Publié le 23/02/2011 à 23:08
Malgré un traitement adéquat, le patient Alzheimer subit une irrémédiable dégradation de ses fonctions intellectuelles. La question est dès lors de savoir quels moyens pourraient être utilisés pour freiner au mieux cette évolution. Une des solutions pourrait être la combinaison de deux traitements: la bithérapie.
Les médicaments anticholinestérasiques administrés aux stades débutants à modérés de la maladie ont démontré leur efficacité pour freiner l’évolution de la maladie durant plusieurs mois. Cependant, tout comme les autres traitements, ils n’agissent pas sur la cause de la maladie elle-même. Ils ne peuvent donc empêcher la lente dégradation des capacités intellectuelles du patient. Dans les stades plus évolués de la maladie appelés modérés à sévères, la mémantine, qui a également montré son efficacité dans le ralentissement de l’évolution de la maladie d’Alzheimer, remplace alors souvent les traitements anticholinestérasiques. Dans les stades plus avancés, traiter reste en effet fondamental car le traitement permet de maintenir une certaine autonomie et un contact avec l’entourage. Cela permet également de postposer le moment où une décision de placement deviendra inévitable.
A l’heure actuelle, l’INAMI permet le remboursement d’un seul médicament à la fois. Dès lors, en début de maladie c’est généralement un des trois anticholinestérasiques qui est prescrit. Par la suite, lorsque la maladie évolue, le médecin peut décider de remplacer un de ces médicaments par la mémantine.
Une étude américaine datant de 2004 a cependant soulevé la question d’un intérêt d’associer, aux stades modérés à sévères de la maladie, ces deux types de traitement.
Cette étude a porté sur plus de 400 patients souffrant d’une maladie d’Alzheimer à un stade déjà avancé (Mini Mental State entre 5 et 14/30). Tous les patients recevaient un anticholinestérasique (le donepezil). La moitié d’entre eux se sont vu ajouter un placebo, une substance chimiquement inactive, et l’autre moitié de la mémantine.
Moins de 6 mois plus tard, il a été clairement démontré que les patients recevant les deux médicaments à la fois avaient évolué plus favorablement que ceux qui ne recevaient que le donepezil. Cette évolution plus favorable concernait tant les capacités intellectuelles que les activités de la vie quotidienne et le comportement.
A l’heure actuelle en Belgique, il faut savoir qu'un seul médicament est remboursé à la fois, et cela en fonction du stade dans lequel le patient se trouve. Dans les stades modérés, c'est l'anticholinestérasique qui l'est, tandis que dans les stades plus évolués, c'est la mémantine. En d'autres termes, le patient qui désire concilier les deux médicaments en même temps, devra prendre en charge l'un des deux. Mais si le prix peut parfois paraître conséquent, il ne faut pas oublié qu'il est finalement beaucoup moindre que le coût d'une institutionnalisation. En effet, le coût d'une boîte de traitement d'un mois est à peu près équivalent à deux ou trois jours en maison de repos. Si la médication permet de postposer le passage en maison de repos de quelques mois, il y aura donc à terme une économie.
Dr. Philippe Violon
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