Publié le 23/02/2011 à 23:09
Une récente étude met le doigt là où ça fait mal: les déficits cognitifs liés à la maladie d'Alzheimer ont tendance à s'accentuer lors du placement en institution. Ceux qui échappent à cette règle? Les patients qui ont fréquenté auparavant un centre de jour.
Une récente étude menée par le Rush Alzheimer's Disease Center (Chigago) a montré récemment que la détérioration des facultés cognitives dans la maladie d'Alzheimer était accélérée par le placement en institution. Certes, le placement intervient généralement lorsque la maladie d'Alzheimer se fait plus sévère et devient impossible à gérer au quotidien pour l'entourage. Mais cette dégradation continue généralement de s'accroître après le placement.
Quoi de plus déconcertant en effet pour un patient en perte de repères que de se trouver confronté du jour au lendemain à un nouvel environnement' Nouveaux lieux, nouvelles têtes, nouvelles habitudes : ces changements représentent un cap délicat pour toutes les personnes âgées. A fortiori pour celles atteintes de la maladie d'Alzheimer. Alors que les troubles comportementaux et la confusion ont déjà tendance à augmenter lors des hospitalisations et des séjours hors du domicile (par ex. pendant les vacances), le placement représente un changement tout aussi important… mais beaucoup plus durable.
Malgré ce constat relativement pessimiste, l'étude relève un phénomène interpellant et davantage encourageant. Parmi les patients suivis lors de cette étude, ceux qui fréquentaient régulièrement un centre de jour (3 à 4 jours par semaine) avant le placement, n'ont montré aucune dégradation de leurs facultés une fois en maison de repos! "Nos recherches suggèrent que l'expérience en centre de jour peut aider les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer à faire la transition entre la vie en communauté et l'institution", rapporte l'auteur de cette étude, Robert S. Wilson.
Et de poursuivre: "Les aidants devraient considérer la possibilité qu' une expérience en centre de jour peut préparer le patient Alzheimer à la vie en institution". Ainsi, si les centres de jour représentent depuis longtemps une solution pour les aidants, cette étude leur octroient une visée supplémentaire: entretenir la flexibilité du patient pour que, le moment venu, le cours des choses se poursuivre sans heurts.
Source: American Journal of Psychiatry, Juin 2007; 164: 910 - 915.Julie Luong
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