Publié le 23/02/2011 à 23:06
Tout le défi d'une bonne dialyse consiste à déterminer la quantité adéquate de liquide qu'il convient de retirer: ni trop, ni trop peu. Un équilibre subtil qui peut être mis à mal dans certaines situations typiques comme les gastro-entérites ou les fortes chaleurs.
Lorsque les reins ne remplissent plus correctement leur fonction, la dialyse est une étape nécessaire pour éliminer les toxines du sang et les accumulations de liquide extra-cellulaire. Dans ce cadre, fixer la quantité de liquide à retirer en dialyse est une étape cruciale. En effet, si enlever trop peu de liquide engendre un risque de développer des oedèmes, en retirer trop comporte des risques de déshydratation. L'objectif du néphrologue consistera donc à établir avec précision le "poids sec" du patient, correspondant à une tension et à un état euvolémique (volume vasculaire et quantité de liquides extracellulaires) normaux, afin de déterminer la quantité de liquide à retirer en dialyse pour atteindre ce poids sec.
Dans certains cas, un patient peut cependant arriver en dialyse en ayant pris peu de poids ou même en étant en dessous de son poids sec. Il faut dans ce cas suspecter une déshydratation et investiguer les causes possibles. Les gastro-entérites sont une cause typique de déshydratation puisque les diarrhées et les vomissements entraînent une perte de liquide par les voies digestives. La consommation de diurétiques, fréquente chez les insuffisants rénaux, va, si elle est poursuivie de la même manière, renforcer cette déshydratation. Autre cause fréquente de déshydratation: les canicules, qui entraînent une perte importante de liquide par la transpiration. Pour les patients dialysés, à qui il est en général recommandé de boire peu, les fortes chaleurs sont donc des périodes délicates. Par ailleurs, si le poids sec n'a pas été correctement fixé, la déshydratation peut être causée par la dialyse elle-même.
En général, la déshydratation se manifeste par une soif intense et une tension basse. Au niveau cutané, le "test du pli" peut aussi témoigner d'un état de déshydratation: normalement, lorsqu'on pince légèrement la peau, celle-ci reprend tout de suite son état initial grâce à son élasticité; par contre, si la peau reste plissée un moment, un état de déshydratation est à soupçonner. La langue "rôtie" (rouge et crevassée) est un autre symptôme typique de déshydratation. Si l'on constate que le patient est déshydraté avant ou après la dialyse, il recevra généralement une perfusion contenant du liquide physiologique (chlorure de sodium isotonique).
Pour éviter la déshydratation, le patient doit pouvoir adapter ses habitudes face à certaines situations. Par exemple, diminuer les diurétiques en cas de gastro-entérite ou boire davantage en cas de canicule. Il est donc primordial de discuter avec le néphrologue de la façon dont il convient de gérer ces situations particulières, car les recommandations varient fortement d'un patient à l'autre. Et en cas de doute, ne jamais hésiter à prévenir son médecin car certains états de déshydratation peuvent s'aggraver en 24 à 48 heures.
Julie Luong
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