Dr Anne Firquet, Gynécologue, Chef de Clinique, responsable du Centre de la Ménopause (CHR Liège)
L’atrophie vulvo-vaginale sera pour beaucoup de femmes ménopausées une complication dans leur vie sexuelle. THS oral ou local et laser peuvent aider.
Est-ce normal de souffrir de sécheresse vaginale à la ménopause?
«Dès la ménopause, la carence en œstrogènes se creuse et les rapports sexuels peuvent devenir douloureux. Au début, la femme va ressentir un inconfort, de petites douleurs, sans penser à une sécheresse vaginale. Au moment de l’examen gynécologique, lorsque je constate que les muqueuses de ma patiente sont blanchies, plus fragiles, moins trophiques, je lui explique qu’elle n’a pas à culpabiliser si elle ressent un manque de libido ou souffre d’inconforts lors des rapports sexuels.»
Quels traitements prescrivez-vous?«Les femmes qui suivent un THS par voie orale n’ont généralement pas besoin d’un complément local sous forme de crème ou d’ovules à base d’œstrogènes. En cas de traitement local à base d’œstrogènes, il convient de bien expliquer la période curative: plusieurs semaines, suivies de l’application de crème ou d’ovules à base d’œstrogènes en cure d’entretien, à raison d’une à deux fois par semaine. C’est capital pour la compliance au traitement et éviter qu’en cas d’amélioration, la femme n’abandonne ce petit rituel vaginal comme je le qualifie souvent.»
D’autres solutions pour l’atrophie vulvo-vaginale?«Si la femme ménopausée est hermétique à tout traitement hormonal oral ou local, notez que des lubrifiants spécifiques peuvent aider, mais leur efficacité sera moindre. Il faut également insister sur le fait que les femmes qui ont des antécédents familiaux de cancer du sein peuvent prendre un THS oral ou local. Leur peur est légitime mais injustifiée. Depuis quelques années, le laser CO2 ou Yag a fait son apparition dans le traitement de l’atrophie vaginale. Il est assez onéreux mais donne de bons résultats en deux ou trois séances. Après un an, une séance d’entretien est recommandée.»
L’atrophie vulvo-vaginale, comment en parler?«En consultation, j’aborde le sujet dès le début si la femme ménopausée évoque d’elle-même ce genre d’inconfort avant l’examen. Sinon, si je constate des signes d’atrophie vulvo-vaginale à l’examen, j’en profite pour demander si elle souffre de rapports douloureux, etc. Soit elle embraye, soit elle est trop gênée pour en parler, ou bien elle n’a pas ce genre de problèmes, mais au moins le sujet aura été abordé quand la femme est le plus en confiance. Une psycho-sexologue comme nous en avons une au centre où je travaille peut également aider dans ce contexte.»
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