Publié le 23/02/2011 à 23:06
Traitement lourd, restrictions et perte d'autonomie sont des réalités difficiles à assumer pour les personnes atteintes d'insuffisance rénale. Psychologue au service de néphrologie de l'hôpital Erasme, Valenina Provenzano accompagne les patients en difficulté et les aide à surmonter leur détresse.
L'annonce de la maladie est toujours un choc. Certains patients parviennent à l'amortir sans trop de difficulté, d'autres pas. "Ceux-là savent qu'en cas de problème, ils peuvent m'appeler", précise d'emblée Valentina Provenzano. Mais il faut bien l'avouer, se confier à un psychologue reste pour beaucoup un pas difficile à franchir. Les études indiquent pourtant que 40 % des patients présentent des signes de dépression en début de dialyse. Quant aux vieux briscards, ceux qui viennent parfois depuis de longues années se brancher à la machine sans broncher, ils ne sont pas non plus à l'abri d'une baisse de régime. "Les médecins et infirmières sont les plus aptes à déceler d'éventuels signes de détresse chez ces patients. J'interviens donc le plus souvent à leur demande. Une situation qui n'est pas toujours facile à gérer: certains patients se sentent pris en faute ou ne comprennent pas pourquoi je viens les voir. Je leur laisse de toute façon le choix de refuser mon aide. Le plus important est qu'ils sachent qu'ils peuvent se confier à moi s'ils le souhaitent."
Signe de non-acceptation de la maladie, la non-observance du traitement concerne environ 1/3 des personnes dialysées. Certains patients ne prennent pas régulièrement leurs médicaments, d'autres ne respectent pas leur régime. "L'un de mes patients, très croyant, était persuadé qu'il allait guérir grâce à un miracle", raconte Valentina Provenzano. "Pour lui, les séances de dialyse étaient inutiles et auraient pu être beaucoup plus espacées. Quand j'ai commencé à travailler avec lui, j'ai tout de suite senti que notre relation était basée sur l'échange, que je n'étais pas uniquement le réceptacle de son mal-être. Aujourd'hui, il accepte bien mieux sa maladie et semble avoir moins de difficultés à prendre son traitement."
La dialyse étant indispensable à leur survie jusqu'à la greffe, les patients atteints d'insuffisancerénale chronique doivent pouvoir assumer le fait d'être rattaché à une machine. "Pour beaucoup, le temps passé en dialyse implique de devoir arrêter de travailler, de voir leur vie sociale réduite à une peau de chagrin ou encore de ne plus pouvoir voyager avec la même insouciance. De telles privations de liberté peuvent causer de gros dégâts sur le plan psychologique, surtout pour les patients qui n'ont plus aucun espoir de pouvoir bénéficier d'une greffe. Nombre d'entre eux se sentent inutiles, impression qui, selon moi, peut s'atténuer lorsque le patient opte pour la dialyse dans une unité de jour. Même si une infirmière est présente, le patient se branche et se débranche seul à la machine. Il a ainsi l'impression d'avoir un rôle à jouer dans son traitement, de reprendre le contrôle et de retrouver une certaine autonomie."
Aurélie Bastin, avec la collaboration de Valentina Provenzano, psychologue du service de néphrologie de l'hôpital Erasme.
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