Pr Sebastiaan Engelborghs, neurologue à l’Université d’Anvers et au ZNA
Les biomarqueurs permettent un diagnostic plus juste et plus rapide de la maladie d’Alzheimer. Comment fonctionnent-ils et quelles sont leurs implications sur le traitement?
"Un biomarqueur est utilisé comme indicateur d’un état biologique, une pathologie par exemple. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, il s’agit notamment de protéines qui forment un dépôt dans le cerveau. Ces protéines peuvent être détectées dans le liquide céphalo-rachidien, dont il est possible de prélever quelques millilitres en toute sécurité par le biais d’une ponction lombaire."
"Principalement, parce qu’ils permettent de poser un diagnostic correct chez davantage de patients. Les tests classiques – prise de sang, électro-encéphalogramme, IRM (résonance magnétique) et examen neuropsychologique – atteignent une précision de 68%. Nous avons pu démontrer que celle des biomarqueurs dépasse 80% [1]."
"En effet. Jusqu’ici, le diagnostic de la maladie d’Alzheimer ne pouvait être posé qu’une fois que le patient avait atteint le stade de la démence. Les biomarqueurs nous permettent d’établir la présence de la maladie d’Alzheimer chez des personnes qui ne présentent encore que de légers troubles de la mémoire [2]."
"Oui, vraisemblablement plus de 10 ans avant l’apparition des premiers signes. Des recherches récentes ont démontré que les biomarqueurs sont en mesure de détecter une maladie d’Alzheimer dès ce stade, donc bien longtemps avant les premiers symptômes [3]."
Les médicaments actuels s’attaquent aux symptômes de la maladie d’Alzheimer. Ils ne sont pas en mesure de la guérir, mais ils ont un effet clairement perceptible sur les problèmes de mémoire, les troubles du comportement et les activités quotidiennes. Et nous savons que plus ces traitements sont administrés tôt, plus ils sont efficaces. Cela vaut également pour l’éducation psychosociale et l’accompagnement du patient et de son entourage.
Actuellement, les biomarqueurs sont surtout utilisés en cas de doute sur un diagnostic de démence et en cas de démence précoce [4, 5]. Chez ces jeunes patients, il est important de poser rapidement un diagnostic correct. Dans le futur, nous espérons être en mesure de poser beaucoup plus rapidement et beaucoup plus souvent un diagnostic sur la base de ces biomarqueurs.
(1) S. Engelborghs, K. De Vreese, T. Van de Casteele, H. Vanderstichele, B. Van Everbroeck, P. Cras, J.J. Martin, E. Vanmechelen, P.P. De Deyn. Diagnostic performance of a CSF-biomarker panel in autopsy-confirmed dementia. Neurobiology of Aging 2008, 29: 1143-1159.
(2) N. Le Bastard, P.P. De Deyn, S. Engelborghs. Cerebrospinal fluid biomarkers for the differential diagnosis of dementia. Current Medical Literature – Neurology 2009, 25: 59-68.
(3) G. De Meyer, F. Shapiro, H. Vanderstichele, E. Vanmechelen, S. Engelborghs, P.P. De Deyn, E. Coart, O. Hansson, L. Minthon, H. Zetterberg, K. Blennow, L. Shaw, J.Q. Trojanowski for the Alzheimer’s Disease Neuroimaging Initiative. Diagnosis-independent Alzheimer disease biomarker signature in cognitively normal elderly people. Archives of Neurology 2010, 67: 949-956.
(4) K. Koopman, N. Le Bastard, J.-J. Martin, G. Nagels, P.P. De Deyn, S. Engelborghs. Improved discrimination of Alzheimer’s disease (AD) from non-AD dementias using CSF P-tau181P. Neurochemistry International 2009, 55: 214-218.
(5) N. Le Bastard, J.-J. Martin, E. Vanmechelen, H. Vanderstichele, P.P. De Deyn, S. Engelborghs. Added diagnostic value of CSF biomarkers in differential dementia diagnosis. Neurobiology of Aging 2010, 31: 1867-1876.
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