Vous vous levez un matin, la tête lourde, la gorge douloureuse, le front brûlant. Pas question d'aller au boulot aujourd'hui! Vous téléphonez à votre médecin qui vous promet de passer dans la matinée. Quelques heures plus tard, après une brève consultation, celui-ci annonce son diagnostic : angine! Problème: vous êtes allergique à la pénicilline?
De nombreuses personnes pensent avoir eu une réaction allergique après une prise d'antibiotiques alors qu'il ne s'agissait bien souvent que de simples effets secondaires. L'exemple le plus courant' Les problèmes digestifs et notamment les diarrhées. L'antibiotique a en effet une fâcheuse tendance à détruire la flore intestinale.
Lors de la prise d'antibiotiques, la réaction allergique se manifeste dans la majorité des cas par des éruptions cutanées, et parfois par un gonflement de la gorge qui peut provoquer des difficultés respiratoires. Dans des cas beaucoup plus rares, l'allergie peut provoquer un choc anaphylactique, une réaction grave qui peut entraîner la mort... Si vous soupçonnez une allergie à un antibiotique, le mieux est encore d'en discuter avec votre médecin.
Dans le doute, votre médecin ne vous prescrira pas de pénicilline. Mais? Et votre angine?! Pas de problème. Pour justifier l'usage d'antibiotiques, votre angine doit être d'origine bactérienne, ce qui n'est le cas que dans 10 à 30% des cas. De plus, en l'absence d'abcès ou d'altération majeure de l'état général, la seule angine où l'antibiotique a un intérêt est l'angine provoquée par le streptocoque béta hémolytique du groupe A. Il n'est alors pas spécialement utilisé pour guérir l'angine mais surtout pour éviter les complications à long terme que cette bactérie peut provoquer.
Finalement, la prise d'antibiotiques ne permet pas de gagner grand-chose sur la guérison de la maladie. Un ou deux jours tout au plus... Mais si un antibiotique s'avère tout de même nécessaire, votre médecin vous prescrira tout simplement... un autre antibiotique. Auquel vous n'êtes pas allergique bien sûr!
Merci au Dr de Toeuf, médecin ORL aux Cliniques universitaires Saint-Luc, pour sa collaboration à cet article.
Pour soulager la douleur d'une angine, plusieurs molécules (paracétamol, aspirine, etc.) sont en vente libre en pharmacie. Mais attention: elles n'ont pas les mêmes propriétés. Le paracétamol est l'antidouleur le plus courant. À doses adéquates, il soulage efficacement la douleur et diminue la fièvre. Par contre, il n'a aucun effet sur l'inflammation. Pour dégonfler les tissus, mieux vaut opter pour un anti-inflammatoire comme, par exemple, l'acide acétylsalicylique (aspirine) ou l'ibuprofène, qui ont également une action antalgique (anti-douleur).
Quel que soit le médicament choisi, il est essentiel de respecter le dosage indiqué, qui varie en fonction du poids et de l'âge. Lisez toujours attentivement la notice. À hautes doses, le paracétamol peut endommager le foie de manière irréversible. Quant aux anti-inflammatoires, ils peuvent notamment causer des problèmes d'estomac (ulcérations gastriques). En cas de doute, demandez conseil à votre pharmacien.
Parce qu'il peut provoquer des troubles gastro-intestinaux, un anti-inflammatoire sera un petit peu mieux toléré si vous l'avalez avec de la nourriture. Respectez aussi le temps entre les prises. Pour le paracétamol, il faut en général attendre 4 heures entre deux prises, voire 6 chez l'enfant. Dans tous les cas, l'idéal est de prendre la dose adéquate, mais pendant le minimum de jours: vous limiterez ainsi les risques de subir des effets indésirables.
Comme tous les médicaments, le paracétamol, l'aspirine et les autres anti-inflammatoires peuvent provoquer des effets secondaires. Ils peuvent également entrer en intéraction avec d'autres substances ou être contre-indiqués chez certains patients. Si vous êtes enceinte, si vous souffrez ou avez souffert de problèmes de foie, d'estomac, de reins, de c'ur ou encore d'allergie ou si vous prenez d'autres traitements, demandez toujours conseil à votre médecin: il vous indiquera l'antidouleur et/ou l'anti-inflammatoire le plus indiqué. Adressez-vous également à lui en cas d'effet indésirable. Et si la douleur s'aggrave ou persiste plus de 5 jours, la fièvre plus de 2-3 jours, n'hésitez pas à le consulter.
Nous remercions le Dr Sabine Renoy, ORL à Mons, pour son aide.
Samedi. Vous êtes en congé. Vous vous réveillez la tête lourde et le front brûlant. Bien sûr, vous traînez un mal de gorge depuis quelques jours mais vous pensiez qu'un peu de repos vous aurait fait du bien. Vous vous trompiez: la situation est encore bien pire ce matin et vous soupçonnez une angine! Et là, vous hésitez: "Dois-je me rendre aux urgences ou attendre lundi pour essayer de voir mon médecin traitant?".
Pour pouvoir répondre à cette question, il faut d'abord rappeler le rôle d'un service d'urgences. "Les urgences d'un point de vue strictement médical sont destinées à n'accueillir que les personnes qui ont besoin d'une prise en charge sans délai", explique le Pr Thys, urgentiste aux Cliniques universitaires Saint-Luc. "Les patients que nous privilégions sont ceux dont la situation nécessite un avis, une mise au point complémentaire et un traitement rapide, et ceux bien sûr dont la vie est en danger." Ces patients prioritaires souffrent d'infarctus, de pneumonies graves, de fractures...
Le point de vue du patient est bien sûr tout autre. De la douleur à l'inquiétude, il n'y a qu'un pas. Il va donc se rendre à l'hôpital pour se rassurer autant que pour être soigné. Résultat? Au sein des services d'urgences, on retrouve 8 à 10% de patients qui auraient très bien pu être pris en charge par un médecin généraliste. "Certains patients ne sont pas vraiment à leur place parce que leur cas n'est pas urgent. Ils ne sont donc pas prioritaires et attendent longtemps." Afin d'éviter cette situation, certains services d'urgence collaborent d'ailleurs avec des médecins généralistes qui consultent à proximité.
Alors les angines hors des urgences? Pas si sûr? L'angine est généralement peu dangereuse. Certaines situations nécessitent toutefois une consultation d'urgence (3 à 5% des angines). Si l'angine se complique d'un abcès par exemple. Vous pouvez en soupçonner la présence si vous avez une température très très élevée et des difficultés à avaler ou à ouvrir la bouche convenablement. Autre situation d'urgence? Vous faites partie d'un groupe à risque: patients immunodéprimés (système immunitaire affaibli), patients sous chimiothérapie? Au moindre doute, le bon réflexe est de consulter en première intention son médecin généraliste qui est apte à détecter toute situation à risque.
Merci au Pr Frédéric Thys, urgentiste aux Cliniques universitaires Saint-Luc.
Dans 10 à 30% des cas, les angines sont d'origine bactérienne et non pas virale. La bactérie la plus fréquente est le streptocoque beta hémolytique du groupe A (SGA). Celui-ci est surtout connu pour être à l'origine d'angines qui peuvent mener à des complications potentiellement graves mais extrêmement rares comme le rhumatisme articulaire aigu. Or, il s'avère que cette bactérie peut évoluer dans un organisme sans provoquer d'infections. Peut-être en êtes-vous porteur sans même le savoir!
De nombreuses bactéries évoluent dans notre corps et sont utiles à notre organisme. On les retrouve dans la salive et dans tout le tube digestif où elles nous aident, entre autres, à digérer. Le streptocoque (SGA) peut se mêler à cette flore bactérienne sans provoquer d'infection. Le porteur de la bactérie est donc dans ce cas un porteur sain.
Pourquoi le SGA ne provoque-t-il aucune angine alors qu'il est bel et bien présent dans le corps? Tout simplement parce que le sujet est immunocompétent. Autrement dit, ses défenses immunitaires sont assez fortes pour empêcher la bactérie d'infecter les amygdales. Par contre, un système immunitaire affaibli et des défenses moins performantes - à cause d'un diabète, d'une grossesse - et l'angine est assurée.
