Publié le 23/02/2011 à 23:07
La compliance ou adhésion au traitement est reconnue pour être problématique chez les patients souffrant d'une maladie chronique telle que l'insuffisance rénale. C'est pourtant l'une des clés pour stabiliser et améliorer leur état de santé.
"Le terme de compliance désigne la rigueur avec laquelle un patient suit les recommandations de son médecin," explique Valentina Provenzano, psychologue au service de néphrologie de l’hôpital Erasme. "Les patients sous dialyse savent qu’en ne suivant pas correctement leur traitement, ils risquent des problèmes vasculaires, cardiaques ou encore respiratoires. Les personnes greffées sont elles aussi bien conscientes qu'elles peuvent perdre leur greffon si elles ne suivent pas les prescriptions des médecins." Malgré cela, de nombreux patients ne prennent pas correctement leurs médicaments et/ou négligent les conseils diététiques qui leur sont donnés. Certaines études indiquent que 30 à 50% des patients atteints d'une maladie chronique seraient dans ce cas.
Certains patients en dialyse n’acceptent tout simplement pas leur situation. "La dialyse est très pesante au quotidien: elle influence la vie professionnelle, sociale et familiale. Il faut prendre des médicaments tous les jours, suivre un régime strict. Cette "privation" de liberté peut avoir de grosses répercussions sur le plan psychologique." Les patients oublient alors de prendre leurs médicaments et font des écarts dans leur alimentation pour se sentir à nouveau comme tout le monde. "Le problème, c’est que les effets de ces oublis et écarts ne se font pas ressentir directement", précise Valentina Provenzano. Un phénomène qui pousse certains patients à tester leurs limites, à voir jusqu’où ils peuvent aller." Du côté des patients transplantés, la non observance du traitement est plus difficile à comprendre: le traitement est le seul moyen pour eux de conserver le rein greffé.
Si le problème est fréquent, il est aussi très variable. "Nous ne cataloguons jamais les patients. Il n'y a pas les compliants d’un côté et les incompliants de l’autre. Il y a surtout des périodes dans la vie, des états émotionnels qui vont faire qu’un patient va, à un moment donné, être moins attentif aux recommandations des médecins." Un phénomène qui se produit souvent en début de traitement, lorsque les patients n’ont pas encore eu le temps de s’adapter à leur nouvelle vie.
"À l'hôpital Erasme, les patients souffrant d'insuffisance rénale chronique sont pris en charge par une équipe pluridisciplinaire. Nous travaillons main dans la main pour épauler les patients, les écouter, les suivre, les impliquer dans leur traitement. Il n’existe malheureusement pas de recette miracle: il faut avant tout les informer et les accompagner quotidiennement pour les motiver." Comment? En se rassemblant autour de la table et en discutant de la maladie, de la thérapie, des objectifs à atteindre, en montrant au patient qu’il a un rôle à jouer dans son traitement, en lui redonnant le contrôle pour lui permettre de retrouver une certaine autonomie.
Stéphanie Paillet
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