Publié le 23/02/2011 à 23:11
La maladie de Parkinson commence bien avant l'apparition des premiers symptômes. Les chercheurs ont d'ailleurs identifié quelques symptômes précédant parfois le diagnostic de plusieurs années, voire plusieurs dizaines d'années.
Tout le monde connaît les symptômes moteurs, caractéristiques de la maladie de Parkinson: tremblement, difficulté à initier les mouvements ou lenteur de ceux-ci (bradykinésie) et rigidité. Certains autres symptômes plus discrets ou moins spécifiques semblent actuellement attirer l'attention des neurologues. Ils apparaîtraient en effet plus tôt que les symptômes moteurs dans un petit nombre de cas.
La perte ou la diminution de l'odorat est présente chez près de 90% des patients parkinsoniens. Une diminution d'odorat, en dehors de toute maladie, semble d'ailleurs être liée à un risque plus élevé de développer une maladie de Parkinson, dans les 4 à 7 ans qui suivent. Bien entendu, ce signe n'est pas infaillible. Tous les patients qui perdent l'odorat, et donc le goût ne vont pas développer une maladie de Parkinson.
La constipationsemble également constituer un signe précoce possible de maladie de Parkinson. Certaines études ont en effet permis de montrer qu'une personne allant à selles moins d'une fois par jour avait 3 à 4 fois plus de chance de développer une maladie de Parkinson que quelqu'un qui y allait plus d'une fois. Inutile cependant d'abuser de laxatifs. Ce n'est pas le fait d'évacuer des selles qui est bon ou mauvais pour la santé. La constipation constitue, en fait, un signe précoce d'atteinte du système nerveux. La constipation concerne d'ailleurs 60 à 80% des patients parkinsoniens et celle-ci précède l'apparition des premiers symptômes moteurs de parfois près de 20 ans.
La dépression est particulièrement fréquente chez les patients parkinsoniens. Celle-ci peut précéder les premiers symptômes moteurs de plusieurs années. Près de 20% des patients parkinsoniens ont souffert d'une dépression dans les années qui ont précédé l'apparition de la maladie. Ici aussi les scientifiques s'accordent à dire que la dépression pourrait constituer un symptôme prémoteur de la maladie.
Il n'existe pas une explication claire de la variabilité de ces symptômes dans la maladie de Parkinson débutante. Il reste encore à établir par des études appropriées à quelle fréquence les symptômes non-moteurs apparaissent avant les symptômes moteurs et dans quelle mesure ils constituent des signes précoces de développement de la maladie de Parkinson. Une meilleure compréhension de ces symptômes et de leur évolution permettra peut-être, dans certains cas, de détecter plus tôt cette maladie. Et de la soigner dès lors avec plus d'efficacité.
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