Publié le 23/02/2011 à 23:06
Si elles touchent la plupart des organes, les formes infantiles et juvéniles de la cystinose affectent particulièrement les reins. Non détectée, cette maladie peut évoluer vers l'insuffisance rénale.
La cystinose est une maladie rare qui se caractérise par une accumulation de cystine (acide aminé) dans les tissus et les organes. "La cystine se forme au sein des cellules, dans une partie que l’on appelle le lysosome", explique le Dr Thierry Schurmans, chef de clinique adjoint à l’HUDERF (Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola) et spécialiste en néphrologie pédiatrique. "Lorsque tout fonctionne correctement, la cystine est évacuée des lysosomes grâce à un transporteur appelé cystinosine. Chez une personne atteinte de cystinose, la cystine s’accumule dans les tissus et perturbe le fonctionnement des reins."
Il existe 3 formes de cystinose: la forme infantile, qui se manifeste chez les nourrissons, la forme juvénile et la forme adulte, plus rare et plus bénigne. La forme infantile est la plus fréquente. Elle représente aujourd’hui 1 naissance sur 200.000, ce qui correspond à 1 cas tous les 2 ans en Belgique. La cystinose est une maladie génétique liée à des mutations du gène de la cystinosine (CTNS). "Si les 2 parents sont porteurs d’un même gène défectueux, le bébé aura 1 chance sur 4 de naître avec la cystinose, qu'il s'agisse d'une fille ou d'un garçon. Lorsqu’il y a des antécédents connus dans la famille, nous proposons aux parents de faire un diagnostic prénatal pour détecter la maladie", précise le Dr Schurmans.
Les premiers signes de la forme infantile de la maladie apparaissent chez les bébés âgés de 3 à 6 mois. Ils refusent de manger, vomissent facilement, boivent beaucoup, urinent beaucoup et souffrent d’importants retards de croissance. Le diagnostic se fait par le dosage de cystine dans les globules blancs du sang.
Sans traitement, la forme infantile évolue toujours vers une insuffisance rénale chronique terminale vers l’âge de 10 ans et finit par toucher d’autres organes: les yeux, la thyroïde, le pancréas ou le système nerveux central. Heureusement, une molécule, la cystéamine, permet d’éviter l’accumulation de cystine dans les cellules. Il faut la prendre à vie, à raison de 3 à 4 prises par jour avec idéalement une prise au milieu de la nuit. Il faut également y ajouter des gouttes pour les yeux à base de cystéamine. Elles doivent également être prises 4 à 6 fois par jour. Ce traitement permet de ralentir très fortement l’évolution de la maladie, voire d’éviter ses complications. Il donne malheureusement une odeur corporelle et une haleine très forte, ce qui est souvent difficile à vivre.
"L’identification de la mutation du gène responsable de la maladie nous permet de mieux comprendre ses mécanismes. Aujourd’hui, nous espérons pouvoir trouver de nouvelles molécules avec la même efficacité que la cystéamine mais sans ses effets secondaires", précise le Dr Schurmans. D’ici quelques années, un médicament en une seule prise ou même un patch à diffusion continue sera peut-être disponible.
Stéphanie Paillet
Partager et imprimer cet article
"Dans les jours qui suivent la greffe, les personnes transplantées sont extrêmement fatiguées", explique le Dr Catherine Bonvoisin, néphrologue au Centre Hospitalier Univ...
Lire la suiteLa masse des informations médicales, diététiques, sociales, administratives, associatives n’est pas toujours facile à gérer, à retenir, à class...
Lire la suiteL'équipe d'urologie et de chirurgie de la transplantation du CHU de Lyon, dirigée par le Pr Xavier Martin, a réalisé en février 2010 un pré...
Lire la suiteTout d’abord, il convient de préparer son voyage longtemps à l’avance, « entre 4 et 6 mois » estime le docteur Vandervelde, Chef...
Lire la suiteJan Donck, néphrologue à l’AZ Sint-Lucas Gent
Bruno Woitrin, Président de l'AIRG Belgique
Tatiana Diakun, infirmière spécialisée dans la dialyse péritonéale
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive