Publié le 18/09/2018 à 12:47
Depuis dix ans, les patients cancéreux sont suivis à l’hôpital via un parcours de soins, une méthode de travail garantissant que tous les prestataires de soins parcourent en coordination les différentes étapes de soins. Lors de la consultation infirmière, une attention toute particulière est accordée aux soins corporels et psychosociaux.
Le parcours de soins débute dès la première visite du patient à l’hôpital. «Les tâches de tout le monde, des prestataires de soins tant médicaux que psychosociaux, doivent être parfaitement coordonnées dès le début», précise d’emblée Johan De Munter, consultant infirmier en hématologie à l’UZ Gent. «Cela permet d’administrer à tous les patients des soins adéquats et personnalisés de façon standardisée.»
À l’UZ Gent, ainsi que dans d’autres hôpitaux, plusieurs groupes de patients peuvent aussi suivre eux-mêmes leur trajet via une plateforme numérique.
Les avantages de cette organisation optimalisée sont légion. Elle permet de meilleurs soins, elle raccourcit les admissions à l’hôpital (et les réduit en nombre), elle entraîne moins de tracasseries administratives et diminue les temps d’attente des patients. Grâce aux parcours de soins, les patients quittent plus vite le trajet de soins et ils sont aussi plus nombreux à pouvoir être aidés.
Au cours de la consultation infirmière, l’infirmier(-ère) spécialisé(e) en oncologie gère les demandes concernant les soins et les besoins psychosociaux. «Cette consultation peut déjà avoir lieu quand il n’y a encore qu’une suspicion et que seule une biopsie du ganglion lymphatique a été effectuée», indique Johan De Munter. «Nous expliquons dans ce cas aux personnes de façon rassurante où elles en sont.»
Si le patient reçoit finalement une mauvaise nouvelle, une consultation est aussi organisée juste après – ou peu de temps après - l’annonce du diagnostic. «Pour offrir un soutien émotionnel professionnel, répéter des informations qui n’ont pas retenues à cause du choc causé par le diagnostic et répondre aux questions.»
Ensuite, on définit les antécédents du patient, son histoire personnelle et ses besoins essentiels. Si nécessaire, le patient est référé à des aidants spécialisés, comme un onco-psychologue.
La consultation se veut une sorte de fil rouge à travers le traitement, un moment où le patient peut se confier à son consultant personnel. Son état est aussi suivi à l’aide de questionnaires, d’un journal des symptômes et d’autres outils afin d’indiquer, par exemple, le degré de fatigue ou de douleur.
«La fatigue est un problème fréquent mais nous abordons aussi de façon proactive des questions plus sensibles», précise Johan De Munter. «Les difficultés au niveau sexuel et relationnel par exemple.» Si nécessaire, des spécialistes sont impliqués, comme un sexologue.
Le lymphome, et surtout la maladie de Hodgkin, est fréquent chez les personnes jeunes – ce qui exige une approche spécifique. «Car ces personnes sont encore en train de se chercher dans la vie. Par exemple, il peut arriver que vous deviez les envoyer chez un spécialiste en raison des risques d’infertilité.»
La consultation a pour but de favoriser l’autogestion. «Nous aidons les personnes à rester autonomes et nous les préparons dans l’idéal à l’arrêt des soins, quand elles pourront reprendre le fil de leur vie.»
La consultation infirmière est encore accessible aux patients bien après le traitement, s’ils ont des inquiétudes ou présentent des effets secondaires.
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