Publié le 23/02/2011 à 23:11
Alzheimer ne doit pas rimer avec oisiveté physique. Au contraire, la pratique d'un sport renforce la qualité de vie des patients.
Il y a quelques années, certaines études ont avancé que la pratique du sport permettait de retarder ou de limiter l'apparition de la maladie d'Alzheimer. Encourageantes, les conclusions de ces études ne font pourtant pas l'unanimité dans les communautés scientifiques et médicale. «L'effet préventif du sport n'a jamais vraiment été confirmé, estime le Dr Kurt Segers, médecin au CHU Brugmann de Bruxelles, spécialiste notamment de neurophysiologie et de neuropsychologie. Si les sportifs ont semble-t-il moins tendance à présenter une maladie d'Alzheimer que d'autres catégories de la population, cela s'expliquerait plutôt, selon lui, par «une bonne hygiène de vie générale».
En revanche, les effets bénéfiques d'une activité physique semblent indiscutables sur la qualité de vie des malades. «Les conséquences ne sont pas nécessairement évidentes sur le plan cognitif. En revanche, la pratique d'un sport permet d'améliorer l'autonomie des patients dans leur vie quotidienne: ils ont moins de mal à se déplacer, à faire leur toilette, etc.», souligne Kurt Segers. Habitués à exercer les membres de leur corps, les patients accomplissant une activité physique régulière conservent, voire développent, une certaine motricité générale.
«Réalisée en groupe, l'activité peut également avoir une bonne influence sur l'humeur du patient, qui trouvera de la satisfaction à pratiquer une activité qui lui plaît.» Or, avoir le moral facilitera nécessairement le suivi du traitement et l'acceptation de la maladie. Les risques de dépression, qui touchent souvent les patients atteints de la maladie, seront aussi limités.
Autre effet bénéfique: «l'activité physique a probablement un effet régulateur sur le sommeil», souligne Kurt Segers. Selon le spécialiste, la pratique d'un sport joue un rôle sur les facultés de perception temporelle du malade. «Lorsqu'elle est réalisée en plein air, l'activité physique lui permet d'avoir une meilleure conscience du cycle jour-nuit, mais aussi du cycle des saisons. Cela facilite son orientation dans le temps», note le spécialiste.
Si le patient a la possibilité de pratiquer un sport entouré par un ergothérapeute ou un physiothérapeute, alors tant mieux. Si ce n'est pas le cas, inutile d'investir dans un abonnement au club de sport du coin: la marche à pieds convient tout à fait. «Les patients atteints de la maladie d'Alzheimer souffrent souvent de déambulation, explique le Dr. Kurt Segers? autant en profiter! Certaines institutions ont tendance à réprimer ce comportement. C'est une erreur. Dès lors que la promenade est organisée dans un milieu clos et sécurisé, il n'y a pas de problème.»
Et si le patient n'est pas en institution, l'aidant ne doit pas hésiter à l'emmener en balade. «Je suis une patiente qui se promène chaque jour plusieurs heures avec son mari. Elle est en pleine forme physique », raconte le Dr. Kurt Segers.
Comme pour toutes les catégories de personnes, le sport est donc bénéfique pour la santé du patient atteint de la maladie d'Alzheimer. Outre une meilleure motricité, son humeur devrait aussi s'améliorer. Et la maladie sera bien moins difficile à supporter que s'il reste assis sur une chaise, ou enfermé entre quatre murs toute la journée.
Jonathan Barbier
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