Pr Michel Delforge, chef de clinique en hématologie à l’UZ Leuven et président du Leuvens Kankerinstituut
Le myélome multiple est une affection maligne de la moelle osseuse. Il arrive souvent que le patient fasse une rechute après un premier traitement. Dans ce cas, d’autres traitements sont possibles grâce à de nouveaux médicaments, disponibles depuis peu.
Pourquoi le risque de rechute est-il élevé en cas de myélome multiple?
«Ces dix dernières années, il y a eu beaucoup d’avancées dans le traitement du myélome multiple, mais seule une petite minorité de patients guérit totalement. Chez beaucoup, la maladie réapparaît après un certain temps: des cellules malignes qui ont subsisté dans l’organisme se remettent à proliférer. À l’heure actuelle, nous disposons encore de connaissances insuffisantes sur les causes sous-jacentes de ces rechutes.»
Un traitement est-il encore possible en cas de rechute?«Absolument! D’une part, il y a les traitements standards comme la chimiothérapie et la radiothérapie pour les lésions locales. Mais, ces dernières années, de nouveaux médicaments donnant de très bons résultats en cas de rechute ont été mis sur le marché. Il s’agit des nouveaux inhibiteurs du protéasome (carfilzomib et ixazomib), de nouveaux médicaments immunomodulateurs (IMiD), comme le lénalidomide et le pomalidomide, ainsi que des anticorps monoclonaux (daratumumab et elotuzumab) ou des inhibiteurs de l'histone désacétylase (panobinostat). Les mécanismes d’action de ces médicaments sont différents, mais ils peuvent aussi être associés.»
Les perspectives pour un patient en rechute, se sont-elles améliorées ces dernières années?«Très certainement! Auparavant, le traitement standard en cas de rechute consistait généralement en l’administration d’une combinaison de lénalidomide ou de bortézomib (un inhibiteur du protéasome de première génération) avec de la cortisone. Mais, depuis deux ans, une petite révolution s’est produite dans le traitement du myélome multiple grâce à l’utilisation de la combinaison du lénalidomide ou du bortézomib et de la cortisone avec un troisième médicament, à savoir un des nouveaux inhibiteurs du protéasome ou des anticorps monoclonaux. Des études scientifiques fiables ont montré qu’une telle combinaison de trois médicaments est beaucoup plus efficace. En Belgique, ces combinaisons sont remboursées et peuvent donc être prescrites aux patients qui font une rechute de myélome multiple après leur premier traitement. La maladie reste ainsi plus longtemps sous contrôle et l’espérance de vie du patient augmente.»
Il est toujours difficile pour un patient d’apprendre que son cancer est récidivant. Comment l’aider au mieux?«C’est une question très difficile. Chacun réagit différemment à l’annonce d’une maladie incurable. Dans notre hôpital, les patients cancéreux reçoivent un soutien psychosocial. La maladie peut aussi provoquer des symptômes très variés (atteinte osseuse, atteinte rénale, risque accru d’infection, anémie...), c’est pourquoi les soins supportifs destinés à soulager ces symptômes sont très importants. Enfin, il est crucial de veiller à ce que le traitement soit toléré au mieux par le patient, de façon à lui donner une qualité de vie la plus optimale possible.»
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