Publié le 02/11/2015 à 10:45
La prise en charge de l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est extrêmement codifiée. Focus sur les nouvelles recommandations en matière de diagnostic et de traitement.
L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est de mieux en mieux connue. Des milliers d’articles sont publiés chaque année sur le sujet dans les grandes revues médicales.
Les plus grands spécialistes se réunissent régulièrement, tous les 5 ans, pour faire le point sur les connaissances en matière de diagnostic, de classification des différentes formes d’hypertension pulmonaire et de traitement de la maladie. Ils revoient les résultats des études les plus importantes, les discutent, puis les synthétisent. Finalement, ils les traduisent sous forme de recommandations pratiques utilisables par l’ensemble des médecins qui s’intéressent de près ou de loin à l’hypertension pulmonaire. Plusieurs spécialistes belges sont impliqués dans ces gigantesques travaux, comme le Pr Jean-Luc Vachiéry, qui dirige le centre de référence de l’Hôpital Érasme. Les dernières recommandations en matière de prise en charge de l’hypertension artérielle pulmonaire ont été présentées à Londres, en septembre, à l’occasion du congrès annuel de la Société Européenne de Cardiologie.
Malgré qu’il s’agisse d’une maladie beaucoup plus rare que l’hypertension artérielle «classique», avec laquelle il ne faut pas la confondre, les symptômes de l’hypertension artérielle pulmonaire sont aujourd’hui connus des médecins: essoufflement, palpitations, douleurs thoraciques, fatigue ou encore diminution de la capacité d’effort…
Les nouvelles recommandations réaffirment le rôle majeur de l’échographie cardiaque dans le dépistage de cette maladie qui, contrairement à l’hypertension artérielle, ne se diagnostique pas à l’aide d’un simple tensiomètre. Les recommandations précisent également les critères à rechercher lors de l’examen afin d’évaluer la probabilité de l’existence d’une hypertension pulmonaire.
Les recommandations insistent aussi sur la nécessité de la prise en charge de l’hypertension artérielle pulmonaire dans des centres experts. Elles soulignent également l’importance d’une approche multidisciplinaire. Les traitements sont, en effet, souvent complexes.
Une des principales nouveautés de ces recommandations est d’adapter le traitement au risque «pour la vie». L’évaluation de la sévérité de l’hypertension pulmonaire repose sur un ensemble de paramètres. Ces paramètres permettent de distinguer trois niveaux de sévérité:
Pour les patients à risque faible ou intermédiaire, il est proposé de commencer par un traitement oral en monothérapie ou en association. Pour les patients à haut risque, une association thérapeutique double ou triple comprenant un traitement intraveineux d’emblée est préconisée. De plus, il est désormais conseillé de réévaluer précocement la réponse au traitement et d’augmenter les doses en cas de réponse insuffisante (et non pas d’échec).
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