Quel est le problème alors si le SGA ne passe pas à l'attaque? Aucun pour vous? Mais pour votre entourage, c'est une autre histoire! La bactérie reste en effet contagieuse. Il est donc probable que vous la transmettiez à quelqu?un d'autre. Avec le risque que la bactérie provoque, chez cette personne, une infection.
Comment la bactérie se transmet-elle? Par la salive, lorsque vous toussez ou par les mains. Donc lorsque vous allez rendre visite à votre grand-mère malade, lavez-vous les mains et protégez votre bouche si vous toussez. Prenez également garde si vous emmenez les enfants car ils sont d'excellents porteurs sains!
Merci au Dr Linda Spinato, médecin ORL au CHU Brugmann pour sa collaboration à cet article.
Lors de la grossesse, les femmes enceintes sont immunodéprimées. En d'autres termes, leur systèmeimmunitaire est affaibli. Pourquoi? Parce que l'embryon contient la moitié des gènes de la mère et la moitié des gènes du père. Le systèmeimmunitaire de la mère ne reconnaît donc pas une partie des cellules de l'embryon. Pour éviter qu'il n'attaque ces cellules étrangères, ce qui provoquerait une fausse couche, le corps humain s'est adapté et différents mécanismes se sont mis en place pour permettre au bébé de se développer sans danger. L'affaiblissement du système immunitaire est l'un de ces mécanismes.
À cause de cette immunodépression, une simple angine est plus difficile à traiter et peut s'éterniser alors qu'en temps normal elle serait guérie en deux ou trois jours. La femme enceinte, affaiblie et fatiguée, est donc plus fragile. Et l'infection peut parfois se compliquer, en bronchite par exemple.
L'angine est en général sans danger pour le foetus. Sauf si vous avez recours à l'automédication... Les antidouleurs comme le paracétamol ne posent pas de problèmes mais méfiez-vous des sirops ou autres pastilles pour la gorge! Ces produits sont bien pratiques pour faciliter la déglutition et pour apaiser la douleur, mais certains d'entre eux contiennent des dérivés morphiniques. En cas de trop fortes doses, ces dérivés peuvent, en passant dans le sang, provoquer un retard de croissance chez l'enfant. Méfiez-vous également des antibiotiques. Si certains ne représentent aucun danger pour le foetus, d'autres peuvent provoquer des malformations ou des déficiences auditives. Votre médecin connaît bien ce problème et pourra vous conseiller.
Pas de panique! Ces complications sont plutôt rares mais soyez prévoyantes: consultez dès qu'une angine dure plus de deux ou trois jours et que votre état ne s'améliore pas ou si la fièvre ne tombe pas malgré la prise d'antipyrétique comme le paracétamol.
Pour lutter contre la douleur causée par une angine, de nombreux produits sont disponibles en vente libre en pharmacie. Mais que faut-il privilégier? Au niveau du mode d'administration, spray et pastilles se valent. Mélangés à la salive, le "jet" du spray comme la lente fonte de la pastille assurent tous les deux une diffusion homogène des substances actives dans la gorge.
Dans le traitement symptomatique du mal de gorge, 3 catégories de substances médicamenteuses peuvent être utilisées: les antibiotiques à action locale, les antiseptiques et les anesthésiques locaux. Certains sprays contiennent de petites doses d'antibiotiques. Or, la grande majorité des angines étant d'origine virale, ils sont inutiles. De plus, dans le cadre d'une infection bactérienne sévère, les antibiotiques sous forme de comprimés (sur prescription) s'imposent. Les antiseptiques n'ont pas beaucoup d'intérêt non plus; ils préviennent les infections en détruisant les germes présents superficiellement dans la bouche, mais ils ne vous débarasseront pas plus vite d'un virus. Pastilles ou spray, le produit doit donc surtout contenir un anesthésique local (lidocaïne, ambroxol, etc.) qui va calmer, voire supprimer la douleur.
