Nicole, 61 ans
"Célibataire depuis de nombreuses années, je pensais ne jamais rencontrer quelqu'un avec cette maladie"
"À l'époque du diagnostic, j'avais 49 ans et le coup a été très dur à encaisser. Je vis seule et je me demandais comment j'allais m'en sortir. Pour moi, Parkinson était une maladie particulièrement dégradante car les gens l'associent à la sénilité. Le regard des autres a été extrêmement difficile à accepter. En public, on me prenait parfois pour une alcoolique tant je zigzaguais en marchant à cause des médicaments. Les proches évitaient de me demander comment j'allais ou ne m'écoutaient pas lorsque je leur expliquais mon quotidien avec la maladie de Parkinson."
"Au début, je me suis repliée sur moi-même et je me suis rebellée contre la maladie de Parkinson. Ensuite, je me suis rendu compte qu'il fallait l'accepter pour pouvoir vivre avec elle et la combattre. J'ai d'abord fait appel à un psychologue pour m'aider à affronter la situation, puis j'ai commencé à assister aux réunions de l'Association Parkinson. Être parmi des personnes touchées par la même maladie me met en confiance. Elles me comprennent et ça me fait beaucoup de bien d'avoir des moments où je ne me sens pas différente des autres."
"Peu à peu, j'ai appris à vivre avec la maladie. Lorsque je vais mal, je reste dans mon fauteuil et j'attends que ça passe. Dès que je me sens mieux, je reprends le cours normal de ma vie. Je fais le ménage, je bricole, je couds, je brode… J'ai même recommencé l'aquarelle! Pour entraîner ma mémoire, je fais plein de jeux comme du sudoku ou des mots croisés. Quoi qu'il arrive, je ne me laisse pas aller. J'ai toujours été coquette et j'aime me sentir femme. Chaque jour, je me coiffe, je me maquille, je mets mes bijoux… Je garde ma féminité malgré la maladie.
Il y a quelques années, contre toute attente, j'ai rencontré un homme. Au début, il ne comprenait pas bien la maladie. Je lui ai proposé de m'accompagner aux réunions de l'Association Parkinson et il a accepté. Aujourd'hui, il me soutient dans mon combat contre la maladie. Jamais je n'aurais pensé retrouver l'amour dans de telles conditions. Comme quoi, il faut s'accrocher à la vie coûte que coûte car on ne sait jamais quelle surprise elle nous réserve!"
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