Publié le 23/02/2011 à 23:09
Altération de la compréhension, de la parole, de l'écriture, de la lecture... Les troubles du langage font partie des symptômes les plus significatifs de la maladie d'Alzheimer. Au début minimes, ils s'accroissent avec le temps selon des étapes prévisibles. D'où l'intérêt de connaître celles-ci afin de s'y préparer au mieux.
Le langage comprend tant la communication orale - c'est-à-dire la parole et la compréhension verbale - que la communication écrite. "98% des droitiers et près de 70% des gauchers ont leur centre principal du langage dans l'hémisphère gauche", rappelle le Dr Philippe Paquier, neurolinguiste à l'hôpital Erasme à Bruxelles. "Toute lésion à cet endroit est susceptible de provoquer des dégâts majeurs, que ce soit dans l'expression des mots ou dans leur compréhension".
Il convient cependant d'être prudent car toute atteinte du langage ne signifie pas automatiquement maladie d'Alzheimer! Diverses formes de maladies dégénératives peuvent en effet en être responsables. Il convient donc de consulter un spécialiste, seul apte à poser le diagnostic. Si la maladie d'Alzheimer est confirmée, le trouble du langage qui caractérise celle-ci est l'aphasie. Une pathologie qui affecte la compréhension, la parole, mais aussi l'écriture et la lecture.
"Il est fondamental de savoir que l'apparition des troubles du langage chez la personne atteinte d'Alzheimer est insidieuse et progressive. Ces troubles vont s'accroître avec le temps selon des étapes prévisibles", souligne le Dr Paquier. Concrètement, le malade commence par perdre la mémoire, puis ne trouve plus les mots adaptés à la conversation. Il peut s'en sentir frustré et devenir irritable et agressif. Ce premier stade de la maladie passe souvent inaperçu, jusqu'au moment où l'entourage remarque la régularité de ces symptômes et décide de consulter.
Au début de la maladie, le patient Alzheimer éprouve des difficultés à trouver le "bon" mot. Il compense alors par des périphrases - il parle de "l'objet pour écrire" au lieu du bic par exemple - ou emploie un mot pour un autre - comme "pomme" pour "poire". A ce stade, les compréhensions orale et écrite sont préservées. Mais bientôt, ces symptômes deviennent de plus en plus fréquents. Le patient Alzheimer ne comprend plus très bien ce que son entourage essaye de lui dire. Il répète toujours les mêmes mots de manière incontrôlée, parle de manière désordonnée et à toute vitesse. Dans la forme sévère de la maladie, la personne ne pourra plus utiliser le langage - ni oral, ni écrit - et ses capacités de compréhension seront détruites.
Le Dr Paquier insiste sur l'importance de maintenir la communication avec la personne Alzheimer pour ne pas le laisser s'isoler. Dès le début, il est utile de préparer d'autres modes de communication que le langage et d'y habituer le patient, avec l'aide d'un logopède ou d'un neuropsychologue. On peut ainsi développer la gestuelle, le toucher, l'expression du visage et le ton de la voix pour communiquer avec lui. L'utilisation d'un carnet de communication, où seraient dessinées les situations de la vie courante, peut également s'avérer utile.
Aline Goosens
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