Pastilles à sucer ou spray à vaporiser, au bout du compte, tout est une question de goût! Les uns ne jurent que par le côté frais, tonique et rapide du spray. Tandis que les autres préfèrent les pastilles qui ont le double avantage d'offrir un contact plus durable avec les substances actives, tout en étant ultra faciles à transporter. Quel que soit votre choix, ne prenez pas 2 produits en même temps sans l'avis d'un pharmacien. Et si, malgré la prise de pastilles ou l'administration de spray, la douleur ne diminue pas au bout de 5 jours, mieux vaut consulter un médecin.
Nous remercions le Dr Sabine Renoy, ORL à Mons.
Pour poser le bon diagnostic, il faut tout d'abord être certain que les angines à répétition sont bien des angines. De nombreuses personnes ont en effet tendance à confondre de banals maux de gorge avec une angine. Or, il ne s'agit absolument pas de la même chose. Une angine est une infection des amygdales provoquée par une bactérie ou un virus. Par contre, les maux de gorge peuvent être dus à une simple irritation. Les causes de cette irritation? Une allergie ou un problème de reflux gastro-oesophagien par exemple. Pour être sur que vous êtes bien face à une angine, il n'y a pas 36 solutions: consultez votre médecin!
On peut parler de phénomène de répétition à partir de 7 épisodes d'angine sur une année ou de 4 à 5 angines par an pendant 2 ans. Si vous souffrez fréquemment d'angines mais que vous n'entrez pas dans l'un de ces deux critères, il n'y a qu'une seule chose à faire: prendre votre mal en patience et vous soigner au cas par cas.
Les angines à répétition ne provoquent pas de problèmes autres que ceux que l'on rencontre lors d'un cas isolé; outre l'agacement. La plainte la plus fréquente concerne les difficultés à avaler en raison d'une gorge douloureuse.
L'ablation chirurgicale des amygdales (amygdalectomie) est très souvent conseillée en cas d'angine chronique. Cette opération est tout à fait bénigne et s'effectue sous anesthésie générale. Le résultat est efficace à 100%: plus d'amygdales et donc plus d'angines!
Article réalisé avec la collaboration du Dr Spinato, médecin ORL au CHU Brugmann.
Le Candida albicans est une levure naturellement présente dans la bouche. Chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli (immunodéficience), elle peut se multiplier, provoquant une infection de type mycotique: la candidose. Ce genre d'infection doit être prise au sérieux: elle est presque toujours le signe d'une pathologie sous-jacente qui, si elle n'est pas déjà connue, doit être identifiée. De plus, non soignée, elle peut se compliquer en oesophagite (infection de la muqueuse de l'oesophage).
La modification de l'immunité, qui fait le lit des candidoses, peut être consécutive à la prise d'antibiotiques ou de traitements immunodépresseurs (cortisone) ou lorsque survient une modification hormonale importante (grossesse, diabète, etc.) Les candidoses buccales se développent plus facilement chez les personnes manquant de salive, portant un appareil dentaire ou atteintes du Sida.
La candidose s'accompagne de picotements et de sensations de brûlures, non seulement dans la gorge, mais aussi dans les joues et la bouche. Les aliments chauds ou très froids sont particulièrement douloureux à avaler. La candidose provoque également des dépôts blanchâtres dans la bouche.
Pour confirmer une candidose, le médecin fait un prélèvement buccal (frottis) et le fait analyser. Une infection au Candida se soigne assez facilement. Des bains de bouche et l'administration par voie orale de médicaments antimycotiques en viennent à bout en quelques jours.
Nous remercions le Pr Pierre Bisschop, chef du service ORL de l'hôpital Brugmann (Bruxelles).
Il fut un temps où l'on enlevait les amygdales à tour de bras, sans trop se poser de questions. Aujourd'hui, grâce à des diagnostics plus précis et un traitement plus efficace des angines, le nombre d'amygdalectomies a considérablement diminué. Toutefois, il existe encore quelques situations où cette intervention chirurgicale se justifie.
-Angines chroniques ou récidivantes, malgré un traitement médical approprié et bien suivi
-Hypertrophie des amygdales, entraînant des problèmes de respiration, notamment pendant la nuit (apnées du sommeil)
-Abcès amygdalien (poche de pus): de nombreux praticiens profitent du drainage chirurgical (sous anesthésie générale) pour enlever les amygdales
-Gonflement anormal d'une amygdale, qui laisse craindre un lymphome (cancer), notamment chez les fumeurs et les gros consommateurs d'alcool
-Amygdalite crytpique: la surface de certaines amygdales est couverte de cryptes, sorte de petites cavités où se logent les bactéries, rendant ce terrain favorable aux infections.
Il n'existe aucune contre-indication absolue à l'ablation des amygdales. Bien qu'elle concerne surtout les enfants de moins de 15 ans, l'amygdalectomie peut être indiquée chez l'adulte. Théoriquement, elle peut être pratiquée dès l'âge de neuf mois. Mais dans les faits, en dehors de cas très particuliers ou de situations d'urgence, elle est rarement proposée chez les enfants de moins de trois ans.
Parce que les amygdales produisent des anticorps et des globules blancs, on a cru à une époque que les enlever favorisait l'apparition ou l'aggravation de problèmes allergiques. Or, aucune étude scientifique n'a établi ce lien de cause à effet. Un terrain allergique et/ou un asthme préexistant ne constitue pas non plus une contre-indication. Plus généralement, l'amygdalectomie ne diminue ni ne perturbe en rien le système immunitaire. Bref, nonobstant les risques inhérents à toute intervention chirurgicale, il n'y a rien à craindre de l'ablation des amygdales.
Nous remercions le Pr Pierre Bisschop, chef du service ORL du CHU Brugmann, pour sa contribution à la rédaction de cet article.
"Comme je souffrais d'angines chroniques depuis des années, mon ORL m'a un jour proposé une amygdalectomie (ablation des amygdales). Étant indépendante, je ne pouvais me permettre de ne pas travailler pendant une semaine, mais il m'a expliqué que l'ablation des amygdales et/ou des végétations se fait désormais en chirurgie ambulatoire. On rentre le matin, on sort l'après-midi. Dans ces conditions, j'étais d'accord!
La veille de l'opération, j'ai vu mon anesthésiste pour un entretien préopératoire. Il m'a expliqué comment allait se passer l'intervention et m'a transmis les consignes. Je devais être à jeun avant l'opération et après, quelqu'un devait venir me chercher et rester avec moi jusqu'au soir. J'ai donc passé un petit coup de fil à ma mère?
Le jour J, je suis arrivée à 8h00 du matin. Une infirmière m'a mené dans un vestiaire. Je me suis déshabillée, j'ai mis mes affaires dans un casier (comme à la piscine!) et j'ai enfilé une blouse de patient. Après un dernier entretien de routine, on m'a installée sur un brancard. Quelques minutes plus tard, j'ai été conduite dans la salle d'opération. J'ai demandé l'heure au brancardier. Il était 8h45.
J'étais un peu stressée, mais le personnel soignant m'a rassurée. On m'a posé une intraveineuse, on m'a donné un antidouleur (de façon préventive, m'a-t-on expliqué) et l'anesthésiste m'a injecté un premier produit. Puis il a dit au chirurgien: "Tu peux commencer." Je me souviens avoir eu un petit moment de panique et dit "Non! Je ne suis pas endormie!" Après, plus rien.
Je me souviens vaguement avoir été transportée dans l'ascenseur, mais je ne me suis vraiment réveillée que dans ma chambre, ma mère à mon chevet. Il était un peu plus de 11h. J'avais la gorge sèche, mais je n'avais pas vraiment mal. Vers midi, les médecins sont passés me voir. Après avoir vérifié que tout allait bien, ils m'ont remis une série de documents (prescription, autorisation de sortie, etc.), ainsi qu'un kit antidouleur (avec des cachets pour 3 jours). Une demi-heure plus tard, je quittais l'hôpital?
La scarlatine touche principalement les bambins entre 3 et 12 ans. Fièvre importante avoisinant parfois les 40°, maux de gorge, éruptions cutanées et langue couleur framboise sont typiques de cette maladie liée à l'angine. Votre enfant est rentré de l'école hier avec de la fièvre et ce matin il ressemblait à une grosse fraise? Peut-être a-t-il la scarlatine.
Les éruptions cutanées forment des plaques rouges écarlates ? dont le nom de la maladie est tiré ? et apparaissent dans un premier temps dans le cou. Elles migrent ensuite sur le reste du corps en particulier dans les zones chaudes, sous les aisselles par exemple. Très rugueuses, on peut les comparer à un coup de soleil sur du papier de verre.
Egalement connue sous le nom de fièvre écarlate, la scarlatine traîne une mauvaise réputation. Aujourd'hui encore, une certaine méfiance subsiste à son égard. Le Dr Didier Moulin, pédiatre aux Cliniques universitaires Saint-Luc dédramatise: «Dans un passé lointain, les scarlatines étaient plus sévères. Elles étaient sans doute aussi confondues avec d'autres infections plus graves, d'où leur mauvaise renommée qui est aujourd'hui totalement injustifiée.»
La scarlatine est due à une bactérie: le streptocoque bêta hémolytique du groupe A. Certains de ces streptocoques lorsqu'ils infectent les amygdales, ce qui provoque l'angine, libèrent une toxine responsable des plaques rouges. Le système immunitaire développe toutefois très vite les outils qui lui permettent de combattre cette toxine. Les éruptions cutanées disparaissent dès lors d'elles-mêmes au bout de quelques jours.
Il n'y a pas de complication propre à la scarlatine. Alors, pas de danger? La réponse est mitigée. Cette affection accompagne l'angine à streptocoque bêta hémolytique du groupe A. Or, ce type d'angine peut être à l'origine de complications rares mais graves, notamment la glomérulonéphrite, une affection des reins. Le traitement antibiotique peut donc s'avérer nécessaire.
Merci au Dr Didier Moulin et au Dr Caroline de Toeuf, respectivement pédiatre et médecin ORL aux Cliniques universitaires Saint-Luc.
Diverses causes peuvent être à l’origine du mal de gorge. Mais bien souvent, il s’agit d’une infection virale qui provoque l’inflammation et la douleur qui y est associée (70 à 95% des cas). Les rhinovirus, coronavirus et adénovirus représentent au moins 30% de l'ensemble des cas, tandis que les virus de la grippe ne sont responsables que de seulement 4% des cas. Plus rarement, l’origine de l’infection peut être bactérienne.(1,2)
Lorsqu’on parle de mal de gorge, il faut faire la distinction entre:
Diverses solutions existent pour soulager la douleur. On retrouve tout d’abord les solutions «maison», comme la consommation de glaces à l’eau ou d’eau très fraîche (le froid permet d’apaiser l’inflammation) ou, à l’inverse, de produits chauds tels que du thé au miel ou de la soupe (qui augmentent la salivation et lubrifient la gorge). En pharmacie, différents produits naturels à base de plante (miel, eucalyptus…) sont disponibles. Vous les retrouvez sous forme de pastilles à sucer, sprays, solutions à gargariser, etc. Enfin, les médicaments ayant une action antidouleur constituent la base du traitement visant à soulager les symptômes liés à l’infection (la douleur, mais également la fièvre). D’autres médicaments existent qui ont une action anesthésiante locale. Il est important de rester prudent et de ne pas en prendre juste avant le repas, car ils peuvent provoquer des «fausses routes» (action d’avaler de travers). S’il est important de soulager la douleur liée au mal de gorge, ces solutions ne permettent pas de s’attaquer à l’origine de l’infection!(3,4)
Si une infection d’origine bactérienne est confirmée, alors le médecin prescrira un traitement antibiotique adéquat, qui pourra se prendre en plus des solutions pour traiter la douleur. Cependant, comme mentionné précédemment, l’infection est le plus souvent due à un virus. Cela veut dire que la prise d’antibiotiques (qui visent uniquement les bactéries) n’aura aucun effet. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas possible d’en traiter la cause!(1-3)
Certains produits ont une action antiseptique (désinfecte la peau et/ou les muqueuses), qui permet de tuer les microbes. Les antiseptiques à large spectre (c’est-à-dire, qui ont le potentiel de s’attaquer à plusieurs types distincts de microbes, comme les virus et les bactéries) sont particulièrement efficaces pour prévenir les infections, mais également pour combattre une infection en cours. Cela a même été démontré en cas de Covid-19.(5) Certaines solutions sont très pratiques, car elles peuvent être utilisées localement, à l’aide d’un coton, ou en bain de bouche à gargariser. Il est important d’opter pour une solution antiseptique reconnue, et non pas pour les solutions de bain de bouche vendues pour l’hygiène dentaire uniquement. Il est intéressant de noter que certains produits permettent à la fois de traiter la douleur tout en agissant sur la cause de l’infection. Parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien!
