Publié le 03/10/2012 à 15:53
La maladie de Parkinson est causée par une destruction des cellules nerveuses (neurones) qui produisent la dopamine. Peut-on dès lors imaginer créer de nouvelles cellules nerveuses à partir de cellules souches?
Les cellules souches sont les cellules qui donnent naissance aux autres types de cellules du corps. Elles se forment lors des premières divisions de l’ovule fécondé. On les appelle dans ce cas cellules souches embryonnaires parce qu’elles fabriquent tous les autres types de cellules. L’ovule doit en effet se transformer en embryon, en fœtus, puis en bébé complètement formé.
Après la naissance, seule une petite quantité de cellules souches subsiste. Ce sont les cellules souches adultes. Celles-ci ne sont capables de produire qu’un nombre limité de types de cellules. Par exemple, permettre la pousse des ongles et des cheveux ou assurer la production de nouvelles cellules sanguines et le renouvellement chaque mois de la muqueuse intestinale. Ces nouvelles cellules, formées à partir de cellules souches, remplacent les cellules endommagées ou «usées».
Les cellules musculaires cardiaques endommagées, suite à un infarctus par exemple, ne peuvent pas être remplacées au départ de cellules souches. C’est aussi le cas des cellules nerveuses cérébrales. Pourtant, toutes les cellules de notre système nerveux sont issues des cellules souches embryonnaires. C’est ce qui a mené les chercheurs sur la piste des cellules souches pour le traitement de la maladie de Parkinson.
À l’aide d’une nouvelle technique, des chercheurs américains ont réussi à produire en laboratoire, à partir de cellules souches embryonnaires humaines, des cellules nerveuses produisant de la dopamine. Ces cellules nerveuses ont été transplantées dans le cerveau de trois animaux atteints de la maladie de Parkinson. Les cellules nerveuses transplantées n’ont pas seulement survécu, elles se sont aussi bien acquittées de leur tâche: les troubles du mouvement propres à la maladie de Parkinson ont diminué. De plus, leur utilisation semble sans danger. Aucune prolifération indésirable des cellules nerveuses n’a été observée. Les chercheurs sont dès lors convaincus que leur technique pourrait être prometteuse pour le développement d’une thérapie cellulaire de la maladie de Parkinson (1).
D’autres chercheurs sont quant à eux parvenus à démontrer la présence de cellules souches dans le cerveau des parkinsoniens. Ces cellules souches sont capables de se développer en plusieurs types de cellules cérébrales. Les scientifiques s’attellent désormais à découvrir des modes d’activation de ces cellules souches afin qu’elles puissent fabriquer des cellules nerveuses produisant de la dopamine. Autant de perspectives encourageantes pour le traitement de la maladie de Parkinson (2).
Références:
1. Kriks S, Shim WJ, Piao J et al. Dopamine neurons derived from human ES celles efficiently engraft in animal models of Parkinson's disease. Nature 2011; 480:547-51.
2. Van den Berge SA, van Strien ME, Korecka JA et al. The prolerative capacity of the subventricular zone is maintained in the parkinsonian brain. Brain 2011;134 (Pt 11):3249-63.
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