Publié le 23/02/2011 à 23:05
Les patients atteints d'insuffisance rénale souffrent fréquemment de dépression. Cette affection touche environ 30% des insuffisants rénaux au stade terminal de la maladie. En quoi l'insuffisance rénale est-elle particulièrement angoissante ? Et comment lutter contre le sentiment de doute et de solitude qui envahit souvent les malades ?
Tout d’abord, n’oublions pas qu’il s’agit d’une maladie chronique et évolutive. Quand une personne est atteinte d’insuffisance rénale, elle sait qu’elle ne guérira pas. Tant que les symptômes restent discrets, elle peut toujours se persuader que la vie continue comme avant la maladie et que, peut-être, elle échappera à la dialyse. Aussi, l’arrivée au stade terminal de l’insuffisance rénale peut être extrêmement mal vécue par certains, qui vont la considérer comme un échec. La dialyse, même si elle sauve des vies, est à priori effrayante: elle génère des contraintes qui vont bouleverser le quotidien et ses techniques, - qu’il s’agisse de la circulation du sang hors du corps pour l’hémodialyse ou de l’introduction d’un liquide dans le ventre pour l’analyse péritonéale -, impressionnent toujours.
Le patient éprouve fréquemment le sentiment d’être incompris, d’être seul face à la maladie, et cela même quand il est soutenu par ses proches. Il peut opérer un repli sur soi qui sera aussi douloureux pour lui-même que pour ceux qui l’entourent. Bien sûr, il n’est pas toujours facile d’évoquer la douleur, la fatigue et l’angoisse et d’accepter que la vie ne sera plus « comme avant ». Le malade peut ainsi traverser une période de révolte durant laquelle il n’accepte pas sa condition. Certains essayent de nier la gravité de la maladie et l’évoquent avec détachement, d’autres tenteront de la contrôler en surveillant de près l’évolution des symptômes et les résultats de leurs examens. Ces réactions sont naturelles et participent à la gestion individuelle de l’angoisse.
Il est essentiel de communiquer sa détresse et de maintenir le dialogue, non seulement avec ses proches, mais aussi avec l’équipe médicale et paramédicale. Une fois la maladie acceptée, beaucoup se rendent compte qu’ils peuvent encore concevoir des projets, avoir des loisirs et entretenir des liens affectifs, tout comme par le passé.
Et si la dépression s’installe, il ne faut pas hésiter à consulter un spécialiste qui pourra proposer une psychothérapie ou un traitement médicamenteux, voire les deux. Ces techniques éprouvées apportent, chez la plupart des malades rénaux traités, de très bons résultats .
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