Publié le 23/02/2011 à 23:06
Depuis le mois de juillet 2007, vélos, steppers et poids côtoient les machines de dialyse du service de néphrologie de l'hôpital Erasme. Au programme: un entraînement physique tout en étant branché à la machine. Bilan au bout de 20 séances: une condition physique nettement améliorée pour les 6 patients de l'unité pilote.
Si elle est indispensable pour maintenir les patients en vie, la dialyse ne corrige pas totalement l'urémie (accumulation de substances toxiques dans le sang) liée à la déficience des reins. La plupart des patients développent donc ce que l'on appelle un "syndrome urémique", caractérisé par une série de complications: faiblesse musculaire, fragilisation osseuse et dysfonction cardiaque, le tout entraînant une diminution de la condition physique des patients.
Pour y remédier, le centre d'hémodialyse de l'hôpital Erasme dispose depuis quelques mois d'une unité pilote de réadaptation physique pendant les séances de dialyse. "L'entraînement commence par des exercices de renforcement musculaire sur une presse et sur une chaise à quadriceps ainsi que par quelques minutes de stepper", explique Chantal Godefroid, kinésithérapeute attachée au service de néphrologie et dialyse de l'hôpital Erasme et initiatrice du projet. "Une fois branchés à la machine, les patients font entre 30 et 50 minutes de vélo et des exercices de renforcement musculaire des bras et des jambes à l'aide de poids." Bien entendu, ce programme est adapté aux capacités et à la condition physique de chacun. "Un test à l'effort est effectué préalablement afin d'éliminer tous risques cardiovasculaires et de mieux mesurer les charges qui pourront être imposées à l'entraînement", précise Chantal Godefroid.
"L'objectif est d'améliorer la qualité de vie et la condition physique des patients, mais aussi de leur permettre d'être transplanté dans des conditions optimales", poursuit Chantal Godefroid. "Certains patients ne parvenaient plus à monter les escaliers sans être essoufflés. Après 20 séances d'entraînement, ils avaient déjà récupéré 20 % de leurs capacités physiques. Sans compter que le fait de constater qu'ils sont en meilleure forme à l'issue de cet entraînement leur donne une motivation supplémentaire pour se rendre à leurs séances de dialyse. Le réentraînement n'a pas uniquement des effets physiques, il procure aussi un réel bien-être psychologique."
A noter: des séances de remise en condition sont également organisées au centre de réadaptation physique Bucopa à Erasme. Ces séances s'adressent aux greffés rénaux, mais aussi aux patients dialysés qui préfèrent s'entraîner en dehors des horaires de dialyse.
Aurélie Bastin, avec la collaboration de Chantal Godefroid, kinésithérapeute attachée au service de néphrologie et dialyse de l'hôpital Erasme à Bruxelles.
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