Publié le 28/08/2019 à 12:15
Même après l’ablation d’un mélanome, c’est-à-dire son enlèvement lors d’une opération chirurgicale, un risque de récidive existe. En présence de métastases, la prise d’un traitement dit «adjuvant» est indiquée pour réduire ce risque.
Lors de l’ablation d’un mélanome, quand la tumeur atteint une certaine épaisseur, le ganglion lymphatique qui en est le plus proche (appelé ganglion sentinelle) est également enlevé. L’objectif est de l’analyser au microscope afin de déterminer si des cellules cancéreuses y ont migré. Si c’est le cas, le risque que des cellules cancéreuses se soient davantage répandues ailleurs dans l’organisme n’est pas négligeable. C’est pourquoi un traitement adjuvant avec le nivolumab est prescrit durant 1 an, afin de limiter le risque de récidive ou de métastases.
Les patients atteints d’un mélanome avec métastases dans les poumons, le foie, les intestins, la glande surrénale ou le cerveau peuvent également prendre un traitement adjuvant, à condition que le chirurgien puisse ôter complètement toutes les métastases visibles au scanner. «Après la résection des ganglions lymphatiques locaux et des métastases, si un nouvel examen d’imagerie médicale ne montre plus de tumeur, le patient pourra alors recevoir le nivolumab pendant 1 an. Nous savons bien que la maladie reste, à l’échelle microscopique, cachée dans le corps et risque fort de réapparaître dans les semaines, mois ou années qui suivent. Le traitement par nivolumab réduit ce risque», explique le Pr Bart Neyns, chef du service d’Oncologie de l’UZ Brussel.
«Entre ces deux situations plusieurs autres cas de figure sont possibles. Des métastases peuvent, par exemple, être présentes à moins de 2 cm de la tumeur initiale (nodules métastatiques satellites) ou entre la tumeur initiale et le ganglion sentinelle (nodules métastatiques en transit). «Systématiquement dans ces cas, si le chirurgien parvient à enlever toutes les métastases et que plus rien n’apparaît à l’examen de contrôle, le nivolumab peut également être administré pendant 1 an à titre préventif, afin d’éviter d’éventuelles récidives», ajoute le professeur.
Le nivolumab est autorisé comme traitement adjuvant pour les personnes atteintes d’un mélanome depuis fin 2018. Une étude à grande échelle indique que celui-ci offre une meilleure protection contre une récidive qu’un traitement adjuvant avec l’ipilumumab. De plus, le nivolumab présente moins de risques d’effets secondaires dangereux. «Dans cette étude, le traitement est administré pendant 1 an, à condition que le patient supporte bien le traitement et que la maladie ne réapparaisse pas pendant celui-ci», précise le Pr Neyns. En règle générale, le traitement adjuvant avec le nivolumab est démarré dans un délai de 12 semaines après l’intervention chirurgicale.
«Plus le stade est précoce, plus le risque de récidive est faible. Proportionnellement, le risque de récidive a diminué de près de la moitié avec le nivolumab en traitement adjuvant de 1 an.»
Les effets secondaires du nivolumab sont imprévisibles et non limités dans le temps, si bien qu’ils peuvent ne pas être détectés et rester non traités. «Néanmoins, moyennant une reconnaissance à temps et un traitement adéquat par un médecin spécialiste, le traitement avec le nivolumab est un traitement sûr», rassure le Pr Neyns. «À mon initiative, le producteur en Belgique a lancé une étude observationnelle à laquelle tous les patients qui ont reçu du nivolumab peuvent participer. C’est important pour élargir notre connaissance du traitement sur base des expériences et des résultats.»
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Dr Annemie Rutten, Chef de service Oncologie médicale, GZA
Dr Nathalie Rooseleer, Dermatologue bénévole au sein de la Task Force d’Euromelanoma Belgique
Jan Gutermuth, chef de service de Dermatologie, UZ Brussel
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