Université "Nijmegen Medical Center" aux Pays-Bas viennent de mesurer les effets de l'ergothérapie sur les gens qui souffrent d'une démence.
135 personnes de plus de 65 ans touchées par une démence modérée, accompagnées de leur aidant principal, ont été réparties aléatoirement en deux groupes: les unes ont reçu des séances d'ergothérapie tandis que les autres n'en bénéficiaient pas. Le programme d'ergothérapie comportait 10 séances d'une heure réparties sur une période de 5 semaines. Les thérapeutes avaient pour mission d'aider chaque "couple" patient/aidant à adapter ou à modifier son environnement physique, mais également à envisager différemment le comportement du patient et le rôle de l'aidant.
Les deux groupes ont été contrôlés 6 semaines, puis 3 mois après la fin du traitement. Résultat: 75% des patients ayant bénéficié de l'ergothérapie avaient amélioré leurs habiletés motrices. Et plus de 80% d'entre eux avaient besoin de moins d'assistance pour effectuer les tâches quotidiennes. Quant aux aidants, ils se sentaient significativement plus compétents et ressentaient moins de pression sur leurs épaules. Bien que la thérapie prenne du temps, les auteurs de cette étude suggèrent ainsi l'intérêt d'inclure des séances d'ergothérapie dans la prise en charge des personnes souffrant de démence: "Les gains cliniques obtenus grâce à l'ergothérapie – tant pour les patients que pour les aidants – incitent à une prise en charge pro-active de la démence".
Pour plus de renseignements:
Fédération Nationale Belge des Ergothérapeutes
Tél: 02/375 64 77
Site: www.ergobel.be
Karell Robert Journaliste santéSOURCES: Graff, M., British Medical Journal, Nov.17, 2006, online edition
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