Publié le 23/02/2011 à 23:06
La biopsie rénale est un examen qui permet de poser un diagnostic de maladie rénale mais aussi de suivre son évolution. Réalisé sous anesthésie locale, l'examen peut être pratiqué en hospitalisation de jour. Les complications éventuelles sont heureusement rares.
Une biopsie rénale est un examen qui consiste à prélever un ou plusieurs fragments de rein (en général deux ou trois) de la taille d'un quart d'allumette. Le prélèvement est ensuite examiné au microscope, de manière à pouvoir établir un diagnostic de maladie rénale.
• Présence de protéine (albumine ou autre) et/ou de sang dans les urines.
• Insuffisance rénale aiguë (altération brutale de la fonction rénale sans cause évidente) ou chronique.
• Pathologies systémiques comme le lupus.
• Détérioration de la fonction rénale après une greffe rénale (risque de rejet).
Il faut tout d'abord arrêter la prise de médicaments anticoagulants (quelques jours avant la biopsie) et la prise d'antiagrégants plaquettaires comme l'aspirine (une dizaine de jour avant). Quelques heures avant l'examen, un bilan de coagulation est réalisé. Lorsque les résultats de la prise de sang sont connus, la biopsie peut commencer. Un examen échographique est d’abord réalisé afin de déterminer lequel des reins est le plus accessible et de contrôler qu'il n'existe pas de contre-indication à la biopsie (dilatation des cavités du rein par exemple). Le médecin réalise ensuite une anesthésie locale dans le bas du dos. Une fine aiguille est alors introduite dans le rein afin de prélever les fragments qui seront analysés. Grâce à l'anesthésie locale, cet examen n'est pas douloureux.
Le patient reçoit ensuite une perfusion d'hydratation (liquide physiologique) jusqu'à ce qu'il urine. Si les urines sont claires, il peut boire, manger et se lever. Si du sang passe dans ses urines, il doit attendre les suivantes pour s'assurer qu'elles s'éclaircissent. Il peut ensuite rejoindre son domicile. Si le patient est arrivé le matin, il peut donc généralement repartir en fin de journée. Dans la semaine qui suit l'examen, le patient devra s'abstenir de faire des efforts violents pour éviter de solliciter les muscles lombaires, au risque de créer un petit hématome musculaire.
Il est possible que du sang soit présent dans les urines après biopsie: en trop grande quantité, celui-ci peut amener à la formation de caillots bloquant le passage de l'urine. Dans ce cas, il est nécessaire de poser une sonde pour éviter l'accumulation d'urine dans la vessie. Des hématomes autour du rein ou dans les muscles lombaires consécutifs au prélèvement peuvent aussi apparaître mais ils sont généralement sans conséquence.
La complication la plus sérieuse est l'apparition d'une fistule urinaire, c'est-à-dire d'une communication anormale entre une artère du rein (accidentellement blessée par l'aiguille lors du prélèvement) et les cavités du rein. Très rare, cette complication peut nécessiter une intervention chirurgicale afin d'arrêter l'hémorragie consécutive à la fistule.
Julie Luong, avec la collaboration du Dr Christophe Bovy, néphrologue au Centre Hospitalier Universitaire de Liège.
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