Publié le 23/02/2011 à 23:08
Communiquer avec une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer est parfois très difficile. Pourtant, c'est essentiel! Car même si le malade ne saisit plus la signification des mots, il reste très sensible au climat affectif et ne cesse d'avoir besoin d'attention et d'amour. Voici quelques conseils et suggestions pour établir une bonne communication.
"Mon épouse a éprouvé de plus en plus de difficulté à trouver ses mots. Puis, peu à peu, elle s’est retirée des conversations. Et aujourd'hui, elle ne saisit plus ce que je lui dis… Elle répond de façon inappropriée, n'achève pas ses phrases ou les répète 50 fois. Lorsque je lui prends la main, j'aperçois parfois dans son regard une lueur de joie. Mais à d’autres moments, elle semble totalement indifférente", témoigne Paul, 66 ans.
Chez le patient Alzheimer, les troubles du langage et de la communication s'installent en effet progressivement. La compréhension faiblit, les moyens d’expression se réduisent. Il devient donc très difficile pour un aidant de continuer à communiquer avec le malade. On peut être tenté de ne pas écouter cette personne confuse, voire délirante. On peut parfois également avoir envie de parler à sa place. Et puis, surtout, on se sent déstabilisé face à ces échanges réduits. La meilleure façon de réagir est d’écouter la personne atteinte d’Alzheimer et d’adapter son propre comportement.
Il faut savoir utiliser d'autres moyens pour faire passer le message. Recourez au langage non verbal! Des études ont prouvé que cette forme de communication est relativement préservée chez le patient Alzheimer. Si le malade rencontre des difficultés à comprendre les mots, utilisez le toucher, les gestes, l'expression du visage et le ton de la voix pour communiquer avec lui. Par exemple, si le moment est venu de souper, montrez-lui les couverts ou l’assiette pour lui expliquer. En sens inverse, si vous prenez le temps d’observer et de décoder ce qu’il souhaite vous faire passer comme message, vous apprendrez également à le comprendre grâce à ces nouveaux modes d'expression.
C'est généralement celui où le malade s'exprime spontanément. Il ne se sent donc pas obligé de répondre à une question qui ne vient pas de lui et se sent alors moins angoissé.
Il faut savoir que plus le nombre d'interlocuteurs augmente, plus le patient Alzheimer éprouve des difficultés à suivre une conversation. Limitez les distractions et diminuez le bruit ambiant.
Placez-vous face au malade. Touchez-lui délicatement le bras pour attirer son attention et regardez-le droit dans les yeux. Il peut alors être utile de lui rappeler qui vous êtes.
Utilisez des mots simples et des phrases courtes. Evitez de donner plusieurs informations à la fois. Les questions qui demandent un "oui" ou un "non" sont plus faciles que les questions ouvertes.
Essayez de ne jamais élever la voix. Parlez-lui amicalement, sur un ton jovial et de façon apaisante. S’il se met en colère ou porte des accusations infondées, ne le prenez pas contre vous car ces comportements sont attribuables à la maladie. Tentez de distraire la personne malade ou laissez-la tranquille afin qu’elle se calme. Et surtout, évitez au maximum de laisser paraître votre inquiétude à son propos.
Karell Robert
Journaliste santé
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