Sources: (1)Coutinho G., et al., Worldwide comparison of treatment guidelines for sore throat. Int J Clin Pract. 2021 May;75(5):e13879. doi: 10.1111/ijcp.13879. Epub 2021 Jan 7. PMCID: PMC7883223. (2)Krüger K, Töpfner N, Berner R, Windfuhr J, Oltrogge JH; Guideline group. Clinical Practice Guideline: Sore Throat. Dtsch Arztebl Int. 2021 Mar 19;118(11):188-94. doi: 10.3238/arztebl.m2021.0121. PMID: 33602392; PMCID: PMC8245861. (3)Sore Throat. NHS, 2020. https://www.nhs.uk/conditions/sore-throat/ (4)Soothing a Sore Throat - What To Do When Your Throat Hurts. National Institutes of Health, part of the U.S. Department of Health and Human Services, 2013. (5)Kanagalingam J, Feliciano R, Hah JH, Labib H, Le TA, Lin JC. Practical use of povidone-iodine antiseptic in the maintenance of oral health and in the prevention and treatment of common oropharyngeal infections. Int J Clin Pract. 2015 Nov;69(11):1247-56. doi: 10.1111/ijcp.12707. Epub 2015 Aug 6. PMID: 26249761; PMCID: PMC6767541.
Vous avez remarqué la présence de points blancs dans le fond de votre gorge au niveau des amygdales? Ni une ni deux, vous envisagez l'angine blanche. Pourtant, vous n'avez ni fièvre ni gorge douloureuse? Il s'agit peut-être d'un phénomène d'amygdales cryptiques.
Les amygdales jouent un rôle important dans le développement du système immunitaire. Elles se trouvent en effet à un endroit stratégique puisque la gorge est une porte d'entrée vers le reste de notre corps. Elles sont donc en permanence en contact avec toutes sortes de germes qui proviennent de l'extérieur. Durant les premières années de vie, ce contact permanent permet au système immunitaire de développer les anticorps nécessaires à son bon fonctionnement.
Lorsque nous vieillissons, nos amygdales sont de moins en moins sollicitées et finissent par diminuer de volume: elles s'atrophient. Dans certains cas, la structure fibreuse dans laquelle l'amygdale est encapsulée et qui forme son "squelette" peut toutefois rester intacte. L'amygdale garde alors sa taille mais "s'use" et des trous, appelés cryptes, se forment à sa surface.
Toute une série de débris alimentaires et locaux ("peaux" mortes des muqueuses environnantes, etc.) peuvent se loger dans ces cryptes. Ces déchets vont alors fermenter et s'agglutiner formant une sorte de pâte blanchâtre: le caséum. Ces dépôts peuvent provoquer un petit phénomène infectieux. Totalement local, celui-ci n'est en rien comparable à l'angine. Il provoque en effet au pire une gêne locale plus qu'une réelle douleur. La principale plainte provient plutôt de sa nature "malodorante". Le caséum sent en effet très mauvais et peut être à l'origine d'une mauvaise haleine.
Un objet dur et propre (le dos d'une brosse à dents par exemple) peut vous permettre de vous débarrasser facilement de ce caséum. Le simple fait de pousser sur l'amygdale va en effet faire sortir ce qu'elle contient. Dans des cas exceptionnels, l'ablation des amygdales peut être proposée. Mais il s'agit alors d'une opération de confort.
Merci au Dr Patrick Boca, médecin ORL à l'Hôpital Ambroise Paré de Mons.
