Publié le 23/02/2011 à 23:07
L'organisme de certains patients en attente de greffe fabrique des anticorps anti-donneur. L'utilisation combinée de nouveaux traitements pourrait permettre de réaliser plus de transplantations rénales chez ces patients à haut risque de rejet.
En Belgique, 20 à 25% des patients en attente d’une greffe de rein sont à haut risque de rejet: leur organisme fabrique des anticorps anti-donneur, dont la plupart sont appelés anticorps anti-HLA. Ces derniers s’attaquent à l’organe transplanté et peuvent le détruire dans les heures qui suivent l'opération. Les anticorps anti-donneur apparaissent généralement suite à de transfusions sanguines répétées, d'une grossesse ou d'une transplantation antérieure.
Pour être certain qu’un patient peut être transplanté sans risque aigu de rejet, les médecins réalisent un "cross match": un test permettant de mettre en présence les cellules du donneur et le sang du receveur afin de déterminer leur compatibilité. Un test positif indique la présence d’anticorps toxiques pour le rein. Les médecins sont alors dans l’impossibilité de réaliser la greffe. Le problème? Plus les patients fabriquent des anticorps, plus il devient difficile de leur trouver un organe compatible. Conséquence: le temps d’attente avant la greffe peut parfois excéder 5 ans.
Heureusement, de nouveaux types de traitement laissent entrevoir un espoir pour ces patients. Comme l’explique le Dr De Meyer, néphrologue aux cliniques universitaires Saint Luc, "il existe actuellement 3 types de traitements permettant de désensibiliser le receveur et donc de diminuer son taux d’anticorps. En faisant passer le sang dans une machine, selon le principe de la dialyse, la plasmaphérèse permet d’éliminer mécaniquement les anticorps anti-donneur du patient. Autre possibilité: réaliser des injections d’immunoglobulines par voie intraveineuse. Enfin, l’été dernier, les chercheurs du Cedars-Sinaï ont publié une étude montrant que le rituximab, un médicament anti-cancéreux, permet de réduire la production d’anticorps chez les patients."
Le problème: si ces techniques sont encourageantes, elles ne sont pas facilement disponibles. Ces 3 traitements ne sont d’ailleurs pas encore reconnus par l’Inami comme étant indiqués dans la transplantation d’organes. "En Belgique, alors qu’ils existent et que nous savons qu’ils peuvent être efficaces, nous sommes limités dans l'usage de ces traitements de désensibilisation."
Stéphanie Paillet
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