Publié le 23/02/2011 à 23:10
Les jardins thérapeutiques ont de plus en plus de succès dans les maisons de repos et de soins dans notre pays. Les pensionnaires peuvent s'y promener, mais aussi sentir, toucher et observer les animaux et les plantes. Avec pour résultat une plus-value thérapeutique certaine.
"L'une de nos pensionnaire, démente, presque aveugle, ne réagissait pratiquement plus à son entourage. Dans l'espace vert que nous avons récemment aménagé, elle a reconnu les fleurs et les plantes de son ancien jardin d’agrément et elle s’est mise spontanément à en parler. Ce jardin comptait beaucoup pour elle."
Cette anecdote nous est rapportée par Veerle Cornelis, de la maison de repos De Ceder à Beersel. 60 résidents, dont 29 atteints de démence, séjournent dans cet établissement. Avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin et de la Loterie Nationale, un jardin de 200 mètres carrés a pu être aménagé en un véritable jardin thérapeutique, où ses pensionnaires peuvent en toute quiétude expérimenter des stimuli sensoriels. Les anciens buissons ont été arrachés, de même que les plantes et les arbres toxiques. L’espace a été clôturé et des allées ont été aménagées. Lors des réunions des résidents, ces derniers ont eu la possibilité d’indiquer quelles espèces de fleurs et de plantes ils souhaitaient voir planter dans le jardin. Une tonnelle a été installée dans un endroit tranquille, peut-être bientôt rejointe par une balancelle adaptée. Des bancs ont également été éparpillés çà et là.
Grâce au réaménagement du jardin, les pensionnaires sont aujourd’hui libres de sortir de l’établissement sans courir le moindre danger. Les résidents valides pratiquent dorénavant leur ancien hobby et se sentent utiles en entretenant le jardin. Les résidents déments profonds, nécessitant des soins plus lourds, peuvent quant à eux flâner dans le jardin. Ce dernier leur permet d’être davantage stimulés que par le passé: par une petite brise, un parfum de fleur, le chant des oiseaux...… Grâce au jardin, les habitants peuvent également mieux suivre la succession des saisons et ils ont aussi une meilleure orientation dans le temps. Ils se souviennent des fleurs et des plantes qui poussaient autrefois dans leur propre jardin.
Il est encore trop tôt pour évaluer les résultats du jardin thérapeutique du Ceder. "Le projet a vu le jour il y a seulement quelques mois. De plus, il y a encore pas mal de pain sur la planche avant de pouvoir parler d’un jardin thérapeutique digne de ce nom", indique Veerle Cornelis. "Nous constatons toutefois déjà que le simple fait que les résidents déments puissent sortir seuls les calme. Les autres pensionnaires qualifient aussi le jardin de beau et agréable. La plupart des habitants vont régulièrement seuls ou avec leurs visiteurs y faire un petit tour. Les pensionnaires qui ne sortaient jamais font désormais chaque jour un ou plusieurs tours du jardin sans accompagnement. La plus-value thérapeutique et l’augmentation de la qualité de vie qui y est liée sont donc évidentes."
Pieter Segaert
En pratique
Une liste de maisons de repos développant un projet de jardin thérapeutique peut-être consultée via ce lien:
http://www.kbs-frb.be/supportedcall.aspx?id=209840&jaar=2007&LangType=2060
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