Votre enfant est fréquemment enrhumé? Il a le nez qui coule en permanence et a souvent mal à la gorge? Le système immunitaire d'un enfant ne s'est pas encore suffisamment développé pour faire face aux agressions. Les amygdales et les végétations (qui se trouvent dans l'arrière-nez) jouent un rôle primordial dans le développement des défenses. Ces tissus - siège d'une partie du système immunitaire - se trouvent en effet à deux points stratégiques! Ils sont donc en contact avec les particules de l'atmosphère et, en particulier, les microbes charriés par l'air inspiré. En réaction, les amygdales et les végétations vont produire certains types de globules blancs, ce qui va provoquer un gonflement de ces tissus.
Cette augmentation de volume des amygdales et végétations touche quasi essentiellement les enfants. Il s'agit d'un phénomène tout à fait naturel? mais qui peut parfois s'avérer problématique. En effet, chez certains enfants, ces tissus grossissent au point de bloquer le passage de l'air. L'enfant ne peut plus respirer correctement par le nez et respire constamment avec la bouche ouverte, ce qui peut provoquer indirectement des problèmes de maux de gorge. L'enfant qui respire par la bouche a en effet la gorge sèche, et donc plus sensible.
Mais ce n'est pas le problème le plus important. Les végétations hypertrophiées - ou mal placées - peuvent également avoir un impact sur l'oreille. Avec pour conséquence des otites à répétition, en particulier chez l'enfant. Si ces otites sont à l'origine d'une perte d'audition ou si les difficultés à respirer sont trop importantes, l'ablation chirurgicale s'impose. Il faut opérer et retirer les végétations.
Merci au Dr Monique Decat, médecin ORL aux Cliniques universitaires Saint-Luc pour sa collaboration à cet article.
Les maux de gorge ne sont pas uniquement d'origine bactérienne ou virale. La pharyngite - inflammation aiguë du pharynx et des structures environnantes - est due dans 40% des cas à un virus et dans 30% des cas à une bactérie. Les 30% restant correspondent aux maux de gorge pour lesquels il n'est pas possible de déterminer une origine pathogène. Pourquoi y a-t-il inflammation dans ce cas? Si on exclut les problèmes de reflux gastro-oesophagien, les produits irritants auxquels nous sommes exposés au quotidien sont la plupart du temps en cause.
L'alcool est un irritant majeur de la gorge. Il favorise également l'apparition de cancers car il provoque des perturbations au niveau des gènes. C'est d'ailleurs l'un des cancérigènes reconnus pour les cancers du pharynx et de la langue.
Formaldéhydes, acétone, acide cyanhydrique? La fumée de tabac contient plus de 4.000 substances irritantes, toxiques ou cancérigènes. Les différentes substances irritantes que l'on y retrouve agressent les muqueuses et provoquent une inflammation de la gorge. La cigarette est donc un élément irritant de premier ordre.
Les substances irritantes se retrouvent également dans des produits utilisés au quotidien à la maison ou au travail. L'acétone, par exemple, est utilisé dans la composition de dissolvants et de décapants et on retrouve de l'ammoniac dans certains produits d'entretien. Pas de panique! Ces produits irritants sont identifiables au premier coup de nez: si vous ouvrez un bidon de dissolvant, vous remarquerez immédiatement que le produit est agressif.
Plus l'air est sec, plus il contiendra de pollens et de particules irritantes - notamment la poussière - en suspension qui seront susceptibles d'irriter votre gorge. De plus, l'air sec agresse directement les muqueuses en les asséchant et favorise donc irritation et inflammation.
Pour prévenir ces maux de gorge, évitez ces différentes substances irritantes dans la mesure du possible! Quelques gestes supplémentaires peuvent également vous aider et vous soulager: aérez régulièrement votre intérieur, pensez à vous hydrater et n'hésitez pas à utiliser des pastilles à la glycérine pour calmer la douleur.
Merci au Pr Gauthier Desuter, médecin ORL aux Cliniques universitaires Saint-Luc, pour sa collaboration à cette article.
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Pauline, 37 ans
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive